Les problèmes liés à la consommation abusive d’alcool sont répandus sur l’ensemble du territoire. L’ensemble des troubles créés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF) qui résultent de la consommation d’alcool par la mère pendant la grossesse est notamment un problème préoccupant au Yukon. Cette déficience congénitale affecte les fonctions cognitives, et notamment les capacités de raisonnement, d’attention et de communication, la mémoire et la gestion des émotions, ce qui peut nuire à la réussite scolaire et à l’intégration scolaire des personnes atteintes.
Selon Santé Canada, neuf Canadiens sur 1 000 naissent chaque année avec cette déficience. Les résultats d’une récente étude menée auprès de 80 détenus du Centre correctionnel de Whitehorse ont par ailleurs démontré que 17,5 % d’entre eux étaient atteints de cette déficience.
Autre conséquence de la consommation non contrôlée d’alcool, le Yukon figure parmi les champions de la conduite avec facultés affaiblies au pays : en 2010, 11 % des Yukonnais avouaient avoir déjà conduit après avoir bu.
Afin de limiter les dommages collatéraux, de nombreuses communautés du Nord canadien ont choisi de limiter leurs importations d’alcool, ou en ont carrément interdit le commerce et la consommation. Au Yukon cependant, seule Old Crow a choisi d’adopter ce régime de prohibition, tandis que d’autres communautés, par exemple Teslin, s’interrogent encore sur la nécessité d’autoriser ou non l’ouverture d’un magasin d’alcool.
Consommer de manière responsable
La Société des alcools du Yukon (SAY) offre toutes sortes de services aux consommateurs, de la vente de boissons alcoolisées à la délivrance de permis d’alcool à l’occasion d’événements privés, en passant par l’offre d’ateliers de formation pour le service responsable de boissons alcoolisées. Les inspecteurs de la SAY effectuent également la tournée des établissements afin de s’assurer que la Loi sur les boissons alcoolisées est bien respectée par les clients et les tenanciers.
En vertu de cette Loi, aucun achat de boissons alcoolisées ne peut être effectué par une personne ivre. Toutefois, le personnel du magasin des alcools n’est pas autorisé à proposer de manière proactive les services de soutien offerts dans la communauté, par exemple le centre de désintoxication de Whitehorse, et ce, même aux habitués les plus à risque. En effet, selon Stephen Dunbar-Edge, directeur des magasins et des agents territoriaux de la Société des alcools du Yukon, cela constituerait une « pratique discriminatoire », puisque, explique-t-il, « l’alcoolisme est un handicap ». Il ajoute que les décisions relatives à la santé et à la consommation d’alcool appartiennent à chaque personne, et qu’un tel « profilage » serait considéré comme un jugement et viendrait à l’encontre des droits de la personne.
Saviez-vous que…
• Il faut posséder un permis pour organiser une fête où de l’alcool sera servi, si celle-ci a lieu dans un endroit autre que votre domicile. Le permis est valable 9 heures et le service doit être terminé à 2 h du matin.
• Un établissement peut se voir imposer une amende de 500 $ s’il omet de demander une pièce d’identité à un mineur ou s’il sert de l’alcool à une personne en état d’ébriété. L’établissement peut également recevoir une amende si une personne en état d’ébriété se trouve simplement sur ses lieux.
• Si on consomme de l’alcool à bord d’un véhicule, l’amende est de 500 $.
Et vous, quel est votre petit favori?
Saviez-vous que la SAY offre un service de commande spéciale? Les consommateurs yukonnais qui souhaitent se procurer des produits qui ne sont pas offerts en succursale peuvent communiquer avec le magasin des alcools de leur localité et soumettre un bon de commande. La commande doit respecter une quantité minimale, qui correspond généralement à une caisse (ex. : 12 bouteilles de vin, 24 cannettes de bière, etc.).
Pour l’instant, on peut surtout passer commande à partir du catalogue de la Colombie-Britannique, mais des démarches sont en cours afin de faciliter les achats de produits disponibles en Alberta. Pour ce qui est des produits disponibles dans les autres provinces, il est possible de présenter une demande de suggestion de nouveau produit, et ce, même pour les bières de micro-brasseries québécoises. À noter qu’un acompte équivalent à 50 % du prix de la commande est requis.
En outre, sachez que si vous trouviez que les prix étaient élevés dans les magasins de vente à emporter (off sales), ce n’est pas une illusion. Ceux-ci sont autorisés à facturer un supplément équivalent à un maximum de 30 % du prix de vente affiché dans les magasins des alcools. Une bonne raison de vérifier les heures d’ouverture de son magasin local.