Faut-il encore présenter Jeanne Beaudoin, cette femme emblématique de la francophonie yukonnaise, retraitée depuis avril 2017, qui a consacré une grande partie de sa carrière professionnelle et de son temps libre au développement de la communauté francophone du Yukon?

Jeanne Beaudoin n’a pas hésité longtemps avant de reprendre les rênes de l’AFY. Photo : Thibaut Rondel
Il y a 27 ans, elle quittait la présidence de l’Association franco-yukonnaise (AFY), sans pour autant se détacher de la cause. Depuis, elle a fait son bout de chemin, toujours en lien avec la francophonie, et a reçu plusieurs prix récompensant son engagement. Alors, quand en mars dernier le président de l’association André Bourcier a démissionné, elle n’a pas hésité longtemps à reprendre du service, toujours pour le bien de la communauté.
Deux expériences incomparables
Quand on demande à Jeanne Beaudoin ce qui a changé entre ses deux expériences à la présidence de l’AFY, elle répond d’entrée de jeu que le combat n’est pas du tout comparable. Et c’est vrai qu’en bientôt 30 ans d’application de la Loi sur les langues officielles, il y a eu des avancées majeures pour la francophonie yukonnaise : d’abord une première école en 1984, puis une garderie en 1989, ensuite des organismes communautaires en constante évolution, et bientôt une deuxième école francophone! Jeanne Beaudoin confie : « Aujourd’hui, de nombreux services sont mis à disposition des francophones. C’est ensuite un choix personnel de vouloir ou non en bénéficier. On doit cependant veiller à protéger les acquis, car un recul peut vite arriver ».
C’est avec cette vision qu’elle a repris les rênes de la présidence de l’AFY il y a deux mois. Aucun membre actuel du conseil d’administration ne souhaitant endosser le rôle, Jeanne Beaudoin, inquiète pour la stabilité de l’organisme, a « quitté » sa retraite : « La cause francophone continue de me tenir à cœur et je pense que cela est rassurant pour la communauté de voir quelqu’un qui connaît déjà les fonctions de ce poste. »
Vision et avenir
Pour la présidente par intérim, l’AFY se doit d’être un organisme rassembleur auquel les francophones peuvent s’identifier et au sein duquel ils peuvent développer un sentiment d’appartenance à une communauté. Mais ce n’est pas seulement ça : l’association œuvre pour une communauté inclusive, en créant des ponts avec les autres communautés culturelles du Yukon. Elle milite aussi pour obtenir une reconnaissance au niveau national de la contribution de la francophonie yukonnaise à la vitalité du Canada. Mais tout cela ne doit pas seulement être le combat d’un organisme. Jeanne Beaudoin croit au développement de la communauté avec l’engagement de ses membres. Sans eux, il n’y a aucune cause à défendre.
Jeanne Beaudoin occupera donc la présidence jusqu’à l’assemblée générale de l’Association franco-yukonnaise en septembre prochain, où le poste sera alors mis en élection. Si aujourd’hui, sa décision n’est pas encore prise quant à sa présentation pour un nouveau mandat officiel, la porte reste néanmoins ouverte.