Un comité composé de délégués des Premières nations de Kluane et de White River, d’un délégué du gouvernement du Yukon ainsi que d’un résident du Yukon – qui contribue à apporter une perspective objective dans l’intérêt du public – a été mis sur pied pour élaborer le plan de gestion du nouveau parc de conservation du milieu naturel Asi Keyi. Cet espace de 2 984 km2 se situe dans la région de Kluane et s’étend de la rivière Donjek à la frontière de l’Alaska.
Un long processus de planification
L’Entente définitive de la Première nation de Kluane a établi en 2003 les limites du parc Asi Keyi et ses objectifs en tant que parc naturel. Cependant, la planification de la gestion du parc n’a commencé qu’en avril 2015.
« Au printemps 2017, on espère avoir une première édition du plan de gestion afin de consulter le public une dernière fois avant la présentation du plan recommandé au gouvernement. Après ça, ce sera hors de notre contrôle », explique le délégué du gouvernement du Yukon, Jean Langlois.

Le mont Bompas se trouve dans le parc de conservation du milieu naturel Asi Keyi. Photo: Gouvernement du Yukon
Après une phase de consultation menée dans les communautés de Beaver Creek, de Burwash Landing et de Destruction Bay, une vision et des lignes directrices ont été établies pour élaborer le plan de gestion. Mais bien que les frontières du parc aient déjà été délimitées et que les grandes lignes du projet aient été tracées, il y a toutefois encore du travail.
« La prochaine étape reverra toute la rétroaction qu’on a reçue lors des réunions, des lettres et des commentaires en ligne. Cela va sûrement nous amener à réviser ce qu’on a déjà proposé, puisque nous avons reçu de bons conseils », affirme M. Langlois.
Il explique la difficulté d’anticiper les détails du parc pour l’instant, tels que les infrastructures sur place, la date d’ouverture officielle, et les activités qui pourront y être pratiquées par le public.
Il est trop tôt pour M. Langlois pour confirmer l’installation de panneaux d’interprétation à l’intérieur du parc ou l’embauche de guides et d’employés bilingues. M. Langlois avance que le parc Asi Keyi offrira cependant fort probablement des services dans les deux langues officielles du pays. « En principe, dans le système de parc au Yukon, l’offre bilingue ou multilingue est présente et dans ce type de parc, on met l’accent sur les langues autochtones. »
Un accès limité
Asi Keyi recèle six zones biogéographiques : Pacifique, Béringie, Arctique, Prairies, Cordilleran et Côtière. Les plantes et les animaux de toutes ces zones peuvent se retrouver à l’intérieur des limites du parc.
Celui-ci a été façonné par de nombreux événements glaciaires au cours des cent mille dernières années et 328 espèces de plantes y ont été répertoriées, bien qu’il s’en trouve probablement d’autres. Il est situé dans l’écorégion du mont St Elias qui se caractérise par de vastes régions de champs de glace et de sommets de haute altitude. C’est pourquoi l’accès au parc naturel Asi Keyi se montre difficile.
« Il n’y a pas de route d’accès, donc on peut s’y rendre à pied, en cheval et possiblement en motoneige l’hiver », explique le délégué du gouvernement.
Ce manque d’accessibilité se prêtera bien aux aventuriers qui rêvent d’une expérience d’exploration authentique autant qu’à ceux qui recherchent la solitude en milieu sauvage intact.