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le Mardi 20 Décembre 2016 15:03 Scène locale

Vingt ans de travail acharné pour la Coalition anti-pauvreté

La coalition anti-pauvreté se bat depuis 20 ans pour les droits des Yukonnais les plus démunis. Symbole de la misère au Yukon, le refuge de l'Armée du Salut. Photo: Olivier de Colombel
La coalition anti-pauvreté se bat depuis 20 ans pour les droits des Yukonnais les plus démunis. Symbole de la misère au Yukon, le refuge de l'Armée du Salut. Photo: Olivier de Colombel

La Coalition anti-pauvreté a célébré cette année ses vingt ans d’existence. L’organisme porte-parole des personnes qui n’ont pas de voix a contribué au fil des ans au mieux-être de cette population à travers différents projets. « Plusieurs organismes à Whitehorse ont vu le jour à cause de la coalition, dont les jardins communautaires (Downtown Gardens). C’est venu du besoin de trouver une solution pour nourrir les gens de la façon la plus économique possible », explique Julie Ménard, trésorière de l’organisme. « Habitat pour l’humanité a aussi vu le jour avec la coalition. Ensuite, il y a eu la banque alimentaire. Le dernier organisme que nous avons aidé à créer, c’est l’Association de santé mentale du Yukon. »

La pauvreté visible et invisible

Selon Mme Ménard, la pauvreté a changé de visage depuis vingt ans. Au Yukon surtout, elle ne se résume pas à ceux qui vivent dans la rue. Elle touche des gens qui doivent payer au-dessus de 60 % de leur salaire pour se loger. « Si une personne perd son emploi, elle est peut-être à deux chèques de paie de se retrouver dans la rue », explique Julie Ménard.

La coalition anti-pauvreté se bat depuis 20 ans pour les droits des Yukonnais les plus démunis. Symbole de la misère au Yukon, le refuge de l'Armée du Salut. Photo: Olivier de Colombel

La coalition anti-pauvreté se bat depuis 20 ans pour les droits des Yukonnais les plus démunis. Symbole de la misère au Yukon, le refuge de l’Armée du Salut. Photo: Olivier de Colombel

De plus en plus d’usagers utilisent les services de la banque alimentaire. Sans statistiques officielles, on se demande si le service est plus connu ou s’il y a vraiment plus de gens qui en ont besoin.

Contribuer à l’élimination de la pauvreté

La Coalition anti-pauvreté tente d’enrayer la pauvreté au Yukon par la sensibilisation, des recommandations et des actions. Les citoyens peuvent y contribuer en donnant de l’argent. « La coalition vit avec des budgets assez serrés », explique Mme Ménard. « Elle est quand même très sollicitée de part et d’autre par différents comités sur la pauvreté, car elle est la seule représentante au Yukon. La coalition siège à tous les comités territoriaux et nationaux. […] Pour accomplir ce travail, elle a besoin d’argent. »

Aussi, quatre fois par année, la Coalition organise Whitehorse Connects. C’est une journée au cours de laquelle on collecte des fonds et où on offre des services de soins gratuits aux gens qui vivent dans la rue : pédicure, coiffeur, distribution de nourriture et de vêtements, etc.

Une façon simple d’aider les plus démunis consiste à déposer de l’argent dans le faux parcmètre installé sur la rue Main. Tous les fonds recueillis seront remis à la Coalition anti-pauvreté du Yukon.

Devenir un chef de file

Le nombre de sans-abri à Whitehorse est minime comparativement aux grandes villes (environ 70 individus). De ce fait, Julie Ménard croit qu’il serait tellement facile pour le Yukon de devenir un chef de file dans la lutte à la pauvreté. « Il faut développer une stratégie territoriale pour éliminer la pauvreté. La Ville a un plan d’action pour un accès au logement. Il reste à le mettre en application. […] Ce ne sont pas seulement les gouvernements qui doivent s’impliquer, il faut que les organismes privés et les églises collaborent. Tout le monde doit y mettre du sien. C’est un travail d’équipe. »

La coalition existe grâce à la volonté de quelques citoyens qui se sont réunis il y a vingt ans pour contrer la baisse des prestations d’aide sociale que le ministre des Services sociaux d’alors voulait mettre en place.