Le mardi 23 février, Sandrine Lemonnier s’est rendue au travail sans se douter de ce qui l’attendait. Elle vaquait à ses occupations professionnelles chez Canadian Freightways et déchargeait une remorque, activité routinière pour elle et son collègue de travail. Le terme « accident de travail » ne faisait pas partie de ses préoccupations. « Je n’ai jamais pensé que je puisse avoir un accident, devoir arrêter de travailler, être blessée, voire handicapée à vie », avoue Sandrine.
En un quart de seconde…
La remorque abritait six paquets qui occupaient la longueur totale et la moitié de la largeur de l’habitacle. Sandrine venait d’enlever des palettes vides qui se trouvaient sous le chargement. Son compagnon de travail manœuvrait le chariot élévateur et a attrapé un paquet par en dessous. Quand il l’a levé pour reculer, Sandrine a entendu « crac » et a vu les boîtes bouger.
En un quart de seconde… son collègue a crié; Sandrine a jeté un œil derrière elle; s’est dit qu’elle n’avait pas le temps de sortir; a reculé; s’est adossée à la paroi de la remorque; le fret de quelque 600 kgs lui est tombé sur les deux cuisses; elle a hurlé.
Les premiers secours arrivent rapidement
« Enlevez-moi ça de là », ont été les premières paroles de Sandrine. « Mon compagnon a pris les deux paquets dessous avec le chariot élévateur pour les soulever et me soulager du poids. Je ne pouvais pas bouger, j’étais coincée, mais je ne devais plus supporter le poids sur mes cuisses. »

Sandrine Lemonnier a quitté l’hôpital pour rentrer à la maison et entamer sa convalescence et son rétablissement. Photo: Myriam Gadault
Une fois délivrée du poids de la charge, Sandrine Lemonnier ne sentait pas la douleur si elle ne bougeait pas. Mais toujours immobilisée, elle ne pouvait sortir de sa fâcheuse position. Les secours sont rapidement arrivés et trois quarts d’heure plus tard, elle était en route pour l’hôpital.
On lui a diagnostiqué une fracture du fémur droit et on l’a opérée dans la soirée. Aujourd’hui, Sandrine est de retour chez elle. Sa convalescence se déroule bien. Elle doit faire de la physiothérapie et réapprendre à marcher sur sa jambe blessée. Mais c’est bien peu de choses : « Je me trouve très chanceuse. J’aurais pu premièrement y passer, et quand j’étais bloquée, j’ai cru que j’avais perdu mes deux jambes », explique Sandrine Lemonnier.
Légère hausse du nombre d’accidents de travail
Selon la Commission de santé et de sécurité au travail du Yukon (CSST), en 2013, il y a eu 419 réclamations pour des accidents qui ont nécessité des arrêts de travail. En 2014, une légère augmentation a haussé le nombre à 435. Les données pour 2015 ne sont pas encore disponibles.
Les coûts engendrés par ces accidents ont été de l’ordre de 15,5 M$ en 2014, comparativement à 14,1 M$ en 2013. Ils incluent les soins médicaux, les indemnités, les pensions et les rentes.
La prévention
Les agents de prévention visitent et communiquent avec des employeurs, des responsables et des travailleurs chaque jour au sujet de sécurité au travail. Ils font aussi une tournée des écoles pour parler aux étudiants.
En plus de la campagne d’affichage que l’on peut voir un peu partout dans la ville, la CSST a lancé une campagne de prévention sur Facebook (Northern Safety Network Yukon).
Mais la responsabilité de la sécurité repose avant tout sur les employeurs, les responsables et les travailleurs qui doivent identifier les risques possibles et faire en sorte d’offrir un environnement de travail sécuritaire.