Tandis que la Journée 10 octobre marquait la Journée mondiale de la santé mentale, Dawson prépare le projet Enraciner l’espoir, un événement de prévention du suicide, prévu du 24 au 28 octobre prochain. Dans la ville du Klondike, l’amélioration de la santé mentale est au cœur des préoccupations.
Depuis mars dernier, des programmes thématiques au sujet du bien-être et de la santé mentale ont été proposés à Dawson, notamment avec une semaine de prévention du suicide et de promotion de la vie en septembre, intitulée Nihè dinch’è jì’ wëtäzul (« C’est mieux quand t’es avec nous »).
« Des discussions sont en cours pour faire de la semaine du bien-être mental et la semaine de la prévention du suicide des événements annuels à Dawson », annonce Thibaut Rondel, du ministère de la Santé et des Affaires sociales du Yukon.
En mars 2022, le maire de Dawson Bill Kendrick expliquait que la volonté de mettre en place une semaine de sensibilisation avait été une demande de la communauté : « Nous avions répondu à l’appel des jeunes pour aider à faire avancer les choses. La Ville n’avait pas de budget ni de département bien-être. Ces responsabilités sont aujourd’hui prises en charge par les gouvernements qui ont les ressources et le personnel. »
La communauté soudée dans la prévention
Plusieurs organisations travaillent main dans la main pour une meilleure santé mentale, comme c’est le cas d’un groupe de travail communautaire approuvé en juillet 2022, constitué du service mieux-être Tr’ondëk Hwëch’in et des Services gouvernementaux pour le mieux-être mental et la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie.
« Le coordinateur de la promotion de la vie et de la prévention du suicide d’Enraciner l’espoir, de la Commission de la santé mentale du Canada, a travaillé en partenariat avec le département du bien-être Tr’ondëk Hwëch’in pour développer une approche de la prévention du suicide et de la promotion de la vie spécifique à Dawson », s’enthousiasme Thibaut Rondel.
D’autres associations et espaces soutiennent la population dans le besoin, notamment le centre jeunesse K’äjit-in Zho, Queer Yukon, les refuges pour hommes et pour femmes, l’Institut d’art et culture du Klondike (KIAC) et le Centre Chief John Jonas.
Un espace de rencontre extérieur accueillant un foyer pour feu sacré vient d’être rénové. « Dawson s’efforce de rappeler aux gens que chaque membre de la communauté est aimé, apprécié et nécessaire. Avoir des pensées suicidaires ou soutenir un ami, un membre de la famille, un collègue de travail ou un camarade de classe qui a des difficultés est vraiment difficile », explique Crickett Wilder, coordinatrice des programmes du refuge des femmes.
Prévention dans la création
Une des réponses de la communauté est l’offre d’ateliers créatifs, plus particulièrement au cœur de l’hiver ou lors de semaines thématiques. La semaine de prévention du suicide a ainsi proposé des activités artisanales traditionnelles et artistiques pour gérer le deuil, l’identité et le souvenir, ainsi que des projections publiques de films sur la promotion de la vie.
Des ateliers d’art vivant ont été proposés tout l’été par River Doucette, responsable des programmes au centre jeunesse. « C’est l’occasion de développer et d’améliorer nos réponses automatiques et intuitives en utilisant une variété de médiums artistiques, explique-t-elle. La Maison des jeunes et ses programmes favorisent un mode de vie sain en créant des espaces où les jeunes se sentent en sécurité pour s’exprimer, surmonter les obstacles, vivre des relations positives et de nouvelles opportunités. »
Le gouvernement Tr’ondëk Hwëch’in et son service mieux-être proposent deux à trois fois par an des camps thématiques avec des activités traditionnelles et créatives et un soutien psychologique. Régulièrement, la communauté se réunit autour d’un feu sacré quand elle doit faire face à des difficultés, pour les affronter ensemble.
« Le bien-être est un élément important de notre esprit, explique Anezka Hampl, qui travaille au centre mieux-être. L’équipe utilise une approche traditionnelle pour aider la communauté. Nous nous concentrons sur toutes les parties de la personne : le physique, le mental, le spirituel et l’émotionnel. Nous offrons de nombreux programmes différents pour les citoyens de tous âges visant à l’autonomisation et à une vie saine.
Du soutien toute l’année
Le projet Enraciner l’espoir tiendra des « activités en collaboration avec les campus régionaux du Collège du Yukon, dont une formation appliquée en techniques d’intervention face au suicide, une formation safe-TALK et des conférences sur la prévention du suicide destinées aux jeunes », peut-on lire dans un communiqué du gouvernement du Yukon.
Le projet vise à « soutenir les ressources de promotion de la vie et de prévention fondées sur des données probantes et dirigées par la communauté sur le territoire », ajoute Thibaut Rondel. Les membres de la communauté francophone de Dawson sont invités à se joindre au groupe de travail communautaire et à participer à toutes les activités.
En cas de besoin, un conseiller bilingue est disponible à Dawson pour offrir des services en français aux membres de la communauté francophone. Des interlocuteurs bilingues sont présents également aux refuges pour femmes et pour hommes de la ville. Le Centre des Services pour le mieux-être mental et la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie de Dawson offre gratuitement une variété de services, notamment « un soutien au bien-être mental pour les personnes touchées par un traumatisme, la consommation de substances et les problèmes de santé mentale; des séances individuelles; des ateliers de groupe et la psychoéducation; des services d’approche; du soutien communautaire; et des soins avant et après la consommation de substances », énumère Thibaut Rondel.
Du soutien est également disponible en ligne ou par téléphone.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale