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le Lundi 1 février 2016 15:48 Scène locale

Centre scolaire francophone : la planification commence

Le conseil d’administration de la Commission scolaire francophone du Yukon s’est penché sur le dossier de la construction du centre scolaire communautaire lors de la réunion publique du 14 janvier. Photo : Thibaut Rondel
Le conseil d’administration de la Commission scolaire francophone du Yukon s’est penché sur le dossier de la construction du centre scolaire communautaire lors de la réunion publique du 14 janvier. Photo : Thibaut Rondel

Le 19 janvier dernier, la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) et le gouvernement du Yukon ont annoncé dans un communiqué de presse conjoint l’embauche de la firme Thibodeau Architecture & Design pour mener la phase de planification préalable à la construction du nouveau centre scolaire communautaire francophone. La firme Thibodeau, qui possède des bureaux à Whitehorse, Vancouver et Montréal, devra notamment déterminer les composantes de l’école, recommander une méthode pour la réalisation du projet et établir un calendrier de construction et un budget préliminaires. Les architectes travailleront de concert avec la CSFY et le personnel de l’école afin que leur travail reflète au mieux les besoins identifiés par la communauté. Selon la CSFY, l’embauche de la firme Thibodeau a été rendue possible grâce un premier financement de 75 000 $ débloqué à cet effet à l’automne dernier par le ministère de l’Éducation. La phase de planification doit être achevée pour le mois de mars 2016.

Le conseil d’administration de la Commission scolaire francophone du Yukon s’est penché sur le dossier de la construction du centre scolaire communautaire lors de la réunion publique du 14 janvier. Photo : Thibaut Rondel

Le conseil d’administration de la Commission scolaire francophone du Yukon s’est penché sur le dossier de la construction du centre scolaire communautaire lors de la réunion publique du 14 janvier. Photo : Thibaut Rondel

La CSFY souhaite que le nouveau centre scolaire regroupe sous un même toit une école française, ainsi que des locaux et services à vocation communautaire qui seront à la fois utilisables par la communauté francophone et la communauté yukonnaise dans son ensemble. Ces espaces identifiés comprennent notamment une bibliothèque, un centre de ressources, une salle de spectacle, une cuisine communautaire, une salle de formation aux adultes, une radio communautaire et un local de musique. Certaines composantes ont par ailleurs été écartées, puisque jugées sans rapport direct avec le mandat d’une école secondaire. Parmi les projets mis de côté, l’intégration d’un centre de la petite enfance, d’une garderie et d’un centre de santé.

La communauté artistique impliquée

La commission scolaire a annoncé que l’intégration de ces différents espaces communautaires dépendra d’un financement fédéral de Patrimoine canadien. Cependant, la CSFY explique qu’à l’heure actuelle, il est encore trop tôt pour savoir si ces projets connexes seront acceptés. Le comité de construction responsable du projet a toutefois tenu à préciser que l’école demeurera la priorité, et que si aucun fonds n’était disponible pour financer la partie communautaire du centre, il irait tout de même de l’avant avec le projet d’école secondaire.

Du 1er au 4 février, la firme Thibodeau mènera une phase de consultations auprès des élèves, du personnel, des parents et de la communauté afin de s’assurer que leurs visions sont intégrées dans la phase de planification. Les parents et la communauté sont invités à s’exprimer en français le 2 février, tandis qu’une séance en anglais se tiendra le 3 février. Les deux rencontres auront lieu de 18 h à 21 h à la nouvelle École F.-H.-Collins. La phase de consultation en anglais visera principalement à échanger avec les partenaires potentiels du projet et à recueillir leurs commentaires. Plusieurs groupes et associations issus de la communauté artistique de Whitehorse se sont notamment montrés réceptifs à l’idée de partager les futures infrastructures artistiques et culturelles du centre scolaire.

Entretien avec Marc Champagne, directeur général de la CSFY

Propos recueillis par Thibaut Rondel

L’Aurore boréale : La commission scolaire est-elle satisfaite de la rapidité avec laquelle le dossier de la construction évolue?

Marc Champagne : Oui, nous sommes très heureux de passer à cette étape. En ce moment, nous poursuivons le travail en suivant l’échéancier que nous avions en tête, alors nous sommes très heureux du progrès.

A. B. : Le gouvernement va bientôt tabler son prochain budget, et la phase de planification doit être achevée dans moins de deux mois. N’est-ce pas un peu court comme délai?

M. C. : Il faut faire attention. Le budget 2016-2017 va accorder une somme d’argent pour poursuivre le processus de conception de l’école et la préparation des documents pour l’appel d’offres. Alors on ne parle pas d’accorder un budget pour la construction dans le prochain budget. Le budget de construction viendra durant la prochaine année financière.

A. B. : L’ancien président de la CSFY, Ludovic Gouaillier, avait annoncé au mois d’août que l’école serait construite à l’emplacement du parc de planche à roulettes de Riverdale. Qu’en est-il aujourd’hui de la question de l’emplacement?

M. C. : Notre premier choix demeure l’emplacement du parc de planche à roulettes, mais il y a des contraintes par rapport à la superficie du site. Donc, une fois que nous aurons terminé le travail [de planification] avec l’architecte, nous allons pouvoir procéder à une analyse, puis prendre une décision sur l’emplacement. [D’ici là, la firme Thibodeau va] explorer les composantes de l’école, définir le nombre de salles de classe, le nombre de laboratoires, la grandeur du gymnase, la grandeur de la salle de spectacle… Suite à ça, elle va pouvoir nous donner une idée du budget nécessaire pour la construction et un échéancier. Mais ce processus n’est pas dépendant de l’emplacement.

A. B. : Comment la commission scolaire va-t-elle aborder le financement de la partie communautaire?

M. C. : Pour faire une demande de financement, la commission scolaire doit bien définir au gouvernement fédéral le projet qu’elle a en tête, et le processus [de planification] va justement nous permettre de définir ce qu’on veut comme espaces communautaires. Cela va nous permettre d’en établir le coût potentiel pour compléter notre demande au gouvernement fédéral.

A. B. : La communauté artistique de Whitehorse a démontré un intérêt à utiliser certains de ces espaces. Est-ce un argument supplémentaire pour obtenir un financement fédéral?

M. C. : C’est certain que plus nous pouvons démontrer un appui de la communauté, plus notre demande de financement va être renforcée. Nous avons communiqué avec plusieurs groupes [NDLR des groupes de théâtre, Yukon Film Society, Music Yukon, possiblement des associations sportives], mais au bout du compte, ce sera à eux de voir ce qu’on envisage, puis de décider ensuite si cela peut répondre à leurs besoins. À ce moment, il est trop tôt pour plusieurs de ces groupes-là pour se positionner face au projet. C’est pour ça qu’on les implique à ce point-ci, pour justement faire avancer la conception. Et on espère pouvoir au bout du compte offrir quelque chose qui répond à leurs besoins. Il faut donc bien s’assurer qu’ils auront la chance de bien les expliquer aux architectes, mais je pense que leurs besoins vont s’aligner avec les nôtres. Est-ce qu’on va pouvoir répondre à tous leurs souhaits? Peut-être pas, car il y a une réalité économique derrière tous ces projets-là, mais l’on espère au bout du compte avoir un espace qui serve à toute la communauté.

A. B. : Qui va animer les consultations prévues début février?

M. C. : C’est la firme Thibodeau qui va mener ces ateliers et ces rencontres-là. Il est encore trop tôt pour savoir qui sera présent, mais il y aura des représentants de la firme Thibodeau, de la commission scolaire et du ministère de l’Éducation.