Souvenez-vous. Le 16 septembre 2014, l’atelier partagé YuKonstruct voyait le jour. Depuis, 341 membres ont joint l’aventure. En novembre 2015 naissait ensuite l’espace de travail partagé (co)space qui compte aujourd’hui 54 membres. Ces deux espaces relèvent en fait de la même entité, YuKonstruct Makerspace Society.
« Nous avons la même mission et la même vision », explique Julie Nielsen, directrice de la programmation et de la communication à YuKonstruct.
Alors que l’atelier propose des ressources et de l’espace pour pouvoir créer des objets, l’espace de travail partagé propose les mêmes services pour des personnes travaillant dans le secteur tertiaire. La vision commune des deux espaces est donc de donner aux Yukonnais les moyens de faire vivre leurs idées dans un environnement créatif et innovant.
Passion et engagement bénévole
YuKonstruct fourmille d’idées et déborde d’énergie. En 2016, il a en effet remporté le concours international « Instructable Makerspace » qui consiste à documenter, étape par étape, le plus de projets possible.
L’équipe de dix personnes a décrit 240 projets dont la difficulté était variable. Comment réparer des chaussures d’enfant ou se lancer dans la réalisation de sa propre bibliothèque sur mesure sont quelques exemples des projets proposés durant le concours qui a duré un mois.
Cette première place a permis à l’équipe de gagner une machine de découpe au laser qui est maintenant disponible dans l’atelier.
« C’était un projet communautaire et YuKonstruct, qui est connu pour ça, est capable de fédérer des choses incroyables », assure Mme Nielsen.
(co)space, une pépinière d’entrepreneurs
L’espace de travail partagé regroupe quant à lui des salles de réunion, des bureaux individuels et collectifs, et bien sûr… une machine à café. Les frais de location d’un espace sont intéressants, incluent la connexion Internet et favorisent le réseautage.
« Les gens viennent d’abord pour l’aspect financier abordable, mais ils restent ensuite pour l’aspect familial. On essaye de créer un lien entre les gens en organisant un événement social deux fois par mois, ouvert à tous », précise Mme Manekin Beille, directrice du (co)space.
Cette formule semble porter ses fruits puisque plusieurs entrepreneurs qui ont démarré à l’espace de travail partagé sont maintenant à la tête de leur propre entreprise. En effet, Alastair Smith, par exemple, a cofondé l’entreprise Proskida qui fabrique des bâtons de ski capables de mesurer les performances des athlètes en temps réel et d’envoyer les données sur un téléphone. Contacté par des entraîneurs d’équipes internationales de ski de fond, M. Smith a fait germer son idée et a fabriqué les prototypes dans l’atelier de YuKonstruct.
Par ailleurs, des ateliers et des cycles de conférence sont régulièrement proposés aux adhérents. « L’idée, c’est d’essayer de créer des relations avec des entreprises spécialisées en droit, en comptabilité, afin de proposer des consultations d’une demi-heure gratuite à nos membres », explique Mme Manekin Beille.
Le (co)space de Whitehorse est donc la première structure de consultation lorsqu’une personne souhaite réaliser un projet.
« On est le noyau et on a accès à tous les organismes qui peuvent aider l’entrepreneur, quelle que soit l’étape de son projet. Les gens ne devraient pas hésiter à venir nous voir, car c’est notre mandat de les épauler gratuitement », affirme la directrice.
Une reconnaissance nationale
Le 19 septembre dernier, YuKonstruct Makerspace Society a remporté le prix dans la catégorie du support aux entrepreneurs lors de la quatrième cérémonie de récompense aux Entreprises en démarrage canadiennes des régions nordiques. Organisée à Whitehorse, cette cérémonie a aussi permis la reconnaissance de l’accomplissement de plusieurs entrepreneurs yukonnais comme Heather Dickson, membre de la Première Nation de Carcross Tagish et fondatrice de Dickson Designs.
Pour continuer sur cette belle lancée, Mme Manekin Beille sera à Ottawa le 19 octobre prochain comme suite de la nomination de YuKonstruct et du (co)space dans la même catégorie, mais au niveau national. Souhaitons-leur bonne chance!