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le Jeudi 15 juin 2017 14:49 Scène locale

Le prix Boréal 2017 attribué à Jeanne Beaudoin

La Franco-Yukonnaise Jeanne Baudoin a reçu le prix Boréal qui vient souligner ses 35 années d’engagement au service de la francophonie yukonnaise. Photo : Brazeau Photo
La Franco-Yukonnaise Jeanne Baudoin a reçu le prix Boréal qui vient souligner ses 35 années d’engagement au service de la francophonie yukonnaise. Photo : Brazeau Photo

La Franco-Yukonnaise Jeanne Beaudoin a remporté cette année le prix Boréal de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) pour sa contribution au développement de la communauté francophone au Yukon. Elle a reçu ce prix à Ottawa le 8 juin dernier lors des Rencontres nationales de la francophonie 2017.

La Franco-Yukonnaise Jeanne Baudoin a reçu le prix Boréal qui vient souligner ses 35 années d’engagement au service de la francophonie yukonnaise. Photo : Brazeau Photo

La Franco-Yukonnaise Jeanne Beaudoin a reçu le prix Boréal qui vient souligner ses 35 années d’engagement au service de la francophonie yukonnaise. Photo : Brazeau Photo

 

« C’est un honneur, mais c’est dur sur l’humilité, parce que c’est moi qui reçois la reconnaissance, mais c’est un effort collectif », explique la lauréate. « Ça représente beaucoup pour moi, et je suis fière d’avoir participé à ce que la communauté est devenue. Ça représente aussi beaucoup de travail », ajoute-t-elle.

Nombreuses réalisations et reconnaissances

On ne compte plus les engagements de Jeanne Beaudoin au cours des 35 dernières années dans la franco-yukonnie. Elle a particulièrement joué un rôle très important dans l’éducation en français au territoire. Rappelons la création de la première garderie francophone du Yukon, de l’École Émilie-Tremblay; de la Commission scolaire francophone du Yukon; l’obtention d’une gestion scolaire par et pour les francophones du territoire; et donner un statut officiel au programme de langue française. Et c’est sans compter la création du Centre de la francophonie du Yukon.

Jeanne Beaudoin se plaît à dire que sa meilleure réalisation subsiste au plan personnel, et que ce sont ses trois enfants. Mais si elle doit en choisir une sur le plan professionnel dont elle se montre particulièrement fière, elle répond sans détour : « Je dirais la création de l’école, parce que c’était l’outil par excellence pour renverser l’assimilation. La langue, il faut qu’elle devienne vraie dans la communauté en général, qu’elle soit acceptée, vue comme une richesse. Je pense que l’école a donné ce coup d’envoi. C’est la base et de là, ça crée un sentiment d’appartenance à une communauté. »

La société territoriale et canadienne lui a remis nombre de prix pour souligner son apport à la communauté franco-yukonnaise. Pour n’en mentionner que quelques-uns, rappelons ceux de la bénévole de l’année de l’Association franco- yukonnaise en 1987, 1994 et 1997; le Prix Canada 125 en 1992; le Prix de la femme qui fait une différence de la Direction de la condition féminine du Yukon en 1995; le prix de la Femme engagée du groupe de femmes Les EssentiElles en 2001; le prix de la Commissaire pour le service bénévole en 1999; son intronisation à titre de membre de l’Ordre des francophones d’Amérique. Et pour couronner le début de sa retraite, le prix Boréal de la FCFA.

La santé de la franco-yukonnie

Bien que Jeanne Beaudoin affirme que la franco-yukonnie jouit d’une bonne santé, elle admet qu’il reste encore beaucoup à faire. « Mais c’est vraiment au tour du gouvernement territorial d’agir : suivre la Loi sur les langues, mettre en œuvre des plans d’action qui répondent aux exigences de la loi, suivre la politique sur les services en français, respecter les lignes directrices en communication en français ainsi que l’affichage », décline la militante dans un seul souffle.

Elle est aussi d’avis que les francophones doivent investir l’espace politique et s’afficher lorsqu’ils participent au développement économique tout en valorisant la francophonie. Selon elle, « c’est important que la communauté francophone participe aux consultations du gouvernement et dise ce qu’elle a à dire ».

« Ça fait 30 ans que la loi existe. On serait en droit d’espérer que le changement de culture serait établi », commente Jeanne Beaudoin. « Il reste beaucoup à faire dans les administrations territoriales pour avoir la même qualité de service en français qu’en anglais. Je pense que c’est là que le gouvernement s’en va avec la nouvelle entente sur les services qui triple le montant alloué initialement. »

Les traces de Jeanne à la DSF

Lorsque nous avons demandé à Jeanne Beaudoin si son passage à la Direction des services en français (DSF) avait changé les choses au sein de ce ministère, sa réponse tombe, rapide et claire : « Je ne peux pas dire oui. Je ne pense pas que j’ai changé beaucoup de choses. Je pense que j’ai été présente, que j’ai fait valoir mon point de vue autant que c’était possible pour qu’il soit accepté. Ça a certainement changé des choses en moi. Je ne comprenais pas le fonctionnement d’un appareil gouvernemental, j’ai appris cela. C’est un rythme différent de ce à quoi j’étais habituée dans le développement communautaire. Je pense que ce que ma présence a apporté à la DSF, c’est une contribution à créer un meilleur milieu de travail. »

Retraite bien méritée

Depuis le vendredi 21 avril, Jeanne Beaudoin coule une retraite bien méritée. Ses réflexions à ce sujet s’avèrent positives. « Je la vis bien. J’ai pris une bonne décision. » Elle pense qu’elle aurait dû le faire avant, mais ne veut pas dire pour quelle raison. « Je ne me rendais pas compte que j’étais stressée autant que cela », ajoute-t-elle. « C’était le temps de passer à autre chose. Mais je ne sais pas quelle est cette autre chose. Mais pour tout de suite, c’est l’été, je suis grand-maman, mes filles sont là. Je suis en famille. C’est ça qui redevient ma vie. »

Sans projets concrets à court et moyen termes, elle avoue penser à se remettre au théâtre. Nous le verrons peut-être fouler les planches de quelque scène dans les prochains mois. D’ici là, Jeanne Beaudoin profite du moment présent.