Le mercredi 22 août, une discussion sur la mise en place du prochain pont de glace à Dawson a réuni autour de la table professionnels et résidents. Au terme de celle-ci, aucune solution n’a été choisie et des études seront effectuées pour déterminer la viabilité des propositions.
Cinq professionnels étaient présents pour converser avec une quarantaine de Dawsoniens et recueillir des suggestions : Paul Murchison — directeur en ingénierie des transports; Brian Crist — gestionnaire dans la conception et construction d’autoroutes et des aéroports; Erik Pit — coordonnateur environnemental; Paul Barrette — consultant au Conseil national des recherches et Brian Taylor — ingénieur de terrain.
Échec du pont de glace depuis 2016
Depuis 2016, aucun pont de glace officiel et sécurisé n’a pu être mis en place. L’hiver dernier, le gouvernement a utilisé un pulvérisateur d’eau, mais les conditions étaient défavorables. « Nous n’avions accès au matériel que temporairement, c’était un prêt des Territoires du Nord-Ouest. Quand nous sommes arrivés, il pleuvait, ça n’a pas fonctionné pour la communauté », regrette Erik Pit. Le pulvérisateur aurait dû permettre au fleuve de geler d’un pied par jour. « C’était trop tard, il aurait fallu 90 jours pour arriver à nos fins », assure le Dawsonien Bill Donaldson.
Depuis deux ans, certains locaux ont utilisé des cordes pour aider la formation de glace sur le fleuve. « C’est la première fois que le problème arrive deux années consécutives », rappelle Paul Murchison. « Les techniques que nous utilisions jusqu’à présent ne fonctionnent plus. Nous devons faire autre chose, en imitant ce qui se fait ailleurs », propose Brian Taylor.
Discussion au sujet des causes potentielles
D’après les études sur le sujet, le réchauffement global du climat est plus important près des pôles. Taylor pense donc « qu’il y aura de plus en plus de problèmes de glaciation du fleuve ». Plusieurs facteurs potentiels ont été soulevés, tels que la baisse du niveau de l’eau, l’apparition de vent en hiver, le rejet des eaux usées, la hausse des températures, l’absence nouvelle de journées glaciales (-50°), l’évolution des bancs de sable à la confluence du Yukon et de la Klondike, la force du courant, l’embâcle de glace sur certaines zones du fleuve ou encore la présence de débris en profondeur. « Nous allons étudier toutes les possibilités, afin de comprendre si leurs rôles sont négligeables ou non », indique Paul Barrette.
Une solution pour cet hiver
Ingénieurs et locaux ne savent pas encore comment le fleuve va réagir cette année. L’idée d’installer un câble bloquant la glace a enthousiasmé les locaux. « Le problème est que le câble va rester. Quand le pont cédera au printemps, cela pourrait poser des problèmes environnementaux. Il faudrait utiliser du matériel biodégradable sur lequel on attachera des buissons et des troncs pour minimiser les dégâts », suggère Erik Pit. « Nous pourrions avoir des problèmes lors de l’installation, personne ne veut être sur la glace quand ce n’est pas sécuritaire », ajoute Paul Barrette.
Le budget alloué aura un rôle essentiel dans les solutions envisagées. « Il faut voir si nous avons les fonds nécessaires pour investir dans un pulvérisateur pour arroser le fleuve. Cela peut revenir à plusieurs centaines de milliers de dollars, il faudra le faire tourner 24 h sur 24 pendant plusieurs jours », explique Paul Murchison. L’installation d’un canon à neige ou d’un bateau brise-glace empêchant les embâcles est également possible. Face à l’inquiétude des Dawsoniens quant à la disponibilité du matériel, Paul Murchison s’est voulu rassurant, parlant de « nouveau contrat à mettre en place pour que les techniques soient accessibles au bon moment ».
Au terme de la réunion, aucune solution n’avait été choisie, des études devant être effectuées pour analyser la viabilité de chacune des propositions.