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le Jeudi 27 août 2020 6:22 Scène locale

Percée possible afin de stabiliser la population de saumons au Yukon

La station de comptage sonar du fleuve Klondike, située près de la confluence avec le fleuve Yukon, est la première installation de ce genre à être opérée et détenue par une Première Nation au territoire.
Photo : Page Facebook de Tr’ondëk Hwëch’in Klondike River Sonar
La station de comptage sonar du fleuve Klondike, située près de la confluence avec le fleuve Yukon, est la première installation de ce genre à être opérée et détenue par une Première Nation au territoire. Photo : Page Facebook de Tr’ondëk Hwëch’in Klondike River Sonar

La première année d’activité du Projet de sonar de la rivière Klondike permettra d’établir des données critiques reliées à la survie des fraies de saumons chinook.

La station de comptage sonar du fleuve Klondike, située près de la confluence avec le fleuve Yukon, est la première installation de ce genre à être opérée et détenue par une Première Nation au territoire.
Photo : Page Facebook de Tr’ondëk Hwëch’in Klondike River Sonar

 

Les données recueillies cet été avec le Projet de sonar de la rivière Klondike permettront à la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in d’évaluer le taux de succès d’un effort de revitalisation des stocks de saumons chinook dans la rivière Klondike.

La faible migration de saumons chinook cette année met en lumière l’importance de ce projet. Le Yukon News révélait à la mi-août que seulement 32 000 saumons étaient remontés en amont de la rivière Yukon à la station de comptage sonar d’Eagle, en Alaska. Un traité international régissant le saumon du fleuve Yukon vise à amener au moins 42 500 chinooks dans leurs frayères canadiennes.

Une recherche cruciale

La Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in tente donc de pallier ce problème en étudiant la faisabilité de développer une petite installation d’incubation afin de soutenir le stock sauvage de saumons chinook retournant à ses frayères natales dans la rivière Klondike. Le document transmis à l’Aurore boréale par le gouvernement Tr’ondëk Hwëch’in, à propos de ce projet, souligne particulièrement le souhait de la communauté de protéger la population sauvage de saumons chinook en évitant toutes méthodes invasives. « Les citoyens Tr’ondëk Hwëch’in ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient aider la population sauvage à se rétablir dans leurs habitats autrefois fournis par la rivière Klondike, mais ils ne veulent en aucun cas d’un projet qui mettrait à risque cette population sauvage ni ne veulent d’un projet qui est développé uniquement pour la revitaliser », peut-on y lire.

L’installation d’une « petite installation d’incubation » nécessite cependant beaucoup de données avant d’aller de l’avant. Les informations reçues par l’entremise de la station sonar de la rivière Klondike aideront à la compréhension des conditions environnementales nécessaires au succès du site d’incubation. Par exemple, elle recense la variation de température et du débit de l’eau tout au long de l’année afin de déterminer l’impact de ces facteurs pour les fraies. « Nous restons par ailleurs ouverts à tous indices environnementaux indiquant une conséquence positive ou négative associée aux actions humaines pendant ce projet », précise le document.

Revitaliser la nature et la culture

Néanmoins, il faudra encore attendre deux ans avant de tirer des conclusions de cette recherche, estime le Département des ressources naturelles du gouvernement Tr’ondëk Hwëch’in. Il s’agit non seulement de créer un lieu conforme à toutes les exigences naturelles, mais aussi de le rendre identique à ceux utilisés par les géniteurs sauvages.

La Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in désire de plus ajouter une dimension sociale au projet. Des outils d’interprétation et d’éducation, ciblés principalement pour les jeunes, seront installés sur les lieux afin que la communauté demeure impliquée dans le processus de revitalisation, et ce, « même si la population reste basse ». L’initiative établira ainsi les bases d’une culture du saumon durable « portant sur les connaissances traditionnelles et ces pratiques coutumières de la récolte du saumon », espère la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in.