Ce qui devait être une simple balade matinale s’est vite transformé en opération de sauvetage pour le sexagénaire Ronald Tait.
C’est en sortant son chien pour la traditionnelle promenade du matin que Ronald Tait s’est rendu compte que quelque chose clochait. « J’entendais des hurlements sur le bord de la rivière [Six Mile], je pensais que c’était un animal », se souvient-il.
Après être allé chercher une longue-vue chez lui, M. Tait a réalisé l’ampleur de la situation. « Aussitôt arrivé sur mon quai, j’ai entendu des “Help me!“ » C’était un de ses voisins luttant contre la noyade.
Sans perdre une seconde, le résident de Tagish a sauté dans son bateau pour aller porter secours à la victime. « Quand je suis arrivé, il était très proche de sombrer. » Ce sauvetage in extremis aurait rapidement viré au drame si Ronald avait accouru trop tard. « Ça faisait entre 45 et 50 minutes qu’il était dans cette situation. Je ne pense pas qu’il avait la force pour endurer cinq minutes de plus. »
De ce fait, un corps nu peut survivre, au maximum, pendant 45 minutes dans une eau à 3o C. Ce matin-là, la température de celle-ci avoisinait 11o C.
« C’était un matin frisquet », se rappelle Ronald Tait. Ce facteur anodin est néanmoins la source de cet événement.
L’individu portait un pantalon doublé qu’il avait recouvert d’un vêtement en plastique pour la pluie. La victime est allée dans son bateau pour démarrer le moteur et le réchauffer, et c’est en détachant sa barque pour rentrer dedans que le pantalon étanche a limité son mouvement. « La distance entre son bateau et le quai devait être d’un pied et demi, mais son pantalon a coupé son enjambée de moitié et il est tombé à l’eau », indique M. Tait.
L’homme n’a pas tardé à se faire emporter par le courant pour rattraper son embarcation. L’individu a trouvé son salut en s’agrippant à une bouée pare-chocs qui lui a permis de se maintenir à flot en attendant les secours.
Si l’expression « être là au bon endroit, au bon moment » pouvait être personnifiée, Ronald Tait serait un excellent candidat. « D’habitude, je promène le chien de plus bonne heure, mais pour une raison ou une autre, j’y suis allé plus tard ce matin-là. »