le Dimanche 1 octobre 2023
le Jeudi 13 septembre 2018 10:53 Scène locale

La construction de la nouvelle école secondaire francophone est imminente

La nouvelle école secondaire francophone sera construite sur le terrain de l’ancienne École F.-H.-Collins qui a été démolie sur la réserve éducative de Riverdale. Photo : Archives A.B.
La nouvelle école secondaire francophone sera construite sur le terrain de l’ancienne École F.-H.-Collins qui a été démolie sur la réserve éducative de Riverdale. Photo : Archives A.B.

Alors que les effectifs continuent d’augmenter dans le système scolaire francophone, le chantier de la nouvelle école secondaire doit débuter au printemps prochain sur la réserve éducative à Riverdale. Qu’en est-il des projets futurs? L’Aurore boréale s’est entretenu avec le directeur général de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY), Marc Champagne, pour faire le point sur cet important dossier de l’année.

L’Aurore boréale : L’École Émilie-Tremblay et l’Académie Parhélie comptaient ensemble 284 élèves en juin dernier. En cette rentrée, les effectifs sont encore à la hausse. En termes d’espace, comment gérer cette situation?

Marc Champagne : On a maintenant un total d’environ 300 jeunes et on dépasse les 60 élèves à l’Académie Parhélie (NDLR contre 38 inscrits au secondaire en juin dernier). Pour accueillir tous les élèves au primaire, on a donc dû ajouter une salle de classe cette année et créer une deuxième classe de 5e année, ce qui est nouveau. Nous n’avons pas rajouté de classe modulaire, mais nous avons plutôt utilisé un espace qu’on appelait l’Agora, soit une section dans un coin de l’école primaire qui était utilisé par une monitrice de langue et des spécialistes en francisation, en littéracie. Ce n’est pas idéal, mais on trouve que c’est quand même un bel espace. Si tout procède comme prévu avec le projet [de construction de l’école], on doit encore vivre deux années [dans le bâtiment actuel]. Alors, au printemps, on évaluera les effectifs et on devra prendre une décision pour l’année prochaine. S’il faut rajouter une salle de classe, on va devoir envisager l’installation d’une autre salle de classe modulable.

A.B. : L’appel d’offres pour la construction de la nouvelle école secondaire a été lancé le mois dernier. Quelles seront les prochaines étapes?

M.C. : On a lancé l’appel d’offres le 10 août dernier et il fermera le 25 septembre. On espère avoir beaucoup d’intérêt, beaucoup de soumissions. C’est un comité comprenant des représentants de Voirie et Travaux publics, du ministère de l’Éducation et la direction générale de la commission scolaire qui évaluera toutes les soumissions, et on espère qu’à la fin du mois d’octobre, mi-novembre, on sera en position de signer un contrat avec une firme pour la construction de l’école qui devrait débuter au printemps.

La nouvelle école secondaire francophone sera construite sur le terrain de l’ancienne École F.-H.-Collins qui a été démolie sur la réserve éducative de Riverdale. Photo : Archives A.B.

A.B. : Le ministère de l’Éducation a décidé cette année de réduire la capacité d’accueil de l’école à 150 élèves, alors que les recommandations du gouvernement précédent portaient sur une école pour 200 élèves. Il est question d’une réduction de 25 %. Comment la commission scolaire a-t-elle accueilli cette nouvelle?

M.C. : On a coupé une salle de classe, mais on a gardé tous les autres espaces, bien qu’on en ait réduit la grandeur. On a encore une salle de musique, une salle multi-usage qui peut être utilisée pour des spectacles, une salle d’économie familiale, une cuisine communautaire, etc. C’est certain que la commission scolaire aurait préféré construire une école pour 200. C’est certain qu’on a fait valoir notre point de vue par rapport à la grandeur de l’école. Mais ultimement, on réalise à quel point c’est important de procéder avec le projet. C’est une urgence pour nous comme communauté scolaire d’avoir de nouveaux locaux compte tenu du manque d’espace [à l’École Émilie-Tremblay], alors on est vraiment heureux que le projet avance. Et puis, le projet est aussi conçu pour permettre l’expansion de l’école, donc quand le temps viendra où on manquera d’espace dans la nouvelle école secondaire, on pourra entamer un projet pour l’agrandir.

A.B. : Selon l’Office d’évaluation environnementale et socioéconomique du Yukon, l’effectif de la nouvelle école devrait atteindre 86 élèves d’ici 2024. Est-ce une prévision réaliste?

M.C. : Selon mes prévisions, on ouvrira nos portes [dès la rentrée 2020] avec probablement 86 élèves. On verra bien ce que ça va donner, mais à ce point-ci, on n’est pas en position de retourner en arrière par rapport à la grandeur de l’école. Comme je l’ai dit, on est quand même heureux que le projet avance et d’avoir une école secondaire qui va nous permettre d’offrir une panoplie de nouveaux programmes. Ça va créer toute sorte de nouvelles possibilités, alors c’est vraiment excitant.

A.B. : Les retards liés au projet d’école ont fait craindre une érosion du financement de 27,5 millions de dollars et une baisse du pouvoir d’achat qui aurait menacé la capacité de la communauté francophone à obtenir une école réellement équivalente à celle de la majorité anglophone. Qu’en est-il de cette menace?

M.C. : Si on construit ce qui est décrit dans les documents pour l’appel d’offres, oui, on a confiance qu’on aura quelque chose d’équivalent. Il va falloir attendre de voir quelles seront les soumissions, puis quel sera le coût pour la construction. On a estimé ce qu’on pense que ça va coûter, mais aussi longtemps que l’on n’a pas de firmes de construction qui nous disent ce qu’elles peuvent construire pour quel montant d’argent, nous ne sommes pas en position de garantir quoi que ce soit.

A.B. : Le système d’appel d’offres adopté laisse par ailleurs une marge de négociation, une première au Yukon.

M.C. : Cette façon de faire les appels d’offres, c’est nouveau pour le Yukon, mais ce n’est pas nouveau ailleurs au Canada. Ça permet souvent d’améliorer la soumission et de faire des modifications qui vont bénéficier à tout le monde. Parfois, on peut adapter ou modifier des choses selon les suggestions de la firme ou aller chercher de bonnes idées qu’on a reçues dans d’autres soumissions. Donc, il y a toute sorte de possibilités qui nous permettent d’améliorer le contrat qui sera éventuellement signé avec la firme, plutôt que d’aller avec une situation qu’on doit juste accepter ou rejeter.

A.B. : La procédure judiciaire opposant depuis 2009 la CSFY au gouvernement du Yukon n’est toujours pas officiellement bouclée, et des points de litige sont encore discutés à l’amiable. Où en sont ces discussions?

M.C. : On est censé se rencontrer toutes les deux semaines et on s’est rencontré à quelques reprises durant l’été. Alors le travail continue, les négociations avancent et on a espoir qu’on va pouvoir boucler les choses. On sent qu’il y a du progrès. Les points en litige qui demeurent encore sont en lien avec la gestion des ressources humaines et de l’immeuble, et on veut aussi conclure une entente par rapport aux services en français et aux responsabilités du ministère et de la commission scolaire. Je dirais que ce sont les points les plus importants en ce moment sur lesquels on travaille. Évidemment, la pierre angulaire de l’entente demeure toujours la construction de l’école secondaire.