le Vendredi 11 octobre 2024
le Jeudi 6 Décembre 2018 13:59 Scène locale

L’ingéniosité du temps perdu selon René Rivard

René Rivard s’est attelé à la construction d’un convoyeur en madriers identique à ceux qui étaient utilisés pendant la Ruée vers l’or.
Source : René Rivard
René Rivard s’est attelé à la construction d’un convoyeur en madriers identique à ceux qui étaient utilisés pendant la Ruée vers l’or. Source : René Rivard

« Dans le temps où il n’y avait pas de technologie, il fallait se créer des choses selon ses propres besoins. »

René Rivard s’est attelé à la construction d’un convoyeur en madriers identique à ceux qui étaient utilisés pendant la Ruée vers l’or.
Source : René Rivard

René Rivard, employé de Parcs Canada depuis 24 ans et patrouilleur sur la piste Chilkoot, a toujours été en contact avec l’histoire du territoire. Dernièrement, il s’est lancé dans un projet de construction ambitieux. Depuis l’été 2018, il s’est attelé à la construction d’un convoyeur en madriers identique à ceux qui étaient utilisés pendant la Ruée vers l’or.

Inspiré par le mineur yukonnais Jack Trace

Au début des années 1990, M. Rivard rencontre Jack Trace, un mineur connu pour ses performances physiques lors des épreuves du Yukon Sourdough Rendezvous dans les années 1960. Souhaitant lui acheter de la petite machinerie et des outils, M. Rivard entame la discussion avec l’homme qu’il décrit comme étant très fort physiquement. « Il m’avait expliqué qu’il avait créé un convoyeur portable pour creuser son salage. Il ne lui restait que les moteurs et une poulie qu’il m’a donnés. » Puis, plus de 25 ans passent avant que René Rivard décide d’améliorer le convoyeur qu’il avait construit il y a près de 20 ans à partir de la description que M. Trace lui avait faite. Le système est identique à celui utilisé par ce dernier, système qu’il utilisait lui-même lors de ses activités de mineur. C’est donc de mémoire et avec le peu de détails fournis qu’il s’est attelé à la tâche et a réussi à fabriquer un convoyeur qu’il utilise aujourd’hui sur le chemin d’accès à sa maison. « Je trouve ça original, compact et ça n’a pas d’impact », explique M. Rivard. Performant, efficace et sécuritaire selon ses dires, « le système fabriqué à la main est sur mesure; c’est ça la beauté », précise-t-il. Au contact de M. Trace et de ses connaissances, M. Rivard a le sentiment d’avoir permis la transmission d’un savoir de l’époque qui aurait certainement été voué à l’oubli. Finalement, la raison principale pour laquelle M. Rivard s’est lancé dans ce projet, c’est pour l’ingéniosité du temps passé et perdu, l’inventivité dont il fallait faire preuve pour répondre à des besoins spécifiques de cette époque dans un contexte nordique.

« Il y a un enrichissement à fréquenter les personnes âgées. »

Dans le même état d’esprit, M. Rivard fait des visites régulières aux résidents de Macauley Lodge et de Copper Ridge Place. C’est en nouant une relation avec eux, à travers des discussions, qu’il se nourrit de la sagesse des paroles de ces aînés : « Avec les personnes âgées, c’est une autre relation; j’ai beaucoup appris à leur contact », précise-t-il. Aujourd’hui, M. Rivard regrette que la jeune génération ne soit pas incitée à rendre visite aux personnes aînées : « On devrait encourager les jeunes à renouer avec les personnes âgées. » Source de sagesse et de connaissances, M. Rivard aime particulièrement créer une relation avec les aînés qui ont fait preuve de créativité dans le passé.