et la classe de 5e année de l’ÉÉT
Les services d’autobus de la ville devraient être gratuits pour les élèves du primaire. C’est ce qu’estiment les élèves de la classe de 5e année de l’École Émilie-Tremblay ainsi que leur enseignante, Marie Bélanger.

Suite à la réponse négative du maire de la Ville de Whitehorse, les élèves et leur enseignante songent à envoyer leur demande au ministère de l’Éducation du Yukon.
Photo : fournie
Au début de novembre, les élèves de la classe de 5e année de l’École Émilie-Tremblay ont pris part au Geoscience tradeshow. Les parents ont dû contribuer aux frais de transport de leurs enfants afin que la classe puisse participer à cette sortie éducative.
Le style pédagogique de l’enseignante met l’emphase sur l’expérience terrain. Un budget est donc prévu par la direction afin de rembourser les déplacements, mais celui-ci était épuisé quelques mois seulement après le début des classes.
Les élèves de 5e année ont donc écrit une lettre au maire de Whitehorse, Dan Curtis, pour lui demander la gratuité du transport en commun pour les groupes du primaire pendant les heures de classe. « Je ne devrais pas avoir à demander aux parents de débourser chaque fois qu’on veut participer à une activité éducative en ville. », déclare l’enseignante à l’École Émilie-Tremblay, Marie Bélanger.
« Certains parents peinent déjà à payer les frais de scolarité. Les frais d’autobus nous empêchent de faire des activités éducatives avec nos élèves et c’est vraiment désolant », renchérit-elle. William Pacaud, un élève de sa classe, abonde dans le même sens. Selon lui, « se déplacer est un droit ». Les parents ne devraient pas « avoir à payer nos déplacements », surtout s’ils sont faits dans un cadre pédagogique.
Outre les raisons environnementales évoquées dans la lettre, Marie Bélanger pense qu’il « est important que les élèves développent l’habitude de prendre les transports en commun pendant qu’ils sont jeunes ». Cette sensibilisation peut pousser les enfants à se déplacer de manière autonome et durable écologiquement dès le plus jeune âge et dans leur vie adulte.
Une « idée intéressante » mais jugée trop chère
Le maire de Whitehorse, Dan Curtis, dit trouver « l’idée » de rendre gratuits les services de transport en commun pour les jeunes du primaire « intéressante », dans sa lettre en réponse aux élèves de 5e année. Par contre, la Ville n’envisage pas de payer les frais de transport pour le moment.
Pour justifier cette décision, le maire cite que les utilisateurs du réseau ne couvrent que 30 % des frais d’exploitation des autobus, qui s’élèvent à 4,7 millions $. Pour rendre les trajets d’autobus gratuits pour tous les élèves, la ville de Whitehorse devrait augmenter les taxes sur la propriété, explique Dan Curtis dans la lettre.
Le maire indique toutefois que le ministère de l’Éducation paie les frais de transport des élèves du secondaire. « C’est injuste que les élèves du secondaire n’aient pas à payer, mais que nous, oui », pense le jeune William Pacaud.
Dan Curtis propose donc à la classe de Mme Bélanger de contacter la ministre de l’Éducation, Mme Tracy-Anne McPhee, pour voir si ce même privilège peut s’appliquer aux élèves du primaire.
Marie Bélanger s’admet « déçue » de la réponse du maire en évoquant que « plusieurs grandes villes offrent un service d’autobus municipal gratuit pendant les heures scolaires ». Le dossier de la gratuité scolaire pour les jeunes aurait été « une bonne occasion pour Whitehorse de démontrer du leadership », souligne William Pacaud, surtout après avoir déclaré l’état d’urgence climatique.
Les élèves pensent écrire une autre lettre, cette fois-ci destinée à Tracy-Anne McPhee, pour plaider leur cause avec leur enseignante. Pour le moment, les parents des jeunes continueront de débourser des frais de déplacement pour les sorties scolaires.
Ce texte est le résultat d’un atelier de journalisme fait en classe pour les élèves de 5e année de l’École Émilie-Tremblay.