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le Mercredi 9 mars 2016 17:25 Scène locale

Timide retour de la croissance économique au Yukon

Le manque de projets miniers pourrait se répercuter au cours des prochaines années sur la croissance du secteur de la construction yukonnaise. Photo: Thibaut Rondel
Le manque de projets miniers pourrait se répercuter au cours des prochaines années sur la croissance du secteur de la construction yukonnaise. Photo: Thibaut Rondel

Après trois années consécutives à la baisse, le produit intérieur brut (PIB) du Yukon devrait connaître en 2016 une augmentation modeste de l’ordre de 2,7 %.

Dans un rapport publié le 24 février, le Conference Board du Canada a cependant prévenu que la baisse du prix des métaux et des minerais allait peser sur l’économie des territoires. La hausse de la plupart des stocks mondiaux et le ralentissement de la croissance de l’économie chinoise sont également considérés comme des facteurs aggravants. L’économie des Territoires du Nord-Ouest ne devrait ainsi pas considérablement progresser, tandis que le Nunavut devrait connaître un taux de croissance d’environ 1,2 %.

« Les trois territoires ont fait face à des conditions économiques difficiles en 2015, et les jours sombres ne sont pas terminés. Le secteur minier va continuer à progresser contre le vent puisque la plupart des conditions qui ont prévalu l’année dernière sont attendues pour les prochaines années », explique Marie-Christine Bernard, directrice associée au département des prévisions provinciales et territoriales au Conference Board du Canada. « Sur une note plus positive, les investissements publics réalisés cette année dans les infrastructures essentielles participeront à relancer la croissance du Yukon et du Nunavut. »

Le manque de projets miniers pourrait se répercuter au cours des prochaines années sur la croissance du secteur de la construction yukonnaise. Photo: Thibaut Rondel

Le manque de projets miniers pourrait se répercuter au cours des prochaines années sur la croissance du secteur de la construction yukonnaise. Photo: Thibaut Rondel

 

Malgré la conjoncture, l’industrie minière du Yukon s’apprête à augmenter sa production de l’ordre de 5,4 % en 2016. Cette augmentation est notamment due à la décision de la société Capstone de traiter du minerai à plus forte teneur sur son exploitation de Minto. Capstone a cependant annoncé qu’elle mettrait fin à ses activités d’exploitation minière à ciel ouvert dès le mois d’août si les prix des métaux ne repartaient pas à la hausse.

Une telle décision reviendrait à priver le Yukon de sa dernière grande mine, et la croissance économique du territoire en serait considérablement freinée. Aucun autre projet minier n’est par ailleurs prévu à court terme, et ce passage à vide risque de se répercuter au cours des deux prochaines années sur l’industrie de la construction yukonnaise.

Une période creuse

Bien que plusieurs projets miniers d’envergure soient pressentis au territoire, l’économie yukonnaise devra toutefois patienter encore un peu avant d’en cueillir les fruits. Il est notamment ici question du projet de mine d’or Coffee Gold, de la société Kaminak, ou bien encore du projet de mine de plomb et zinc de la société chinoise Selwyn. Ces nouvelles exploitations devraient voir le jour à l’horizon 2020, mais ce sont une fois de plus les prix pratiqués sur le marché des métaux qui rythmeront leur développement.

En attendant des jours meilleurs, l’économie yukonnaise devrait pouvoir se reposer sur les investissements publics du gouvernement du Yukon. Des dépenses record ont notamment été effectuées cette année en matière d’infrastructures essentielles pour un montant de 312 millions de dollars. La réfection des axes routiers et le budget de 72 millions de dollars alloué au projet d’expansion de l’Hôpital général de Whitehorse comptent pour une grande partie des dépenses.

Il est également prévu que d’autres infrastructures majeures soient prochainement financées par le gouvernement territorial. On peut notamment penser au futur centre scolaire communautaire francophone dont les architectes viennent d’entamer la phase de planification.

Le Conference Board du Canada prévoit par ailleurs que les dépenses des touristes augmenteront d’en moyenne 5,3 % entre 2016 et 2019. Le taux de change du dollar canadien, la chute des prix de l’essence et une meilleure connaissance du territoire encouragent les dépenses et la mobilité des visiteurs étrangers, mais aussi des touristes canadiens.