Chaque fin d’hiver, un larvicide à moustique est répandu sur les eaux stagnantes du Yukon. Cette année, la fonte précoce des neiges a cependant précipité l’épandage qui a débuté le 11 avril dernier.
Le VectoBac 200G est un produit en granules composé d’une bactérie tuée par chaleur, le bacillus thuringiensis var. israelensis (BTI), laquelle dégage, une fois ingérée, une protéine toxique pour les larves de moustiques et de mouches noires. Le BTI se retrouve naturellement dans l’environnement et, selon le gouvernement, il n’a aucun effet sur le reste de la faune et de la flore.

Le VectoBac 200G est un larvicide à moustique et à mouche noire sous forme de granules qui est étendu dans les étendues d’eau. Photo: Émile Brassard
Pour l’entreprise d’épandage britanno-colombienne D.G. Regan & Associates Ltd, un dégel hâtif rime avec une plus grande période de prolifération des moustiques.
« N’importe quelle petite flaque d’eau de la taille d’une tasse à café peut en produire une centaine », explique ainsi le propriétaire, Curtis Fediuk.
Vingt ans de survie
Un maringouin peut se déplacer sur une distance d’environ 500 à 1 000 mètres. L’épandage du larvicide se fait donc dans un rayon d’un à deux kilomètres autour des zones résidentielles. Douze secteurs sur le territoire sont ciblés par le programme de contrôle des moustiques. L’épandage se fera en partie au sol, mais aussi par hélicoptère.
« Les montagnes du Yukon, où la neige fond plus tardivement, entraînent même pendant l’été la formation de petites mares qui ne seront pas forcément traitées par un larvicide », précise cependant M. Fediuk.
Le territoire a aussi la particularité d’héberger une espèce de moustique dont les œufs peuvent éclore sur le sol et survivre pendant plus de vingt ans, ce qui représente un défi majeur pour l’entreprise responsable de l’épandage au Yukon.
Impacts économiques
« Souvent, les gens remettent en question l’utilité du programme plaidant qu’il n’y a pas de moustiques! Mais c’est justement parce qu’il y a un programme qu’on ne retrouve pas ces insectes. Pourquoi couper le gazon s’il n’est jamais long? », ironise M. Fediuk.
Selon lui, les traitements ont un effet à long terme. La population de moustiques diminue ainsi chaque année sans jamais totalement disparaître.
Là où les étés sont courts, les moustiques peuvent vraiment nuire au tourisme ou aux activités extérieures.
« Imaginez-vous sur une terrasse ou lors d’un pique-nique être envahi par des essaims de moustiques », lance M. Fediuk.
Le gouvernement du Yukon demande également aux citoyens de faire leur part : remplir de terre les trous d’eau, comme les ornières, et vider tout contenant d’eau, comme les piscines, les bains d’oiseaux et les récipients d’extérieur. Les mares proches des maisons peuvent aussi être signalées à D.G. Regan & Associates Ltd.