La conclusion d’une entente historique avec le gouvernement du Yukon, un taux d’inscription à la hausse et surtout la construction d’une nouvelle école secondaire francophone dont l’ouverture aura été retardée en raison de la présente pandémie auront été au menu de l’assemblée générale annuelle de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY).
Un bilan très positif aura marqué la récente assemblée générale annuelle de la CSFY qui s’est récemment déroulée par le recours d’Internet.
« L’année scolaire a été pour la CSFY une année mémorable en raison des avancées considérables que nous avons concrétisées pour nos élèves et pour l’avenir du programme de français langue première », lance d’entrée de jeu le président de la CSFY, Jean-Sébastien Blais. « C’est dommage que la pandémie ait éclipsé les grandes avancées en éducation en français au Yukon », ajoute-t-il.
Une entente historique
Le 12 mars dernier, alors que la planète se mettait en mode confinement, la CSFY et le gouvernement du Yukon officialisaient une entente historique après cinq années de négociation.
Cette entente est venue clarifier les rôles et les responsabilités de la CSFY pour la gestion de l’éducation en français langue première dans le territoire. L’entente abordait également le respect des exigences de la Loi sur l’éducation du Yukon et de la Charte canadienne des droits et libertés quant aux droits à l’instruction dans la langue de la minorité. Ce moment historique pour la francophonie aura été remarqué par plus d’un, dont les membres des Premières Nations du Yukon en quête également d’une plus grande autonomie en matière d’éducation.
« À la suite de la signature de cette entente, nous sommes heureux d’avoir pu partager le règlement avec la Direction de l’Éducation des Premières Nations du Yukon, afin de soutenir leurs démarches pour une éventuelle commission scolaire des Premières Nations », spécifie M. Blais.
Les états financiers de la CSFY indiquent cette année un excédent de 490 656 $, dû entre autres à la diminution des dépenses qu’a entraînée la fermeture de l’École Émilie-Tremblay au printemps dernier à la suite des directives du médecin-hygiéniste du Yukon.
Avant la signature de l’entente, le financement provenant du gouvernement du Yukon était basé sur une formule par projet. La CSFY aurait donc été obligée de remettre l’excédent accumulé. Dorénavant, il s’agit d’un financement de dépenses qui permet à la CSFY de garder les surplus pour les rediriger vers les besoins à combler. « Cet argent a été distribué pour équiper, par exemple, la salle d’entraînement des élèves du Centre scolaire ou pour le remplacement des infrastructures dans la cour de l’École Émilie-Tremblay dont les travaux devraient être terminés [à la fin septembre] », explique Marc Champagne, directeur général de la CSFY.
Une ouverture prochaine très attendue
Le sujet de l’ouverture prochaine et très attendue de la nouvelle école secondaire, le Centre scolaire secondaire communautaire Paul-Émile-Mercier (CSSC Mercier) situé dans le quartier Riverdale à Whitehorse, a également occupé une bonne part des questions adressées par les membres de la communauté qui ont assisté à l’assemblée. Malgré la pandémie qui aura occasionné des retards dans la construction du bâtiment, l’ouverture officielle des lieux pourra se faire cet automne.
« On devrait recevoir les clés du bâtiment dans les prochaines semaines. Il y aura ensuite beaucoup de préparation des lieux avant la rentrée officielle des élèves », indique Marc Champagne. « On planifie également d’organiser des visites pour les parents et les membres de la communauté. On prépare en ce moment un horaire pour ces visites », précise le directeur, en ajoutant que les détails concernant les visites du CSSC Mercier seront annoncés au courant du mois d’octobre.
L’importance des liens avec la communauté
Une nouvelle coordonnatrice culturelle et communautaire, Audrey Percheron, aura comme rôle d’établir des liens avec la communauté afin que cette dernière puisse également utiliser les installations de la nouvelle école secondaire francophone. Cette dernière comprend entre autres une cuisine commerciale, une salle multi-usage et une salle de musique, de radio et d’art.
« Ce serait vraiment intéressant d’y organiser des activités culturelles ou bien des activités de l’Association franco-yukonnaise. C’est un espace très intéressant qui pourrait aussi accueillir une troupe de théâtre francophone », confie Marc Champagne.
Jean-Sébastien Blais n’a également pas manqué de remercier le personnel enseignant pour leur adaptation et leur persévérance en cette période marquée par la pandémie. La fermeture des écoles au mois de mars a obligé l’enseignement fait au moyen d’outils à distance jusqu’à la fin de l’année scolaire.
« Nous sommes fiers du travail que l’ensemble de notre personnel a fourni afin de développer des programmes de soutien à la maison qui ont permis d’assurer la réussite et le bien-être de nos élèves », souligne-t-il.
Les noms des récipiendaires de la bourse d’études de la Commission scolaire de 2020 ont été rendus publics lors de la rencontre. Il s’agit de Vincent et Pier-Anne Ménard ainsi que Marguerite et Anna Tölgyesi, qui recevront 1 200 $ chacun.
Les rencontres publiques de la Commission scolaire avec les membres de la communauté se poursuivront sous un format respectant la distanciation physique. Les gens qui désirent y assister peuvent s’inscrire à l’événement pour recevoir un lien électronique qui leur permettra de se joindre aux rencontres.
Initiative de journalisme local
APF – Territoires