Françoise La Roche
L’Iditarod, qualifiée de dernière grande course au monde, comprend un parcours entre la ville d’Anchorage en Alaska et Nome. Composée de dix-huit points de contrôle répartis sur 1 000 milles, cette épreuve très médiatisée accueille bon an mal an quelque 80 coureurs.
Pour une deuxième année, Marcelle Fressineau prend le départ de l’Iditarod avec une équipe composée de chiens de tête vétérans et de recrues de trois ans. Elle avait testé cette nouvelle équipe lors de la Yukon Quest 300. Photo : Jade Rochat.
Mais cette année, la météo a donné des maux de tête aux organisateurs. Faute de neige à Anchorage, on a déplacé le point de départ à Fairbanks. Le départ médiatique qui a lieu la veille du départ officiel s’est quand même tenu à Anchorage. On a dû déverser des dizaines de camions de neige sur la rue principale pour permettre aux traîneaux de glisser sur autre chose que de l’asphalte. Malheureusement, il a plu dans la nuit et la belle neige s’est transformée en gadoue. Tous les musheurs ont repris la route le lendemain pour se rendre à Fairbanks.
Brent Sass disqualifié
Une nouvelle qui a ébranlé la communauté a été la disqualification d’un des favoris, Brent Sass, vainqueur de la Yukon Quest 2015. Ce dernier voyageait avec un iPod qui avait des propriétés d’émetteur-récepteur, ce qui est formellement interdit dans les règlements de l’Iditarod. Seul un dispositif récepteur est accepté. Brent Sass avait les larmes dans la voix en entrevue. Il s’est traité d’idiot de ne pas avoir pensé à son iPod quand il a remis son téléphone cellulaire à son père avant le départ.
La famille avant les honneurs
Le musheur Lance Mackay, quatre fois consécutives champion de l’Iditarod (2007 à 2010) participe probablement à sa dernière course. Ce survivant du cancer a eu des effets négatifs des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie et sa circulation sanguine en a été très affectée. À un certain moment, Lance a dû enlever ses gants pour une période trop longue et depuis, il ne sent plus ses doigts. Il lui est énormément difficile d’accomplir des tâches comme mettre les bottes aux chiens et les nourrir.
Son frère Jason qui participe lui aussi à la course était inquiet à son sujet. Sachant que Lance était déterminé à terminer la course coûte que coûte, Jason a décidé d’abandonner son esprit de compétition et d’accompagner Lance pour l’aider. Un participant ne peut recevoir d’aide de l’extérieur pendant la course, mais l’aide entre musheurs est permise. C’est ainsi que les deux frères franchiront la ligne d’arrivée ensemble, ou l’un derrière l’autre, peu importe leur position dans le rang.
Marcelle Fressineau
La musheuse francophone Marcelle Fressineau était toujours sur les pistes au moment d’écrire ces lignes. Avec un peu plus de la moitié du parcours effectué, Marcelle dirigeait une équipe de neuf chiens. Elle a dû en retirer sept au fil des arrêts pour cause de blessures aux épaules et aux poignets. Jusqu’à aujourd’hui, elle s’est maintenue autour de la soixantième position, un gain d’une vingtaine de places par rapport à l’an dernier. n
