Une trentaine d’enseignants et enseignantes ont assisté à un séminaire de deux jours pour mieux intégrer les méthodes des Premières Nations à leur curriculum scolaire.
Trente-deux enseignants nouvellement arrivés au Yukon ont été conviés les 13 et 14 août derniers à Brooks Brook, près de Teslin, pour suivre un séminaire d’orientation chapeauté par le ministère de l’Éducation et des chefs et Aînés des Premières Nations du Yukon.
Cette formation, offerte aux enseignants à leur première année d’enseignement au Yukon leur permet de mieux incorporer à leur curriculum scolaire les méthodes d’enseignement autochtone.
Tenu cette année sur le territoire traditionnel du Conseil des Tlingits de Teslin, l’événement sensibilise depuis près de dix ans les enseignants aux coutumes et au contexte historique des Premières Nations au Yukon.
Les professeurs avaient le choix de suivre une série d’activités allant de la confection des couches, au tir à l’arc ou même sur l’art du conte animé par des membres de la communauté des Premières Nations ou du personnel du ministère de l’Éducation.
Participer à cette session d’orientation offre aux nouveaux enseignants une perspective unique sur les traditions et l’histoire autochtones. « Ça m’a fait réaliser que j’en connais très peu sur les Premières Nations au Yukon ou au Canada », admet Émilie Lefrançois, enseignante à l’École Émilie-Tremblay.
Malgré ses dix années d’expérience, Émilie Lefrançois n’a jamais eu l’occasion de suivre ce genre de séminaire. « J’ai enseigné au Labrador et il n’y a pas ce type de formation.
Ce manque d’information s’est fait sentir lors de son séjour dans la région continentale de Terre-Neuve. « J’avais des élèves issus de familles Premières Nations et je n’avais vraiment aucun contexte, aucun fait historique. »
Émilie Lefrançois qualifie le séminaire de « rassurant » et souligne l’importance d’une telle formation pour les professeurs. « J’ai réalisé mes limites sur le plan de mes connaissances à ce sujet-là, ça va me pousser à en apprendre plus par moi-même. »
Ravie, la nouvelle arrivante apprécie les ressources et l’aide fournies pour adapter son enseignement à la réalité du territoire. « Ça me fait moins peur de l’amener [le contenu lié aux Premières Nations] en classe. »
Après avoir vécu pour la première fois un cercle de discussion, mis en place à la suite de l’exercice des couvertures (Blanket Exercise), Mme Lefrançois pense proposer cette expérience à ses élèves pendant l’année scolaire. « Ça permet d’écouter le point de vue des autres et de se mettre dans leur peau et de voir leur perspective […] ça m’a rappelé comment un élève peut se sentir en classe. »