le Mardi 14 janvier 2025
le Jeudi 19 Décembre 2019 6:40 Scène locale

Campagne de sensibilisation pour changer la perception sur les dépendances

Des trousses de naloxone (antidote à une surdose d’opioïdes) sont mises à la disposition du public gratuitement dans plusieurs sites sur le territoire, notamment dans les pharmacies.
Photo : archives AB
Des trousses de naloxone (antidote à une surdose d’opioïdes) sont mises à la disposition du public gratuitement dans plusieurs sites sur le territoire, notamment dans les pharmacies. Photo : archives AB

— Initiative de journalisme local — APF

La crise des opioïdes au Yukon continue de faire parler d’elle avec la publication, la semaine dernière, d’un avertissement du médecin légiste en chef du Yukon, Dr Heather Jones, et du médecin hygiéniste en chef par intérim du Yukon, Dr Andy Delli Pizzi, concernant l’usage de drogues.

Des trousses de naloxone (antidote à une surdose d’opioïdes) sont mises à la disposition du public gratuitement dans plusieurs sites sur le territoire, notamment dans les pharmacies.
Photo : archives AB

 

Trois décès liés à la consommation d’opioïdes ont été enregistrés entre le 9 et le 30 novembre 2019 et une augmentation du nombre de surdoses n’ayant pas entraîné la mort a été constatée. Quelques jours plus tôt, le gouvernement du Yukon annonçait par communiqué de presse le lancement de la campagne Il est temps de changer la façon dont nous parlons de l’utilisation des substances, une campagne de sensibilisation pour réduire la stigmatisation des personnes qui présentent un trouble lié à l’utilisation de drogues.

Les plus vulnérables se retrouvent isolés

S’inscrivant dans le Plan d’action du Yukon sur les opioïdes, la campagne, lancée à l’échelle du territoire, incite le public à adopter une perspective plus compréhensive que moralisatrice. Il s’agit d’une approche communautaire qui invite les Yukonnaises et les Yukonnais à faire partie de la solution en réduisant les méfaits. Cameron Grandy, responsable des services pour le mieux-être mental et la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie, explique : « À cause de la stigmatisation, les personnes qui consomment des substances s’isolent par peur du regard que pourraient porter leur famille, leurs amis, ou même leurs collègues sur leur situation. En changeant la façon dont nous parlons de l’utilisation de substances addictives, nous espérons les encourager à demander l’aide dont ils ont besoin. » Le but, ici, n’est pas de promouvoir la consommation de drogues, mais de donner à leurs proches des pistes de solution pour qu’ils puissent apporter un soutien approprié. Les messages de la campagne sont relayés sur les réseaux sociaux du gouvernement du Yukon, à l’aide d’affiches élaborées spécialement pour l’occasion, ainsi que sur un site Internet entièrement bilingue : yukon.ca/fr/drogues-prevention

Voir la personne, et non ses actions

Le site Internet recense plusieurs conseils comportementalistes pour démocratiser le discours autour de la consommation de substances. Parmi eux, « soyez ouverts d’esprit et ne laissez pas vos opinions ou vos préjugés modifier votre perception des autres ». Des liens externes renvoient vers des fiches informatives du gouvernement du Canada, présentant des suggestions complémentaires. Destinées aux proches des utilisateurs, elles expliquent comment adapter un langage verbal (et non verbal) neutre et axé sur la personne (et non sur ses actions).

Toutes les coordonnées des services pour le mieux-être mental et la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie sont également mentionnées sur le site Internet de la campagne. Il est rappelé que des trousses de naloxone (antidote à une surdose d’opioïdes) sont mises à la disposition du public gratuitement dans plusieurs sites sur le territoire, les pharmacies notamment. Une formation d’une vingtaine de minutes est alors dispensée pour faire connaître les signes d’une surdose d’opioïdes et expliquer comment utiliser la trousse correctement.