Sarah Ouellette surmonte les défis du territoire et prouve, depuis maintenant six ans, avec son entreprise Sarah’s Harvest, que l’agriculture au Yukon est possible.
La fermière Sarah Ouellette a reçu le prix de la Famille agricole du Yukon cette année pour souligner la qualité de ses produits maraîchers biologiques et de son implication dans la communauté.
Ce prix, remis chaque année par le gouvernement du Yukon, sert à reconnaître les agriculteurs et les agricultrices dévoués à leur domaine. Sarah Ouellette demeure humble, malgré le prestige de la distinction. « Toutes les autres fermes en nomination l’auraient aussi méritée », pense-t-elle.
La sincérité de Sarah Ouellette reflète son respect pour les autres agriculteurs et agricultrices du Yukon. « Il y a beaucoup de défi ici », indique-t-elle, « l’été est super intense, on risque d’avoir des gels n’importe quand et les sols sont pauvres », ajoute la propriétaire de l’entreprise Sarah’s Harvest.
Le jardin maraîcher de la fermière est à l’image de cette réalité. Sarah’s Harvest produit une variété « de légumes qui poussent bien au Yukon », comme le chou, le kale et plusieurs fines herbes. Les récoltes certifiées biologiques de Sarah sont ensuite vendues localement à Whitehorse.
Située aux bords du Lac Laberge, la ferme Sarah’s Harvest est le fruit d’une collaboration avec Brian Lendrum et Susan Ross, connus notamment pour le fromage de chèvre qu’ils vendent depuis des années. « Je n’aurai jamais eu l’entreprise que j’ai aujourd’hui si ce n’était pas d’eux », confie Mme Ouellette.
En effet, Sarah Ouellette possède un tiers d’acre sur la terre de la ferme Lendrum, un site « off the grid », c’est-à-dire qu’il n’est pas connecté à un réseau électrique ou un système d’eau courante public. Avoir une portion de terrain sur une autre ferme permet de créer une entraide précieuse pour l’agricultrice. « Ils m’ont beaucoup aidé depuis que je suis ici ». Cette collaboration est aussi bénéfique pour M. Lendrum et Mme Ross. « C’était aussi un moyen de les libérer pour aller en vacances et ils voulaient commencer d’autres projets », mentionne la fermière.
Le fruit d’un amour pour la terre
L’agriculture a été un véritable coup de foudre pour Sarah Ouellette. C’est en faisant du « woofing » en Inde que sa passion pour la terre s’est développée. « J’ai fait du bénévolat sur des fermes biologiques et ça m’a inspirée à en faire plus ». La dimension physique du domaine l’a séduite aussitôt. « J’aime beaucoup travailler avec mon corps et avec mes mains ».
L’amour du travail manuel est présent même dans la gestion de sa ferme. Sarah’s Harvest est une ferme autosuffisante et demande de la débrouillardise de la part de sa dirigeante. « On doit […] inventer des solutions avec les choses qu’on a », témoigne-t-elle.
Sarah Ouellette partage aussi ses connaissances et sa passion pour l’agriculture avec les autres. Par exemple, son implication dans le programme Kids on the Farm, une initiative pour sensibiliser les plus jeunes au travail de la terre ou de l’élevage, est une des raisons qui lui a valu ce prix cette année.
La femme de 35 ans prévoit poursuivre les opérations de Sarah’s Harvest pendant encore longtemps. « C’est sûr que j’ai le goût de continuer parce que je crois que c’est un travail très important », affirme-t-elle. Sarah Ouellette voit déjà les multiples projets se dessiner pour 2021. « Je compte agrandir mon jardin et j’aimerais élever des cochons », déclare avec ambition l’entrepreneuse agricole.