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le Vendredi 1 septembre 2017 14:51 Scène locale

La concession du trappeur Kim Pasche ravagée par les flammes

Dans un canot qui lui a été donné, Kim Pasche part sur sa concession constater l’étendue des dommages. Malgré les dégâts, le trappeur reste optimiste. Photo : Maryne Dumaine
Dans un canot qui lui a été donné, Kim Pasche part sur sa concession constater l’étendue des dommages. Malgré les dégâts, le trappeur reste optimiste. Photo : Maryne Dumaine

Au mois de juillet dernier, un feu a pris naissance à l’embouchure de la Road River, limite ouest de la concession de trappe de Kim Pasche et de son partenaire-trappeur, Pierre-Yves Duc. Le vent, comme souvent dans cette région, soufflait d’ouest en est, propageant le feu en plein cœur de la concession.

« Les autorités ont été averties et ont fait un survol pour voir l’état de la zone et si quelque chose pouvait être sauvée. Le feu avait déjà atteint la piste d’atterrissage. Nous avons reçu un courriel nous apprenant que la concession avait brûlé », relate l’homme qui, quand il ne trappe pas, enseigne l’art de la fabrication ancestrale du feu auprès du public ou dans les écoles.

Dans un canot qui lui a été donné, Kim Pasche part sur sa concession constater l’étendue des dommages. Malgré les dégâts, le trappeur reste optimiste. Photo : Maryne Dumaine

Dans un canot qui lui a été donné, Kim Pasche part sur sa concession constater l’étendue des dommages. Malgré les dégâts, le trappeur reste optimiste. Photo : Maryne Dumaine

Le feu continue de brûler après que les flammes ont été éteintes. « À ce jour, on ne se sait toujours pas l’étendue complète du feu. On sait que l’intégralité de notre camp a brûlé, mais on ne sait pas où il s’est arrêté. » Les trappeurs endurent une perte d’une ampleur inestimable. Des bâtiments tels que la cabine d’habitation ou l’atelier, les centaines de trappes, les peaux, les outils, les véhicules tels que les skidoos ou les quatre roues, les vêtements d’hiver pour vivre sur une concession de trappe. La liste n’en finit plus. « Contrairement à beaucoup de gens, je n’ai jamais eu de maison en ville. Moi, ma maison, elle était dans les bois! J’y avais tout mon matériel. » Les pertes matérielles sont énormes. « C’est impossible d’estimer ce que valait la cabine, mais uniquement en matériel, nous avons perdu autour de 50 000 $. » Sans compter les frais du nettoyage des épaves qui ont été laissées par le feu dévastateur.

Les prochaines étapes

Les trappeurs, à qui il ne manquait que quelques années avant de pouvoir être éligibles aux assurances, ne pourront compter que sur eux-mêmes pour passer aux prochaines étapes. À présent, deux choses sont sur la liste des priorités : s’équiper, puis recommencer. La saison hivernale est définitivement compromise : au-delà des biens matériels, c’est bien toute la forêt autour qui a brûlé, les animaux ont fui ou ont péri. « On cherche quand même à s’équiper. Nous sommes à la recherche de matériel qui pourrait nous être vendu à bon prix. » Les deux hommes ont déjà trouvé un poêle à bois et se sont fait offrir un canot. Mais il leur faudra encore beaucoup avant de pouvoir recommencer leur exploitation : des bâches, une tente-prospecteur par exemple, ou n’importe quel équipement domestique seront les bienvenus.

Malgré tout, Kim, maître des gestes premiers et ancestraux, relativise : « Le feu fait partie du cycle de la vie. Quand on vit dans la forêt, on sait que le feu fait partie des possibilités. D’ici trois à cinq ans, ce sera un excellent terrain de trappe, car la vie va y avoir été renouvelée! D’ici là, ça nous donne l’opportunité d’explorer de nouveaux lieux sur cet immense terrain. »

Pour contacter Kim Pasche : kim.pasche [at] gmail.com