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le Jeudi 9 novembre 2017 14:26 Scène locale

Dysfonctionnements en chaîne à l’École Émilie-Tremblay

Les réservoirs de propane de l’école sont protégés par un grillage cadenassé. Photo : Thibaut Rondel
Les réservoirs de propane de l’école sont protégés par un grillage cadenassé. Photo : Thibaut Rondel

Le jeudi 26 octobre vers 7 h, l’équipe de l’École Émilie-Tremblay a signalé qu’une forte odeur de propane émanait des locaux de l’établissement francophone. Le bâtiment a été fermé pour la journée et l’enquête menée par la suite a déterminé que l’odeur en question provenait d’un réservoir de combustible presque vide.

Par précaution, la garderie francophone a également été évacuée puisque le bâtiment partage le même circuit d’alimentation que l’école.

Selon le porte-parole du ministère de l’Éducation du Yukon, l’odeur du combustible devient généralement plus forte lorsque le réservoir est presque vide. Ce phénomène est sans aucun risque pour les élèves ou le personnel de l’école et de la Garderie du petit cheval blanc, a-t-il précisé.

Les réservoirs de propane de l’école sont protégés par un grillage cadenassé. Photo : Thibaut Rondel

Les réservoirs de propane de l’école sont protégés par un grillage cadenassé. Photo : Thibaut Rondel

Si un réservoir de combustible s’est trouvé presque vide, c’est parce que l’employé de la compagnie de livraison Superior Propane chargé de le réalimenter n’avait pu le remplir et effectuer sa maintenance lors de sa dernière visite.

Les réservoirs de propane en question sont clôturés par un grillage cadenassé à l’extérieur de l’école. Or, la clé du cadenas utilisée par l’employé de Superior Propane était abîmée et celui-ci n’a pas pu pénétrer dans l’enceinte grillagée, explique le directeur général de la Commission scolaire francophone du Yukon, Marc Champagne. L’employé est ainsi reparti sans avoir alimenté le réservoir et aucun suivi n’a été effectué par le fournisseur avec le ministère de l’Éducation ou la commission scolaire, assure M. Champagne.

Puisque la maintenance des installations n’avait pas non plus été réalisée, les piles du dispositif d’alerte servant à jauger le niveau de propane restant se sont vidées et le fournisseur ne pouvait donc recevoir de notification l’informant de la nécessité de remplir les réservoirs.

Erreur administrative

Interrogé sur ce dysfonctionnement par la députée néo-démocrate Kate White lors de la séance de travail qui s’est tenue à l’Assemblée législative le mardi 31 octobre, le ministre de la Voirie et des Travaux publics, Richard Mostyn, a quant à lui préféré expliquer que l’approvisionnement en propane ne dépendait plus directement du gouvernement du Yukon, et qu’une erreur administrative avait été commise lors du transfert de responsabilité de l’approvisionnement à la Commission scolaire francophone du Yukon.

« J’ai demandé au ministère des clarifications à ce sujet […]. Nous avons transféré la responsabilité du remplissage de la cuve de combustible à la communauté francophone et […] dans ce processus de transfert, on est passé à un système de livraison sur appel au lieu d’un système de remplissage régulier », a expliqué le ministre Mostyn.

Marc Champagne confirme que le processus de transfert de responsabilité a en effet entraîné une modification malencontreuse du mode de livraison sur les registres du fournisseur. Il assure cependant que ce changement inopiné n’est lié d’aucune manière au problème principal ayant causé la pénurie de propane.

Un second problème

L’enquête menée jeudi a également permis de découvrir que le générateur de secours alimentant une partie de l’éclairage de sécurité de l’école était en panne. L’école a donc aussi été fermée vendredi 27 octobre afin qu’un système d’éclairage fonctionnant sur batterie puisse être installé pour pallier le dysfonctionnement.

L’établissement a pu rouvrir ses portes lundi 30 octobre. La mésaventure aura toutefois chamboulé les plans de nombreux parents d’élèves qui n’avaient pas prévu que leurs enfants manquent l’école pendant les deux jours menant à la fin de semaine.

Le problème touchant le générateur de secours était connu du gouvernement depuis janvier 2015, a affirmé le ministre Mostyn avant de reconnaître que des dysfonctionnements continuent d’exister dans le processus de maintenance des bâtiments publics. Le générateur de l’école francophone aurait ainsi dû être remplacé au mois de mars dernier, mais les travaux n’ont jamais eu lieu, a-t-il indiqué. Ce remplacement du générateur était même considéré comme une priorité puisque celui-ci avait déjà dû être réparé à de multiples reprises au cours des dernières années.

« Je ne sais absolument pas pourquoi [ce problème] n’a pas été réglé à ce moment », a déclaré devant la Chambre le ministre Mostyn. « Ce n’est pas de cette façon que ce gouvernement souhaite fonctionner. Nous essayons de respecter un calendrier de maintenance adéquat et de faire en sorte que ces bâtiments soient entretenus. »

Le ministre de la Voirie et des Travaux publics a également expliqué que le générateur de l’École secondaire de Porter Creek rencontrait un dysfonctionnement similaire et qu’une équipe de maintenance s’affairait précisément à résoudre ce problème identique.