le Vendredi 22 septembre 2023
le Jeudi 1 août 2019 8:47 Scène locale

Déclaration d’urgence climatique : la Ville de Whitehorse repousse les discussions

Le conseiller municipal Steve Roddick a proposé une motion d’urgence climatique le 24 juin 2019. La motion n’ayant pas été adoptée, elle sera rediscutée en réunion du conseil municipal en septembre prochain.
Photo : Nelly Guidici
Le conseiller municipal Steve Roddick a proposé une motion d’urgence climatique le 24 juin 2019. La motion n’ayant pas été adoptée, elle sera rediscutée en réunion du conseil municipal en septembre prochain. Photo : Nelly Guidici

Le conseiller municipal Steve Roddick a proposé de déclarer l’état d’urgence climatique le 24 juin dernier. Les discussions entre le maire et les six conseillers municipaux n’ayant pas abouti, le sujet sera à nouveau étudié au mois de septembre 2019 en réunion du conseil municipal.

Le conseiller municipal Steve Roddick a proposé une motion d’urgence climatique le 24 juin 2019. La motion n’ayant pas été adoptée, elle sera rediscutée en réunion du conseil municipal en septembre prochain.
Photo : Nelly Guidici

 

Conscient que le Nord et le Yukon en particulier subissent de plein fouet les effets dus au réchauffement climatique, Steve Roddick, conseiller élu à la Ville de Whitehorse en octobre 2018, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Le 24 juin dernier, il a présenté une motion visant à reconnaître l’état d’urgence climatique à Whitehorse. « J’ai mis le sujet sur le tapis, car je pense que le changement climatique est une question cruciale pour les municipalités et les villes et cela affecte nos infrastructures et notre façon de vivre au Yukon », explique-t-il lors d’une entrevue.

Le 24 juin 2019 au cours de la réunion du conseil municipal, une centaine de personnes étaient présentes afin d’être témoins des discussions. Un groupe de cinq citoyens activistes pour le climat ont même manifesté leur soutien à la proposition de motion de M. Roddick. Cependant, le document n’a pas fait consensus et les implications, notamment budgétaires de l’adoption éventuelle de la motion, ont donné lieu à un débat pendant près de deux heures. M. Roddick ne cache pas sa déception : « J’étais un peu déçu qu’il n’y ait pas eu plus de collaboration, mais je comprends que les conseillers puissent avoir une position différente.
La motion présentée avait été rédigée de façon à reconnaître les efforts déjà faits par la Ville. J’ai conçu le document de manière à suggérer que nous en fassions plus que ce que nous faisons déjà. La Ville travaille pour s’adapter aux effets du changement climatique et essaye de réduire les émissions de gaz à effet de serre », précise-t-il, « mais la ville reconnaît qu’il y a des coûts associés à cela. »

Les effets du réchauffement climatique au Canada

Au mois d’avril, un rapport d’Environnement Canada dévoilait que les températures moyennes annuelles et saisonnières ont augmenté et l’estimation de l’augmentation de la température dans le nord du Canada est de 2,3 degrés Celsius. Il s’agit du premier rapport à être publié dans le cadre de l’évaluation intitulée Canada dans un climat en changement : faire progresser nos connaissances pour agir. Ce document fait aussi état de l’enneigement et de la fonte du pergélisol. Les effets du réchauffement climatique sont visibles, que ce soit à Whitehorse ou dans le territoire. Pourtant il semble que l’aspect financier prenne le dessus puisque des inquiétudes liées au budget pour faire face à l’adoption de la motion ont été soulevées. M. Roddick, quant à lui, estime que le changement climatique est une urgence d’une autre catégorie. « Les impacts seront incertains et je pense que cela fait partie de la résistance qu’une partie des élus ont exprimée ». Dans les jours qui ont suivi, le maire Dan Curtis ainsi que les conseillers ont reçu de nombreuses lettres de citoyens exprimant leur mécontentement. M. Roddick dit s’être senti encouragé de voir autant de personnes engagées dans cette problématique. Maintenant en contact avec certaines de ces personnes qui lui transmettent des ressources supplémentaires, M. Roddick travaille sur le document afin de proposer une motion qui serait acceptée par tous, et espère qu’il y aura plus de collaboration entre les conseillers lors de la prochaine rencontre. « J’espère vraiment que le maire et les conseillers adopteront la motion qui nous aidera à mieux intégrer les changements climatiques dans les priorités, mais c’est difficile à dire pour le moment », conclut le conseiller.