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le Jeudi 18 mai 2017 15:27 Scène locale

Séismes au Yukon : comment s’y préparer!

Les géologues Esther Bordet et Tiffani Fraser devant une affiche de la Commission géologique du Yukon expliquant les séismes du 1er mai 2016. Photo : Émylie Thibeault-Maloney
Les géologues Esther Bordet et Tiffani Fraser devant une affiche de la Commission géologique du Yukon expliquant les séismes du 1er mai 2016. Photo : Émylie Thibeault-Maloney

Le 1er mai 2017, à 5 h 31, les habitants de Whitehorse ont été réveillés par un tremblement de terre d’une magnitude de 6,2. À 7 h 18, un second tremblement de terre a eu lieu, cette fois d’une magnitude de 6,3. Entre ces deux événements, et pendant plusieurs jours, plus de 500 répliques ont été enregistrées, variant de 1,8 à 5,2 de magnitude. Ces secousses pourraient se poursuivre pendant plusieurs semaines.

Si certains ont été pris par surprise, ces séismes n’ont rien d’étonnant pour les géologues de la Commission géologique du Yukon.

« Il y a beaucoup de séismicité dans cette région du Yukon et de l’Alaska, à cause du complexe tectonique. C’est le genre d’événement auquel il faut s’attendre », explique Esther Bordet, géologue de projets à la Commission.

Le Yukon est situé le long de la Ceinture de feu du Pacifique, une zone d’activité sismique extrêmement active qui longe le bord de plate tectonique du Pacifique.

« Nous étions à plus de 200 km de l’épicentre. Si l’épicentre avait été sous Whitehorse, les effets auraient été beaucoup plus violents que ce qu’on a ressenti. […] Il n’y a pas beaucoup de chances qu’un séisme de cette magnitude ait lieu directement sous nos pieds, car les failles vraiment actives sont toutes situées plus près de Skagway et Haines », ajoute Mme Bordet.

Les géologues Esther Bordet et Tiffani Fraser devant une affiche de la Commission géologique du Yukon expliquant les séismes du 1er mai 2016. Photo : Émylie Thibeault-Maloney

Les géologues Esther Bordet et Tiffani Fraser devant une affiche de la Commission géologique du Yukon expliquant les séismes du 1er mai 2016. Photo : Émylie Thibeault-Maloney

En fait, tous les jours, voire toutes les heures, sont enregistrés des microséismes qui sont trop faibles pour être ressentis ici à Whitehorse.

La plupart des habitants de Whitehorse ont pu sentir le sol trembler et des objets sont tombés sur le sol, mais le tremblement de terre n’a causé aucun dommage important. Quelques avalanches ont eu lieu dans la Haines Pass, mais heureusement, celles-ci n’ont fait aucun blessé.

À savoir si les nombreuses répliques pourraient annoncer un prochain tremblement de terre, possiblement plus important, Esther n’en est pas convaincue. « Pour le moment, je crois que l’activité sismique est décroissante. »

Elle explique le fonctionnement des répliques : « Il n’y a pas qu’une faille. Ça ressemble plutôt aux branches d’un arbre. Si ça bouge à un endroit, il faut que toutes les autres petites failles se replacent : ce sont les répliques. » Elle ajoute qu’il est impossible de prévoir un tremblement de terre.

Se préparer pour un séisme

En cas de catastrophe naturelle telle qu’un tremblement de terre, l’Organisation des mesures d’urgence du gouvernement du Yukon a un plan de match.

« Nous avons une approche globale, que ce soit pour une menace terroriste, un tremblement de terre ou une panne de courant prolongée — les conséquences sont relativement les mêmes. » — John Coyne, planificateur de la gestion des urgences.

Lors du tremblement de terre du 1er mai, l’équipe de gestion des urgences s’est rencontrée à huis clos afin d’élaborer une tactique. Heureusement cette fois-ci, les dommages étaient pratiquement nuls. L’Organisation a pu contacter le public grâce aux médias sociaux.

Advenant le cas où l’électricité et Internet auraient été en panne, l’Organisation aurait pu communiquer grâce à une application qui permet d’envoyer des messages textes à la radio. Donc, en cas d’urgence, mieux vaut garder une radio à batterie qui fonctionne à portée de la main.

Dans le pire des scénarios, dans le cas par exemple où une évacuation serait nécessaire, les pompiers et les volontaires auraient entamé un processus de porte-à-porte.

À l’occasion de la Semaine de la sécurité civile, les Services de protection ont publié une brochure intitulée Se préparer aux situations d’urgence. Celle-ci précise qu’en cas de tremblement de terre, « il faut se baisser, s’abriter sous une table solide et s’y agripper jusqu’à ce que les secousses cessent. »

M. Coyne insiste sur le fait que chaque foyer devrait élaborer un plan d’urgence et préparer une trousse de survie permettant de subvenir aux besoins de tous les membres de la famille — animaux domestiques inclus — pendant au moins 72 heures.

Les articles essentiels à placer dans la trousse d’urgence comprennent au moins deux litres d’eau potable par personne, par jour, des aliments non périssables et un ouvre-boîte, de l’argent comptant en petites coupures, des médicaments sur ordonnance et une trousse de premiers soins, notamment.

Cette brochure peut être téléchargée à l’adresse PreparedYukon.ca/fr. On peut également trouver de plus amples renseignements à www.grandesecousse.org et www.preparez-vous.gc.ca.