Propos recueillis par Thibaut Rondel
Le conseil d’administration de la Commission scolaire francophone du Yukon est désormais au complet. À l’issue des élections partielles tenues le 16 novembre, Édith Bélanger s’est imposée face à deux autres candidates issues de la communauté, Émilie Beaudoin-Herdès et Katia-Annik Torkia.
Mme Bélanger se joindra au conseil d’administration composé de Jean-Paul Molgat (vice-président) et des commissaires Jean-Sébastien Blais, Édith Campbell et Gilbert Bradet. Au territoire depuis quinze ans, Édith Bélanger est la mère d’une petite fille inscrite en 4e année à l’École Émilie-Tremblay. Elle a notamment été membre des conseils d’administration de l’AFY pendant six ans, de la Fédération culturelle canadienne-française pendant cinq ans, et du Centre des arts du Yukon pendant trois ans.
L’Aurore boréale : La commission scolaire sort d’un procès de six ans et doit maintenant gérer la construction d’un centre scolaire communautaire. Est-ce cette nouvelle dynamique qui vous a motivée à vouloir vous impliquer au sein du conseil d’administration?
Édith Bélanger : La construction du centre scolaire est en effet l’une des choses qui m’ont incitée à me présenter. Ce projet aura un impact sur la clientèle que sont les enfants, et pour moi, ce qui est important, c’est que les enfants puissent avoir ce qu’il y a de mieux. C’est ça l’éducation, c’est pour nos petits élèves! J’ai ma fille qui est en 4e année au primaire, et il y a aussi tous ces jeunes, donc ça me parle beaucoup plus qu’il y a six ans. Même si je suivais quand même le dossier, maintenant, j’y pense en tant que parent.
A.B. : Que pensez-vous pouvoir apporter au sein du conseil d’administration?
É. B. : Présentement, les commissaires de la CSFY travaillent soit au gouvernement, soit dans le secteur privé, et je crois donc pouvoir apporter une dimension plus communautaire. Même dans les CA précédents, je ne suis pas sûre qu’il y avait cette dimension communautaire. Je viens aussi du secteur culturel, donc quand on me parle de centre scolaire communautaire, ça me parle, car j’en ai vu, je sais de quoi il s’agit et comment le faire vivre. Je n’ai pas posé ma candidature parce que j’avais un projet spécial ou une idée géniale qui allait tout régler. J’ai quand même mes idées à moi, mais il s’agit aussi d’écouter ce que le monde a à dire, car nous formons une équipe.
A.B. : Dans l’autre sens, qu’attendez-vous du conseil d’administration?
É. B. : Je m’attends à ce qu’il soit ouvert et regarde vers l’avant. Il y a un vécu sur lequel on va s’appuyer et dont on va tirer des leçons, mais qu’on regarde vers l’avant. Quand je dis ça, je pense beaucoup à l’école secondaire… qu’on ne retourne pas en cour, s’il vous plaît!
A.B. : Au cours des dernières années, il y a eu énormément de mouvement au sein la commission scolaire. Est-ce une situation qui vous inquiète?
É. B. : Non, cela ne m’inquiète pas. Cela fait des années que Marc Champagne (NDLR directeur par intérim de la CSFY) est à l’école. Il en a été le directeur, a touché à pas mal de choses et a une très bonne connaissance des dossiers. Aussi, maintenant les gens se parlent et ne sont pas seulement en conflit, ce qui selon moi est une bonne chose. Vous m’auriez demandé de joindre la commission scolaire il y a deux ans, j’aurais dit, non merci! Il y avait le procès, la direction générale qui changeait, tous les commissaires étaient nouveaux… c’était l’après-chaos.
A.B. : La CSFY explique aujourd’hui entretenir de bien meilleures relations avec les décideurs politiques. Ressentez-vous cette volonté d’ouverture du gouvernement?
É. B. : Je pense en effet qu’il y a une belle ouverture. Il y a des choses qui roulent, une meilleure énergie et les gens se parlent. Ça va bien, c’est encourageant et c’est pour ça que c’est le fun de se joindre au conseil. Cependant, les nouvelles arrivent par les médias et nous ne sommes pas à l’intérieur quand les décisions se prennent. On ne sait pas ce qui se passe vraiment à l’interne, donc ça va être intéressant d’aller voir cela.