le Mardi 14 janvier 2025
le Jeudi 6 Décembre 2018 14:36 Scène locale

Dawson : une démocratie moribonde

Le conseil municipal de Dawson nouvellement élu (de gauche à droite) : Bill Kendrick, Molly Shore, Wayne Potoroka, Natasha Ayoub et Stephen Johnson
Le conseil municipal de Dawson nouvellement élu (de gauche à droite) : Bill Kendrick, Molly Shore, Wayne Potoroka, Natasha Ayoub et Stephen Johnson

Le 18 octobre 2018, les citoyens de Dawson élisaient leur maire. Comme lors des dernières élections municipales, le maire sortant, Wayne Potoroka, fut élu par acclamation. À l’instar de Mayo et de Haines Junction, Dawson n’a pas connu de campagne électorale puisque le maire et ses quatre conseillers municipaux étaient les seuls à se présenter au conseil municipal.

Le conseil municipal de Dawson nouvellement élu (de gauche à droite) : Bill Kendrick, Molly Shore, Wayne Potoroka, Natasha Ayoub et Stephen Johnson

Une démocratie locale sans vote

Les citoyens de Dawson semblent avoir déserté les isoloirs lors des campagnes locales. Ce constat est partagé par le nouveau maire et son équipe. Selon lui, « la complaisance est dangereuse, je ne serai pas ici pour toujours. C’est important que les gens soient impliqués et comprennent les problèmes de la communauté. » Il explique le désintérêt des citoyens pour la politique locale par la passivité. Il déclare : « La vie est bonne à Dawson, les gens votent pour le changement, mais ils ne le veulent pas. Ils sont contents de la situation comme elle est. »

Pour maintenir le lien entre la Ville et les citoyens, le conseil municipal utilise les nouveaux moyens de communication. Ainsi, Wayne Potoroka utilise sa page Facebook pour parler de l’actualité de Dawson. Ce canal permet à Magali Chazel, aide-éducatrice originaire de Sherbrooke (Québec), de suivre l’actualité politique de la ville : « Je ne lis pas les journaux locaux, mais j’attrape quelques articles ici et là via Facebook. »

Reconstruire le lien entre le citoyen et la politique

La Ville organise des conseils municipaux ouverts au public ainsi que des réunions publiques. Les citoyens peuvent donc s’impliquer en participant à ces rendez-vous ou à travers la diffusion des débats sur Internet. C’est le choix qu’a fait Alex Somerville, directeur du musée de Dawson. Il participe aux réunions qui traitent des sujets qui lui sont chers comme l’éducation ou les affaires culturelles. Il avoue que la salle dans laquelle ont lieu les débats auxquels il assiste est souvent vide; seuls quelques citoyens se déplacent. Pour lui, « les gens sont intéressés par la politique quand elle touche leur vie, quand les réunions publiques touchent à leur activité professionnelle ».

Alex Somerville interprète cette abstention au vote par un mélange de perte de confiance envers l’actuel maire de la ville d’une partie de la population, et le cynisme des électeurs envers la politique en général. Pour Wayne Potoroka, la transparence est un élément central pour redonner foi en la politique. Ainsi, le site du conseil municipal affiche le salaire du maire et toutes les décisions y sont relatées.

Si les citoyens de Dawson ne se mobilisent pas lors des élections locales, ils restent intéressés et participent aux élections fédérales. Lydia Soullière, enseignante à l’école Robert-Service, assure qu’elle « vote à toutes les élections ». C’est le cas aussi pour Alex Somerville et Magali Chazel qui s’informent sur la politique nationale et votent aux élections territoriales et fédérales. À Dawson, la politique locale reste le parent pauvre de la démocratie.