le Samedi 14 septembre 2024
le Lundi 6 juin 2016 11:51 Scène locale

La crêperie de Beaver Creek est rouverte

Mylène et Olivier Le Diuzet ont restauré ce qui est l’un des derniers endroits de repos et de restauration sur la route vers Beaver Creek. Photo: Johan Demarle
Mylène et Olivier Le Diuzet ont restauré ce qui est l’un des derniers endroits de repos et de restauration sur la route vers Beaver Creek. Photo: Johan Demarle

Les voyageurs en direction de Beaver Creek pourront de nouveau s’arrêter manger à la crêperie Pine Valley Bakery and Lodge de Mylène et Olivier Le Diuzet. L’établissement situé à 360 km de Whitehorse, non loin de la frontière américaine, s’était retrouvé au cœur d’une bataille judiciaire lorsque le gouvernement du Yukon avait décidé de ne pas lui octroyer une nouvelle autorisation d’activités.

Mylène et Olivier Le Diuzet ont restauré ce qui est l’un des derniers endroits de repos et de restauration sur la route vers Beaver Creek. Photo: Johan Demarle

Mylène et Olivier Le Diuzet ont restauré ce qui est l’un des derniers endroits de repos et de restauration sur la route vers Beaver Creek. Photo: Johan Demarle

Il est sept heures du matin etOlivier Le Diuzet a retrouvé ses fourneaux depuis deux heures déjà. Au moment de l’entrevue, c’est un homme tout sourire qui se prête à l’exercice, fier de nous montrer ses succulentes préparations viennoises et son pain chaud de la matinée. « Nous sommes rouverts depuis une semaine maintenant. Ça fait bien plaisir après toutes nos petites péripéties », raconte Olivier Le Diuzet. En 2014, la situation était en effet diamétralement opposée pour ce couple originaire de la Vendée (France). Les services du ministère de la Santé et des Affaires sociales avaient décidé à ce moment de ne pas autoriser l’ouverture de la crêperie pour la saison estivale; un coup dur pour le couple qui a été privé de son commerce pendant deux ans.

Principe de précaution

Lors d’une inspection sanitaire, l’inspecteur du ministère de la Santé et des Affaires sociales avait conclu dans son rapport que l’eau utilisée pour la crêperie pourrait présenter un risque sanitaire en raison de la faible profondeur du puits. Celle-ci aurait pu être contaminée par les eaux de surface, avait-il estimé. Pourtant, les tests de l’eau ont été toujours satisfaisants, selon M. Diuzet. Le gouvernement avait appliqué le principe de précaution et exigé l’installation d’un filtre à eau avant d’évaluer une possible réouverture. « Ça a été dur d’accepter la décision qui avait été prise. C’est pour ça que nous avions intenté un recours en justice contre cette décision », relate M. Le Diuzet.

Le tribunal a tranché

Ce recours en justice a trouvé son issue en janvier dernier. Le juge Rouleau chargé de l’affaire a débouté les crêpiers et donné raison, sur le fond, au gouvernement du Yukon. Toutefois, sur la forme, la Cour a également noté dans son verdict que : « Le permis d’opérer cette affaire a été refusé aux Diuzet, une affaire dans laquelle ils ont investi beaucoup de temps et d’argent. Ils l’ont achetée en 2009 et ont fait d’importantes rénovations qui ont été demandées par [l’inspecteur]. Ils ont eu des difficultés à comprendre pourquoi ils ont eu un permis pour 2010 et pas pour 2014. »

Dans ses conclusions, le tribunal n’a pas suivi le gouvernement du Yukon dans sa demande d’indemnité de 10 000 $ et a condamné le couple à verser « seulement » 1 000 $ à la partie adverse à titre de frais de procédure. « Maintenant que la décision est finalisée, on va de l’avant. Il fallait passer par là, maintenant que l’affaire est réglée, il n’y a plus de problème », explique Olivier Le Diuzet. C’est alors que Mylène, sa femme, quitte la conversation pour aller servir un client. Olivier Le Diuzet reprend : « Nous avons installé un système de filtration pour l’eau du puits comme le préconisait le gouvernement, et à la dernière inspection, nous avons eu notre permis. »

Une bonne relation entre nous

Olivier Le Diuzet explique ne pas avoir de rancœur envers le gouvernement. « Quand l’inspecteur est venu, je pense qu’il y a eu une bonne relation entre nous. » À la question de savoir s’ils ont bu le café ensemble, Olivier Le Diuzet, toujours avec le sourire, précise que l’inspecteur n’a rien voulu prendre mais que « oui, ça a été proposé ».