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le Jeudi 19 octobre 2017 15:41 Scène locale

Le territoire envisage une taxe sur la consommation

John Glynn-Morris a dirigé les séances de consultations publiques. Un traducteur l’a secondé pour la rencontre en français. Photo : Marie-Hélène Comeau
John Glynn-Morris a dirigé les séances de consultations publiques. Un traducteur l’a secondé pour la rencontre en français. Photo : Marie-Hélène Comeau

L’arrivée d’une taxe de vente territoriale, la taille des effectifs de la machine gouvernementale et la crainte de coupes dans le domaine des soins de santé et des services en français ont alimenté les discussions de la consultation publique visant à aider le gouvernement du Yukon à rétablir son équilibre budgétaire.

Au cours des dix dernières années, les revenus du gouvernement du Yukon ont en effet connu une croissance de 1,7 % par année en dollars réels, alors que ses dépenses ont augmenté de 2,5 % par année. Si rien ne change, le gouvernement du Yukon prévoit alors d’enregistrer des déficits de plus en plus importants au cours des prochaines années. C’est donc dans ce contexte que les finances du gouvernement ont fait l’objet d’une consultation publique qui s’est déroulée dans l’ensemble du territoire de la mi-septembre à la mi-octobre.

John Glynn-Morris a dirigé les séances de consultations publiques. Un traducteur l’a secondé pour la rencontre en français. Photo : Marie-Hélène Comeau

John Glynn-Morris a dirigé les séances de consultations publiques. Un traducteur l’a secondé pour la rencontre en français. Photo : Marie-Hélène Comeau

Afin d’y voir plus clair, un groupe consultatif financier indépendant du Yukon a présenté plusieurs ébauches d’options pouvant permettre au gouvernement d’atteindre un équilibre budgétaire. Au total, quatre options ont été avancées par ce groupe consultatif : limiter la croissance des dépenses; augmenter les revenus du gouvernement en mettant en place une taxe de vente territoriale; combiner de nouveaux revenus avec une limite des dépenses; ou tout simplement, ne rien changer en espérant que l’économie permette au revenu d’augmenter.

Ces options ont été débattues durant les rencontres publiques.

« Nous avons eu 64 rencontres et événements ainsi que des discussions en ligne qui nous ont permis d’accumuler beaucoup de renseignements. Nous allons classer tout ça afin que le groupe consultatif puisse remettre le fruit de cette réflexion au gouvernement du Yukon. Ces renseignements lui permettront alors de planifier le prochain budget gouvernemental », a expliqué John Glynn-Morris, directeur des consultations publiques.

Un débat en français

Comme partout ailleurs au pays, le vieillissement de la population du Yukon contribue à faire monter en flèche les coûts liés aux soins en santé. Ces derniers représentent une fraction importante du budget gouvernemental. Différentes solutions de rechange, dont l’examen en profondeur du système yukonnais de santé et l’exploration d’un système de partage des coûts en fonction du revenu des gens permettant de financer les soins de santé font l’objet d’une réflexion lors des rencontres publiques.

Lors de la consultation en français qui se tenait le 2 octobre dernier au Centre de la francophonie, un citoyen a rappelé l’importance du rôle de la culture et de la langue dans la prestation des services de soins.

« La langue et la culture sont des déterminants permettant d’atteindre un mieux-être à moindres coûts. Il serait intéressant de s’y attarder », a-t-il souligné.

Le président de l’Association franco-yukonnaise, André Bourcier, a pour sa part insisté sur la croissance importante que connaît en ce moment la communauté franco-yukonnaise. Une croissance à laquelle devra répondre une plus grande offre de services et de soins en français.

« Il ne faudrait pas que les petits groupes comme les francophones, ou les immigrants soient les seuls à subir des coupes en santé », a-t-il rappelé.

Taxe territoriale

Le débat sur la création d’une taxe territoriale de consommation s’est également invité dans les discussions. En mettant en place une taxe de vente, les revenus générés seraient redistribués en réduisant l’impôt sur le revenu des particuliers et des entreprises.

Puisque le Yukon est une destination qui attire un grand nombre de visiteurs, la création d’une telle taxe permettrait également à ces derniers de contribuer de façon importante à l’économie territoriale. Les panélistes estiment d’ailleurs un apport qui pourrait dépasser 25 % des revenus générés par la taxe, ce qui, rappelle-t-il, n’est pas le cas en ce moment.

La compilation des discussions issues des rencontres sera remise au gouvernement du Yukon au début du mois de novembre.