D’après des communiqués (GY et KDFN)
En tutchone du Sud, « lac Fish » se dit Łu Zil Män (prononcé « Slou Zill Monn »), un nom qui évoque le poisson ménomini rond qui y fraie en automne. La région, qui s’étend sur 460 kilomètres carrés à l’ouest de la ville de Whitehorse, est déjà utilisée de multiples façons (zones résidentielles rurales, agricoles, commerciales, récréatives et de subsistance). Elle fait actuellement l’objet de réflexions quant à son plan d’aménagement et le public est invité à participer aux discussions.
Le gouvernement du Yukon et la Première Nation des Kwanlin Dün élaborent un plan d’aménagement local pour la région indiquée. Le Conseil des Ta’an Kwäch’än participe également au projet. Ils seront aidés dans cette tâche par un comité directeur composé de résidents de la région et de membres des Premières Nations concernées.
Comité directeur : appel aux candidatures
L’appel aux candidatures pour siéger à ce comité a été lancé. Les personnes qui s’intéressent à la planification publique et aux utilisations futures de la région, qui sont familiarisées avec les enjeux et qui sont prêtes à consacrer de leur temps pour participer à ce processus de planification de deux ans ont jusqu’au 15 février pour soumettre leur nom.
Le gouvernement du Yukon et la Première Nation des Kwanlin Dün nommeront chacun trois membres du comité. Tout au long du processus, le comité directeur consultera le public, les intervenants et les citoyens des Premières Nations et tiendra compte des commentaires reçus.
« Un plan d’aménagement local fournit les balises indispensables à l’aménagement du territoire et à la prévention des conflits dans l’utilisation du territoire. Le processus de préparation du plan donne aux résidents de la région et aux personnes ayant un attachement profond pour celle-ci l’occasion d’influer sur les décisions concernant l’utilisation des terres, et garantit la prise en compte des multiples intérêts du public », précise Ranj Pillai, ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources.
Un site occupé par les humains depuis plus de 5 000 ans
« La région du Łu Zil Män (lac Fish) a toujours revêtu une grande importance pour la Première Nation des Kwanlin Dün. Ses terres et ses eaux ont assuré la subsistance de nos ancêtres pendant des milliers d’années. […] Nous espérons mettre au point un plan qui honorera les utilisations traditionnelles de la région, qui trouvera un juste équilibre entre nos usages modernes et la conservation du territoire, de l’eau et de la faune et qui respectera les droits issus de traités des citoyens de notre Première Nation », a quant à elle exprimé Doris Bill, cheffe de la Première Nation des Kwanlin Dün.
« Il s’agit du premier processus d’élaboration d’un plan d’aménagement local mené sous le régime de la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire de notre Première Nation, le Lands Act, Nan kay sháwthän Däk’anúta ch’e (« Nous prenons soin de notre territoire »). C’est un autre pas vers l’autonomie gouvernementale de notre Première Nation. »
Des fouilles archéologiques dans la région ont révélé des preuves de l’occupation humaine allant de la fin de la dernière période glaciaire au passé récent. Le plus grand site archéologique est un camp de pêche traditionnel à l’extrémité nord du lac. Les types d’outils trouvés montrent que des humains utilisaient le site depuis au moins 5 000 à 8 000 ans. On a trouvé plus de 40 sites archéologiques dans la région et leur nombre est fort probablement plus grand encore.
Le plan d’aménagement délimitera les zones d’usage résidentiel, d’usage traditionnel et de développement communautaire dans les terres publiques et les terres visées par un règlement de la Première Nation des Kwanlin Dün. Celle-ci estime que ce plan aidera les citoyens à renouer avec leur territoire ancestral au lac Fish.