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le Mercredi 5 août 2015 13:05 Sports - Loisirs

Traversée du passage de l’Arctique : Anne Quéméré renonce

Sur le tarmac de l’aérodrome de Tuktoyaktuk, Anne Quéméré et Raphaël Domjan gardent le sourire, malgré leur aventure écourtée. « Je garde le sourire, car d’autres projets se sont dessinés au cours de notre route, et ils vont sans doute nous permettre de replonger dans le Grand Nord d’ici deux à trois ans. »  Photo : Anne Quéméré
Sur le tarmac de l’aérodrome de Tuktoyaktuk, Anne Quéméré et Raphaël Domjan gardent le sourire, malgré leur aventure écourtée. « Je garde le sourire, car d’autres projets se sont dessinés au cours de notre route, et ils vont sans doute nous permettre de replonger dans le Grand Nord d’ici deux à trois ans. » Photo : Anne Quéméré

L’aventure aura tourné court pour Anne Quéméré et Raphaël Domjan. Le 30 juin dernier, après deux semaines d’attente, la navigatrice bretonne et l’aventurier suisse avaient pu quitter Tuktoyaktuk avec l’objectif de réaliser la traversée du passage du Nord-Ouest en kayak (voir notre article dans l’édition du 24 juin). Les conditions climatiques peu clémentes les auront finalement contraints à rebrousser chemin après seulement 180 km de route. Un second revers pour Anne Quéméré qui avait déjà été bloquée par des vents contraires lors de sa première tentative en solitaire l’été dernier.

Sur le tarmac de l’aérodrome de Tuktoyaktuk, Anne Quéméré et Raphaël Domjan gardent le sourire, malgré leur aventure écourtée. « Je garde le sourire, car d’autres projets se sont dessinés au cours de notre route, et ils vont sans doute nous permettre de replonger dans le Grand Nord d’ici deux à trois ans. »  Photo : Anne Quéméré

Sur le tarmac de l’aérodrome de Tuktoyaktuk, Anne Quéméré et Raphaël Domjan gardent le sourire, malgré leur aventure écourtée. « Je garde le sourire, car d’autres projets se sont dessinés au cours de notre route, et ils vont sans doute nous permettre de replonger dans le Grand Nord d’ici deux à trois ans. » Photo : Anne Quéméré

 

« Raphaël et moi avons réussi à cheminer, malgré une météo capricieuse, jusqu’à Atkinson Point situé à environ 180 km de navigation de Tuktoyaktuk, notre point de départ », explique-t-elle sur son blogue. « Nous y avons fait escale afin d’effectuer quelques réparations mineures et pensions n’y rester que le temps de reprendre notre souffle. Mais les conditions en ont décidé autrement, nous contraignant à rester à terre et trouver refuge dans une cabane. »

Quinze jours d’incertitude

Inquiétés par les éléments, Anne Quéméré et Raphaël Domjan resteront finalement quinze jours à quai.

« Prévoir nos navigations à venir comme c’est habituellement le cas en mer est mission impossible, et avec tout ce temps déjà perdu, nous n’avons plus aucune chance de traverser le passage du Nord-Ouest comme nous l’avions imaginé », écrit-elle.

Deux passages clés leur auraient pourtant permis de rejoindre Paulatuk. Le premier aurait requis trois jours de météo favorable, le second aurait nécessité deux fois 48 heures de conditions favorables. Considérant la tournure prise par la météo, il s’agissait alors de deux prévisions improbables. Tenant aussi compte du fait qu’une fois franchi le cap Dalhousie, le risque était grand de ne plus pouvoir rentrer seuls, la décision de rebrousser chemin n’a plus tardé à émerger.

« C’est donc la mort dans l’âme que nous avons pris la décision de retourner sur nos pas et de mettre le cap sur Tuktoyaktuk, une situation que je connais bien pour l’avoir vécue l’an dernier », raconte Anne Quéméré. « Le but de cette expédition reste avant tout d’en revenir, nous [avons donc fait] le nécessaire pour que cela se passe ainsi et digéré ce revers douloureux. »

De retour à Tuktoyaktuk dans la soirée du 17 juillet dernier, les kayakistes devront désormais assumer leur choix et accepter les aléas du hasard.

« Pour conclure sur une note optimiste, je regarde tout ce qui nous entoure aujourd’hui et qui a commencé par un rêve, une idée, et je suis plutôt fière du chemin que Raphaël et moi avons parcouru depuis l’automne dernier. Avoir accompagné cette première navigation polaire solaire n’est pas rien, et même si elle s’arrête brusquement, c’est vrai, une porte s’est ouverte que d’autres franchiront peut-être lors de prochaines expéditions », conclut-elle.

Anne Quéméré compte à son palmarès plusieurs traversées de l’Atlantique à la rame en solitaire. En 2006, elle a notamment rallié New York à la Bretagne à la barre d’une aile de traction, en solitaire et sans escale. La navigatrice a également navigué sur le Pacifique et est à l’origine de plusieurs premières mondiales.