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le Vendredi 15 septembre 2017 16:08 Scène locale

Spécial Rentrée : Une année pleine d’espoirs pour la CSFY

L'Assemblée générale annuelle de la CSFY, le 14 septembre à la bibliothèque de l'École Émilie-Tremblay. Photo : Thibaut Rondel
L'Assemblée générale annuelle de la CSFY, le 14 septembre à la bibliothèque de l'École Émilie-Tremblay. Photo : Thibaut Rondel

Alors que la construction de la nouvelle école francophone doit débuter en 2018, selon nos sources Ottawa s’apprêterait à annoncer officiellement le financement de la partie communautaire de l’établissement pour un montant de 7 millions et demi de dollars.

L’Aurore boréale s’est entretenu avec le président de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY), Jean-Sébastien Blais, et le directeur général de l’organisme, Marc Champagne, pour aborder la nouvelle et décrypter les grands défis de la rentrée.

L'Assemblée générale annuelle de la CSFY, le 14 septembre à la bibliothèque de l'École Émilie-Tremblay. Photo : Thibaut Rondel

L’Assemblée générale annuelle de la CSFY, le 14 septembre à la bibliothèque de l’École Émilie-Tremblay. Photo : Thibaut Rondel

 

L’Aurore boréale : Comment s’est passée la rentrée de la commission scolaire?

Jean-Sébastien Blais : La rentrée est déjà bien entamée pour les commissaires! Nous avons dernièrement repris nos activités régulières et recommencé à travailler sur nos dossiers. On se prépare déjà à notre deuxième rencontre publique qui aura lieu bientôt, et nous préparons aussi notre assemblée générale annuelle qui aura lieu [ce soir]. Je pense que le bilan de l’an passé est assez positif et on s’attend à un meilleur, ou du moins à un aussi bon bilan pour cette année.

A.B. : Du changement du côté de l’équipe de la CSFY?

Marc Champagne : Il y a cette année une très belle stabilité à l’École Émilie-Tremblay, de l’Académie Parhélie et de la Commission scolaire. On reprend avec la même équipe au bureau central, et à l’école, on accueille une nouvelle directrice, Sylvie Arsenault (voir page 10), et une nouvelle enseignante qui va enseigner un jour par semaine.

A.B. : Et les élèves? Qu’en est-il des effectifs?

M.C. : Cette année, nous avons 57 élèves à l’Académie Parhélie. C’est le plus grand nombre d’élèves qu’on ait eu depuis sa création. Et 224 élèves au primaire. En ce qui concerne l’École Nomade, on accueille cette année quinze élèves. C’est la plus grande cohorte. Je crois que les effectifs tournaient autour de neuf élèves l’année dernière, donc on note une augmentation. Nous avons de grands voyageurs au Yukon et plusieurs de ces élèves-là sont dans des familles qui sont parties en voyage pour l’année. Les nombres vont donc fluctuer et ne vont pas forcément continuer d’augmenter. Au total, nous avons donc 296 élèves cette année.

A.B. :La commission scolaire fait-elle toujours face au grand défi de la rétention des élèves du secondaire?

M.C. : L’un des grands dossiers de la commission scolaire est de travailler à la rétention. Nous avons formé un comité d’école pour nous pencher sur cette problématique et nous avons aussi créé un partenariat avec d’autres conseils scolaires dans le nord et l’ouest du Canada, puisque les défis que nous avons au Yukon au sujet de la rétention au secondaire sont sensiblement les mêmes ailleurs. Les espaces physiques sont un élément important du casse-tête quand on parle de retenir nos élèves. On mise donc en partie sur l’ouverture de la nouvelle école secondaire pour nous aider, mais nous savons que ce n’est pas le seul facteur.

A.B. : Quels sont les facteurs qui poussent les élèves à quitter le système francophone?

M.C. : Depuis deux ans, nous faisons un sondage auprès des élèves en lien avec la question de la rétention. Il n’y a pas une seule raison, mais tout un ensemble de facteurs qui font en sorte que les élèves quittent l’école. Il y a la question de l’espace physique qui est limité et le manque d’accès à des locaux spécialisés. Ceci nous limite dans ce que nous pouvons offrir comme programmation, si l’on se compare à F.-H.-Collins, Vanier ou Porter Creek qui sont de vrais espaces pour le secondaire, tandis que nos classes vont de la maternelle 4 ans à la 12e année. Il y a aussi un facteur social pour les élèves. Quand on commence à perdre des élèves pour toutes sortes de raisons, les classes deviennent plus petites, d’autres élèves suivent leurs amis, et ça devient un cercle vicieux.

A.B. : Les élèves sont-ils consultés sur une base régulière?

J-S.B. : Une première rencontre avait été organisée l’hiver dernier entre les commissaires et les conseils étudiants et cela sera refait cette année. La première rencontre avait été très positive et nous allons maintenant inviter les élèves à nous rencontrer deux fois par an, afin de tisser un lien de confiance entre les commissaires et les élus étudiants et rester toujours bien informés de leurs préoccupations et de leurs désirs. C’est un mécanisme qui n’était pas là auparavant, mais nous souhaitons réaffirmer la formule dans l’idée d’entretenir ce lien, car les commissaires doivent prendre les bonnes décisions et la meilleure manière est d’avoir des liens étroits avec les premiers touchés par nos décisions, les élèves.

A.B. : La construction d’une école francophone réellement équivalente aux écoles de la majorité anglophone va-t-elle changer la donne?

M.C. :En ce moment, nous avons confiance que nous pourrons offrir des espaces équivalents avec le budget qui est en place [NDLR 20 millions de dollars ont été alloués par le gouvernement du Yukon à la construction de la nouvelle école secondaire francophone]. Il y a cependant énormément de détails dans un projet de construction et on peut parfois avoir des surprises lors de l’appel d’offres […]. C’est donc un dossier que l’on suit de près.

A.B. : Selon une source proche du dossier, le gouvernement fédéral s’apprêterait quant à lui à annoncer le financement de la partie communautaire de l’école, à hauteur de 7 millions et demi de dollars. Ce financement répondrait-il aux besoins de la commission scolaire?

M.C. : Le financement qu’on espère recevoir devrait nous permettre d’inclure toutes les autres composantes communautaires que l’on espérait pouvoir inclure [NDLR la commission scolaire a annoncé en juin dernier que le projet de salle de spectacle envisagé pour le centre scolaire avait été écarté par manque de financement].

J-S.B. :On a déjà une bonne idée de ce qui s’en vient du fédéral et on espère que cette contribution sera annoncée bientôt. Les détails sont à finaliser, mais l’on s’entend pour dire qu’on est à la veille de pouvoir l’annoncer. Cela dit, c’est à la ministre de Patrimoine canadien et à la ministre de l’Éducation du Yukon de décider du moment idéal et adéquat pour l’annoncer. Il y a eu beaucoup de nouvelles positives cette année et ça augure bien pour l’avenir des choses. N’oublions pas qu’il existe encore un litige entre la commission scolaire et le gouvernement du Yukon, et que nous négocions encore entre-temps sur une foule de différents sujets. Cependant, ce que nous avons vu cette année nous donne l’impression d’avancer significativement vers une résolution du litige.

A.B. : Une ouverture de l’école en 2019 est-elle encore envisageable?

M.C. : Nous allons commencer la construction en 2018 et la terminer en 2019, mais il y a encore plusieurs étapes sur lesquelles nous devons travailler. L’étude d’impact sur la circulation a par exemple été complétée. Les conclusions sont que l’école aura essentiellement peu ou pas d’impact sur la circulation à Riverdale. Mais nous devons aussi obtenir un permis de développement de la Ville et il y a un processus d’approbation environnemental qui doit être suivi. Puis nous devrons ensuite faire un appel d’offres. Tous ces facteurs-là nous donnent donc une bonne idée du calendrier, mais aucun horaire n’est encore coulé dans le béton.

A.B. : Est-il encore trop tôt pour baptiser la nouvelle école?

M.C. : On peut l’appeler un centre scolaire secondaire communautaire francophone (CSSCF), mais l’un des projets de cet automne sera de travailler avec les élèves et la communauté pour trouver un nom pour la nouvelle école!

J-S.B. : Nous avions déjà évoqué l’idée d’un concours pour stimuler l’enthousiasme de la communauté en donnant la chance à ceux qui le voudraient de proposer un nom, mais ce sera un élément pertinent pour la communauté. Il y a deux objectifs : que la communauté se sente chez elle dans cette école, mais aussi que les personnes qui n’utilisent pas le centre y voient un symbole de la présence francophone au Yukon, en voyant un nom qui est visible depuis le boulevard Lewes.