Jeudi 30 mars au Musée McBride, la ministre responsable de la Direction des services en français du Yukon (DSF), Elaine Taylor, a accueilli le ministre québécois responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-Marc Fournier. Devant le parterre d’invités et de représentants des organismes de la francophonie yukonnaise, ils ont signé un nouvel accord de coopération et une déclaration sur la francophonie canadienne, en témoignage de leur engagement commun d’assurer la pérennité du français au Canada.
Le Québec et le Yukon ont pris l’engagement d’accroître leur contribution financière annuelle commune — qui s’élèvera dorénavant à 50 000 $ par an sur les cinq prochaines années — pour la mise en œuvre de projets visant à promouvoir la langue française et à soutenir des initiatives dans les domaines de la santé, de la culture, de l’éducation, des communications ou encore de l’immigration francophone hors Québec.
Cette nouvelle entente de coopération entre les deux gouvernements remplace celle officiellement signée en septembre 2008. Dans le cadre de ce programme de coopération intergouvernementale, un seul projet culturel d’un montant de 20 000 $ avait été financé en 2011-2012. La complexité du processus de soumission des projets représentait en effet un frein pour beaucoup d’organismes de la communauté francophone du Yukon. Désormais, les soumissionnaires qui souhaitent déposer une demande de financement devront s’adresser directement aux bureaux de la DSF qui fera la liaison avec son partenaire québécois, le Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes.
Une vision commune pour le français
Selon les signataires, cet accord de coopération sur la francophonie canadienne témoigne de la volonté des deux gouvernements de renforcer et de maintenir les liens étroits qui les unissent et s’appuie sur une vision commune de l’avenir du français au Canada.
« L’avenir du français au Canada commande des efforts soutenus et une collaboration étroite et dynamique entre les gouvernements. Je tiens d’ailleurs à souligner les efforts du gouvernement du Yukon, toujours en cours, pour améliorer l’accessibilité à l’école en français sur son territoire. L’engagement pécuniaire et la déclaration d’aujourd’hui sont d’autres exemples de la reconnaissance de la langue française comme l’une des caractéristiques fondamentales de l’identité canadienne et sont un gage d’espoir pour le futur », a déclaré le ministre Fournier.
Les deux ministres se sont par ailleurs engagés à se rencontrer au moins une fois tous les deux ans afin d’échanger et de faire le point en matière de francophonie canadienne, ainsi que pour discuter du plan d’action triennal qui sera élaboré en fonction des besoins et des priorités identifiés par les acteurs locaux, notamment l’Association franco-yukonnaise (AFY).
« Le renouvellement de cet accord marque l’engagement réciproque, pris par nos deux gouvernements, de collaborer avec les acteurs locaux dans des secteurs clés qui offrent des services en français, et de favoriser le développement communautaire dans les domaines de l’éducation, de la petite enfance, des arts et de la culture, de la jeunesse, de l’économie, de la santé, des services sociaux, du tourisme et de l’immigration », a souligné la ministre Taylor. « La reconduite de ce partenariat entre le Québec et le Yukon permettra de continuer à dynamiser la langue française et les cultures francophones, et à stimuler l’essor de la communauté d’expression française dans notre territoire. »
La Déclaration sur la francophonie
En signant la Déclaration sur la francophonie, les gouvernements du Québec et du Yukon se sont par ailleurs engagés à jouer un rôle moteur au sein de la francophonie canadienne, « dans un esprit de collaboration, d’ouverture et de solidarité ».
Cette démarche reflète le nouveau positionnement du gouvernement québécois pour le développement de la langue française au Canada. En novembre 2014, le Québec a en effet signé une déclaration similaire avec le gouvernement de l’Ontario, et le 18 janvier dernier, c’est avec le gouvernement du Manitoba que la province s’est engagée pour le développement de la langue française. Par voie de communiqué, le Québec a affirmé sa détermination « à renforcer son action de promotion du français au Canada » et espère « que ces déclarations ne sont que les prémices d’une longue série. »
« En tant que Québécois, je tiens à saluer le geste du gouvernement du Yukon qui témoigne de la place que prend le français dans le Canada de l’avenir : un français qui évolue et qui progresse. Un français qui s’affirme. Si des défis demeurent, nous devons célébrer notre choix de faire route ensemble pour le français. Convenons aujourd’hui de regarder ensemble vers l’avenir et de faire du Canada un pays où la langue française est non seulement un droit fondamental, mais également un avantage pour tous les Canadiens », a conclu le ministre Fournier.
Plus tôt en journée, les ministres Fournier et Taylor ont rencontré les dirigeants de plusieurs organismes œuvrant en matière de francophonie canadienne, dont l’Association franco-yukonnaise et la Commission scolaire francophone du Yukon.