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le Jeudi 22 novembre 2018 9:20 Scène locale

Un premier bilan pour la commissaire du Yukon

Angélique Bernard souhaite démystifier le rôle de commissaire du Yukon et ouvrir les portes de son bureau aux différentes communautés. Photo : Nelly Guidici
Angélique Bernard souhaite démystifier le rôle de commissaire du Yukon et ouvrir les portes de son bureau aux différentes communautés. Photo : Nelly Guidici

Il y a plus de 8 mois, le 12 mars dernier, Angélique Bernard, alors vice-présidente de l’Association franco-yukonnaise, devenait la première femme francophone à devenir commissaire du Yukon.

Angélique Bernard souhaite démystifier le rôle de commissaire du Yukon et ouvrir les portes de son bureau aux différentes communautés. Photo : Nelly Guidici

« J’adore ce que je fais et ça se passe très bien. » C’est par ces paroles enjouées que Mme Bernard décrit son état d’esprit aujourd’hui. La surprise de cette nomination a vite fait place à la volonté de représenter les femmes au niveau national : « [Cette position] est une bonne occasion de présenter ce que les femmes peuvent faire. J’espère que d’autres femmes vont être inspirées et s’engager dans la politique ou dans des postes dans lesquels elles peuvent jouer un rôle important », explique-t-elle.

Le rôle de la commissaire

Son rôle est apolitique, mais elle endosse quand même une responsabilité constitutionnelle. Ainsi, Mme Bernard se présente à l’Assemblée législative pour sanctionner les lois, après la 3e lecture, et ainsi les officialiser. La première loi que la commissaire a signée, une semaine après sa nomination, concernait la création de l’Ordre du Yukon. « Le Yukon était la dernière région sans avoir d’ordre territorial pour reconnaître les gens du territoire. Je pense que c’est un dossier important, car c’est l’ordre suprême pour reconnaître le travail des gens qui sont ici depuis longtemps », pense Mme Bernard. Les ordres devraient être remis dès 2019, la dernière étape étant la finalisation du visuel en accord avec le gouvernement fédéral. « Cet ordre fera partie aussi de l’ordre de préséance pour que l’on puisse le porter sur le même côté que l’Ordre du Canada. Le processus prend un peu plus de temps parce qu’on veut le faire correctement », précise Mme Bernard.

Échanger avec les écoliers

Dans l’optique de sa volonté d’ouverture sur la communauté, Mme Bernard a débuté une série de présentations dans les écoles. Les élèves de 5e année de l’école Émilie-Tremblay ont ainsi pu découvrir en images le rôle et les fonctions de la commissaire et ils ont abordé avec elle les différents symboles du Yukon. Un groupe d’élèves de 10e année du Centre de la rue Wood s’est aussi rendu dans la maison Taylor : « La présentation portait un peu plus sur le système parlementaire, mais je vais aussi pouvoir leur faire visiter la maison Taylor où se trouve mon bureau. Je souhaite ouvrir le bâtiment et démystifier le rôle de commissaire. Je veux que les gens se sentent à l’aise de me parler », précise-t-elle. Depuis que Mme Bernard a endossé pleinement son rôle, le bilinguisme est remis à l’honneur. En effet, la mention « Commissaire du Yukon » a été ajoutée sur la porte d’entrée de la maison Taylor qui ne portait que la mention en anglais. Tous les discours sont aussi présentés dans les deux langues officielles : « Je suis la première francophone nommée au poste de commissaire. En étant la représentante du gouvernement du Canada, ça a un sens d’avoir quelqu’un de bilingue. »

Un reflet du multiculturalisme

« Lorsqu’une nouvelle personne est nommée au poste de commissaire, elle apporte ses propres valeurs », pense Mme Bernard. « Mes piliers sont la famille, l’éducation, la créativité et la fierté civique. » Dans cette optique, la commissaire a participé à l’un des soupers de l’école Émilie-Tremblay dans le cadre de la Semaine nationale de la famille qui s’est tenue du 1er au 7 octobre 2018. Aujourd’hui, la commissaire, qui a déjà rencontré le grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon, Peter Johnston, ainsi que Kristina Kane, chef du Conseil des Ta’an Kwäch’än, souhaite créer des ponts avec les différentes communautés de Whitehorse et du Yukon en général. À Old Crow, lors des journées du caribou, Mme Bernard a passé plusieurs jours au sein de la communauté : « Je suis allée me présenter au chef, j’ai participé aux activités communautaires et au festin. » Être présente dans les différentes communautés est donc important selon elle.

Portes ouvertes en décembre

Le public aura l’occasion de découvrir la maison Taylor, bâtiment historique, lors d’une journée portes ouvertes le 7 décembre prochain, de 16 h à 19 h. Événement familial qui marque le temps des fêtes, cette soirée sera marquée par le multiculturalisme, tant au niveau culinaire que par l’ambiance musicale : « J’aimerais qu’il y ait toujours ce réflexe de montrer le côté multiculturel dans les activités », conclut Mme Bernard.