Originaire du Québec, Richard Beaudoin a décidé de lancer en mai dernier l’entreprise Maple Rush afin de promouvoir les produits de l’érable au Yukon.
« Je suis allé voir des amis au Québec en avril, je suis retourné à la cabane à sucre, puis j’ai eu un déclic en retrouvant mes racines », confie cet entrepreneur de 38 ans installé au Yukon depuis 2009.
Détenteur d’un DEC en gestion d’entreprise agricole de l’Institut de technologie alimentaire (ITA) de La Pocatière et anciennement employé de l’industrie pétrolière en Alberta, le Québécois a cependant eu beaucoup de mal à trouver du travail en arrivant à Whitehorse. « Je pense que ça arrive à tout le monde de se retrouver pris dans un cercle vicieux de mauvaise énergie, et réussir à en sortir, ce n’est pas simple. Puis, un jour, les choses s’alignent », raconte-t-il.

Richard Beaudoin propose chaque jeudi ses produits de l’érable au marché Fireweed du parc Shipyards. Photo: Laëtitia Rattier
Aujourd’hui employé dans le domaine de la construction, il doit conjuguer un travail à temps plein avec le démarrage de son entreprise. « Je ressens un gros changement d’énergie dans ma vie », avoue Richard.
Avec pour objectif de mettre en valeur la culture de l’érable à longueur d’année, moins présente au Yukon, l’entrepreneur mise surtout sur trois types de publics yukonnais : les francophones, les touristes et le marché anglophone « qui connaît le produit, mais pas nécessairement la qualité ».
« Un jour de marché, j’ai par exemple vendu un pot de beurre qui s’en est allé en Suède. J’ai rencontré des gens du Danemark, de l’Allemagne, de la Californie, du Texas, de la Floride… Tout ça en une journée », raconte-t-il. « Le marché [Fireweed] ici est vraiment unique. Comment l’interpréter, je n’en ai aucune idée, mais j’y crois et je pense qu’il y a du potentiel! Je crois à un dicton qui dit « organise-toi avant de te faire organiser! »
Même s’il est conscient qu’il n’invente pas un nouveau produit, Richard Beaudoin veut innover en créant de nouveaux produits à base d’érable. « Avec l’érable, tu as deux avenues possibles : soit travailler avec des textures, soit sur des amalgames de saveurs », explique-t-il.
Déjà partenaire de producteurs locaux, le Québécois reste flexible et ouvert aux occasions qui se présentent à lui. Cet été, l’entrepreneur réalisera une étude de marché afin de déterminer quels sont les produits les plus appréciés, et si son projet est réellement viable.
« Il n’y a pas une entreprise qui démarre et où tout va bien. Tu sais qu’il va y avoir des problèmes, mais tu ne sais pas quoi. Moi, c’est surtout la gestion de la table à glace en été qui m’a posé problème au début, mais j’y crois assez pour avoir fait 15 000 km en deux semaines et pour avoir investi pas mal d’argent dedans », affirme-t-il.
En effet, même s’il ne s’agit pas d’un coup de tête, Richard Beaudoin a profité d’un cours laps de temps pour parcourir le pays, s’équiper et être prêt à démarrer son entreprise. Pourquoi à Whitehorse? « Parce que j’habite ici et que je ne vais nulle part », résume-t-il simplement.
Accompagné de Karen Éloquin et d’Amélie Druillet, il tient à préciser qu’il est loin d’être seul dans ce projet. « L’idée brute me ressemble, mais la touche artistique, la complémentarité qu’il y a autour, ce n’est pas moi », indique-t-il.
Il est possible de se procurer les produits Maple Rush de Richard Beaudoin tous les jeudis au marché Fireweed, au parc Shipyards, à partir de 15 h.