le Vendredi 14 février 2025
le Jeudi 5 Décembre 2019 7:27 Scène locale

Le Collège du Yukon s’oriente vers l’expansion de la recherche et de l’innovation dans le Nord

Élise Brown-Dussault doit trier près de 150 000 photos pour son nouveau projet de recherche sur l’empiétement des sentiers.
Photo : Kelly Tabuteau
Élise Brown-Dussault doit trier près de 150 000 photos pour son nouveau projet de recherche sur l’empiétement des sentiers. Photo : Kelly Tabuteau

(APF)

En novembre 2019, Research Infosource Canada dévoilait son classement des 50 meilleurs collèges de recherche pour l’année 2018. Fièrement, le Collège du Yukon se hisse en tête du classement « petite institution » dans la catégorie « nombre d’étudiants-chercheurs rémunérés ».

Élise Brown-Dussault doit trier près de 150 000 photos pour son nouveau projet de recherche sur l’empiétement des sentiers.
Photo : Kelly Tabuteau

Avec 43 étudiants-chercheurs en 2018, le Collège du Yukon était l’établissement accueillant le plus grand nombre d’étudiants-chercheurs au Canada, en comparaison avec des institutions de taille similaire. En 2019, 53 étudiants occupent désormais cette fonction, séduits par l’opportunité d’apprendre par l’expérience, tout en gagnant un revenu pour terminer leurs études. Cette augmentation s’explique notamment grâce à l’un des objectifs stratégiques du Collège vers sa transition en Université du Yukon : mener, mettre en œuvre et partager des recherches sur des thèmes nordiques.

La recherche appliquée dans le Nord

Chaque département du Collège du Yukon se consacre à la recherche, même si la plus grande partie des activités est menée au sein du Centre de recherche du Yukon. Elle s’articule autour de trois principaux axes : l’innovation en énergie, l’assainissement des mines, et les impacts et adaptations liés aux changements climatiques. Autour de ces sujets s’organisent d’autres projets où les étudiants appuient des chercheurs du corps professoral. Bronwyn Hancock, vice-présidente associée en développement de la recherche au Collège du Yukon, précise : « Nous créons des opportunités pour que les étudiants puissent travailler aux côtés de notre équipe de recherche dans la quasi-totalité de nos projets. Notre travail repose sur de solides partenariats, notamment avec de nombreuses Premières Nations du Yukon et incite nos étudiants à devenir les chefs de file de la recherche de demain. » Car pour le Collège du Yukon, l’implication des étudiants joue un rôle crucial dans sa transition vers l’Université du Yukon.

Et concrètement?

Élise Brown-Dussault, étudiante en troisième année (sur quatre) du programme de sciences de l’environnement au Collège du Yukon, a déjà collaboré avec plusieurs équipes de chercheurs pour mener à bien des projets concernant la faune locale. Son domaine de prédilection est la réduction du conflit entre la faune locale et l’Humain.

Elle découvre le Collège du Yukon un peu par hasard. « En lisant des articles, j’ai appris qu’il y avait une université de l’Arctique ici, j’ai envoyé un courriel à la responsable du programme qui m’intéressait et elle m’a répondu tout de suite… pas comme d’autres universités auxquelles j’avais demandé des renseignements. » Originaire de Disraeli, un petit village minier du Québec, Élise Brown-Dussault arrive à Whitehorse en 2017 et adhère tout de suite à la vie dans le Nord. En complément de ses études, elle travaille donc en recherche. Elle raconte : « L’année dernière, nous avons mené une étude sur les infrastructures disponibles dans les terrains de camping du Yukon pour éviter le conflit entre les ours et les humains. Par exemple, nous nous sommes rendus compte que l’absence de contenants pour le recyclage était un problème ; certaines personnes mettent leurs déchets à côté de la benne, ce qui attire les animaux sauvages. » Aujourd’hui, elle planche sur un tout autre sujet : l’empiétement des sentiers. À l’aide d’une dizaine de caméras installées sur des sentiers autour de Whitehorse, réglées de façon à ne voir que les jambes des utilisateurs, elle trie près de 150 000 photos pour identifier ce qui s’y trouve dessus. Elle conclut : « Si sur tel sentier, la fréquentation humaine est importante, alors, il apparaît logique qu’il y ait moins d’animaux. ».