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le Mardi 23 juin 2020 4:52 Scène locale

Quand l’aviation bat de l’aile

Un avion de la flotte d’Icefield Discovery est posé sur un glacier avec le mont Logan en arrière-plan.
Photo :  Icefield Discovery
Un avion de la flotte d’Icefield Discovery est posé sur un glacier avec le mont Logan en arrière-plan. Photo : Icefield Discovery

Les restrictions liées à la COVID-19 ont impacté l’industrie de l’aviation au Yukon qui redécolle tranquillement.

Un avion de la flotte d’Icefield Discovery est posé sur un glacier avec le mont Logan en arrière-plan.
Photo : Icefield Discovery

 

Qu’elle soit dans le secteur du tourisme, de la formation ou des particuliers, l’aviation au Yukon se conjugue avec la nouvelle réalité de la COVID-19.

Florent Grassin, chef pilote pour le transporteur aérien Icefield Discovery, rapporte une baisse d’activités dans son secteur. La compagnie évolue principalement grâce au tourisme. « L’année dernière, le plus gros de notre clientèle pendant la saison touristique provenait énormément de l’Europe, explique celui-ci. Cette année, on ne peut pas desservir ces personnes-là. »

M. Grassin informe qu’un effort est cependant en cours afin de proposer une offre aux touristes du Yukon, en offrant, par exemple, des bons de réductions pour les groupes issus du territoire. Malgré tout, le chef pilote « ressent une différence au niveau des opérations [qui] sont énormément réduites ». Il pointe du doigt la réduction de la période d’activités qui, normalement, commence au mois d’avril pour se terminer fin septembre. « Cette année, on a commencé les vols au début de mois de juin et on pense fermer à la fin août. Donc on passe trois mois [d’activités] au lieu de six. »

Une prévision sur le long terme

Florent Grassin n’est toutefois pas le seul à subir une baisse d’activités dans son domaine. Lance Appleford, l’administrateur de l’Académie de vol d’Alkan Air perçoit le même phénomène. Les chamboulements de la COVID-19 ont aussi affecté le nombre d’élèves voulant devenir pilotes, témoigne-t-il. « Entre 15 et 20 % de nos élèves sont de l’international. Ils ne pouvaient plus continuer leur formation, car leur économie ne leur permettait plus de le faire », fait-il savoir.

Le peu de débouchés en matière d’emploi est un autre facteur à prendre en considération. « Certains quittent la formation, car ils ne pensent pas que l’industrie aura une place pour eux », déclare M. Appleford. Pourtant, ce dernier demeure optimiste. « Nous avons probablement une baisse d’activité de 40 % comparé à l’année passée, mais nous voulons continuer l’Académie. »

Selon lui, le Yukon aura toujours un besoin de pilotes, et une fois que l’industrie se portera mieux, la demande dans ce domaine sera forte. « Les gens ayant décidé de continuer leur formation seront dans une meilleure situation que ceux qui l’ont laissé tomber », croit M. Appleford.

S’adapter, encore et toujours

Plusieurs mesures sanitaires ont été entreprises par ces compagnies aériennes afin de poursuivre leur opération. « Nos pilotes portent tous des masques et désinfectent les avions après chaque utilisation », affirme Florent Grassin. L’Académie de vol d’Alcan Air a mis en place le même protocole, en plus de faire un dépistage auprès des élèves afin de s’assurer qu’ils n’ont pas été potentiellement en contact avec le virus.

Si l’industrie bat de l’aile, les intervenants du milieu espèrent néanmoins qu’elle trouvera bientôt son altitude de croisière. « C’est peut-être un vœu pieux, mais je dois y croire », estime Lance Appleford.