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le Jeudi 18 mai 2017 15:10 Scène locale

Riverdale accueillera le centre scolaire francophone

Jean-Sébastien Blais, président de la CSFY. Photo : Thibaut Rondel
Jean-Sébastien Blais, président de la CSFY. Photo : Thibaut Rondel

L’Aurore boréale s’est entretenu avec le président de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY), Jean-Sébastien Blais, après l’annonce du gouvernement du Yukon, le 27 avril dernier de réserver 20 millions de dollars sur deux ans à la construction de la nouvelle école secondaire francophone.

Jean-Sébastien Blais, président de la CSFY. Photo : Thibaut Rondel

Jean-Sébastien Blais, président de la CSFY. Photo : Thibaut Rondel

L’Aurore boréale : Huit millions de dollars cette année, douze millions de dollars l’année prochaine, peut-on parler d’une victoire pour la CSFY?

Jean-Sébastien Blais : Victoire, c’est effectivement le mot qui vient à l’esprit. Pour les ayants droit, c’est une victoire. C’est quand même un changement important qu’on va vivre ensemble que de se doter d’une école secondaire francophone. En même temps, la véritable victoire, ce sera quand on pourra l’ouvrir et ça, on ne le sait pas encore. Mais l’annonce est visiblement un geste positif envers notre communauté et un désir de clore la question, de dire, « la commission scolaire est un acteur important de la communauté francophone, leurs besoins sont réels, leurs étudiants sont importants, donc, tentons de clore la question en dotant la francophonie yukonnaise de ce qu’elle demande, une école secondaire francophone ». Donc on peut parler de victoire, mais moi je reste ferme. C’est lorsque l’on verra les portes s’ouvrir et nos premiers étudiants entrer qu’on aura la véritable victoire.

A.B. : La CSFY avait-elle eu confirmation de ce financement?

J-S.B. : Il faut comprendre que le comité de règlement négocie de manière confidentielle avec le gouvernement du Yukon. Mais dans le fond, nous on est contents d’avoir eu la confirmation, à la lecture du budget, que le gouvernement s’engageait quand même de manière significative. On parle de huit millions cette année, douze millions prévus l’an prochain. C’est un investissement majeur. […] Pour nous, c’est important de bâtir de manière à pouvoir accepter les ayants droit pour les prochaines décennies.

A.B. : Sans cette annonce, une ligne rouge aurait été franchie? La CSFY serait-elle retournée devant les tribunaux?

J-S.B. : Je pense que nos besoins sont évidents. Et je pense que devant ces besoins évidents, il y a une réponse claire qui a été offerte. J’aime mieux ne pas penser au scénario si nous n’avions pas eu d’annonce. Je suis un homme positif de nature et les commissaires étaient positifs envers le ton de ce gouvernement. En campagne électorale, ils avaient offert cette idée de travailler avec nous pour une nouvelle école. On a cru en les libéraux, on a cru en leur bonne volonté, et le comité de règlement a travaillé dès la victoire électorale. On a vu qu’il y avait une volonté de régler le problème et c’est là-dessus qu’il faut maintenant mettre nos efforts. C’est-à-dire comment travailler avec le budget qu’on a pour avoir une école qui soit équivalente, qui réponde aux besoins des ayants droit, et qui soit capable de nous accompagner pour les prochaines décennies, donc une école qui à terme sera capable d’accueillir une forte population étudiante.

A.B. : Le travail de sensibilisation du nouveau gouvernement a-t-il été difficile?

J-S.B. : Je pense que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Je pense que s’il n’y avait pas eu une bonne sensibilisation de notre part et un désir de bien informer, on n’aurait pas les bonnes nouvelles d’aujourd’hui. Je pense que les commissaires étaient conscients de l’importance de bien expliquer notre situation, de mettre en perspective nos besoins et de travailler avec nos partenaires.

A.B. : On connaît maintenant l’emplacement de l’école, mais des zones d’ombres subsistent quant à sa forme. Quelles sont les options?

J-S.B. : Je pense qu’on s’entend pour dire qu’il reste encore beaucoup de travail à faire au sujet de la conceptualisation de l’édifice lui-même. Mais on peut dire une chose, c’est que la commission scolaire a toujours voulu et demande toujours que l’on conceptualise et que l’on construise une école séparée, autonome et homogène. Donc, je pense que c’est important de dire que ce sera l’école de la communauté francophone […] et non une école rattachée à une école d’immersion. Aller vers une école rattachée serait une défaite à plusieurs égards. On a toujours voulu obtenir un budget qui nous permettrait d’obtenir une école homogène et autonome. Alors, on croit qu’avec l’annonce d’aujourd’hui et avec la confirmation du site, on a deux éléments importants pour commencer à planifier en détail notre bâtiment.

A.B. : La négociation pour le financement de l’école est terminée, mais il reste d’autres points en litige. Où en est-on?

J-S.B. : Oui, il y a encore d’autres points qui sont liés à notre litige. Cela reste des discussions confidentielles. L’esprit avec lequel on travaille, c’est quand on arrive à des conclusions qui sont capables de satisfaire les deux parties, et alors on fait des annonces communes. L’approche que nous avons eue par rapport à l’emplacement en est un exemple […]. La gestion scolaire, c’est un grand dossier et il reste encore des choses à négocier, mais le comité de règlement continue de travailler et quand le besoin est là, on rencontre en tant qu’élus le bureau de la ministre. Mais cela reste encore à dévoiler.

A.B. : Où en est-on du financement de la partie communautaire de l’école?

J-S.B. : On a la chance de pouvoir postuler pour un soutien financier de la part de Patrimoine canadien et on est conscients qu’on a une oreille attentive à Ottawa où je pense que la commission scolaire a des partenaires. On est aussi conscients qu’une annonce du fédéral sera la bienvenue parce que cela permettra de clore la discussion qui porte sur le montant avec lequel on peut travailler. Mais je pense que tout engagement financier de la part du territoire est un signal important et positif offert à Ottawa. […] Il faut comprendre que la demande à Patrimoine canadien est une demande faite par le ministère de l’Éducation. Nous travaillons étroitement avec eux, mais c’est leur demande, donc je ne peux pas parler pour eux. […] Ils vont peut-être aussi reconnaître que la saison de construction au Nord est assez courte et que si nous voulons ouvrir en 2019, on demande une réponse dans les plus brefs délais.

A.B. : Quel sera maintenant le calendrier de travail?

J-S.B. : Encore une fois, c’est assez complexe. Je n’ai pas grand-chose à dévoiler. On vient d’avoir la confirmation du site, on vient aussi d’avoir les confirmations sur le plan financier. Il y a encore l’aspect communautaire qui reste à confirmer, donc il reste encore quelques éléments qui nous demandent d’être plus prudents et qu’on dévoilera quand on sera prêts. Mais on reconnaît qu’il faut s’engager de façon significative dans la construction, car 2019, ce n’est quand même pas si loin.