Les gens qui visitent le Yukon ressentent souvent un coup de cœur pour le territoire. Cela n’a pas été le cas pour Sylvain Belmondo, propriétaire du nouveau commerce The Gourmet, situé dans le mail Hordwoods, sur la rue Main. Avec son conjoint Philippe Mollet, Sylvain est venu au Yukon en 2008 pour un voyage d’exploration de trois semaines en vue de s’y installer. Il n’a pas du tout aimé. Le rêve d’immigrer au Canada était surtout celui de Philippe.
À la suite de ce voyage, le couple décide de ne pas déménager au Yukon, mais change d’avis un an plus tard. Par contre, Sylvain a émis une condition : que Philippe trouve un travail. Ce dernier se fait embaucher par l’Association franco-yukonnaise à titre de directeur des opérations. Et c’est ainsi qu’en juin 2009, les deux amis se retrouvent à vivre sous la tente au camping Robert-Service en attendant de trouver une maison à acheter.
« J’avais une très belle qualité de vie. Philippe était directeur financier en France. Moi, j’avais une boutique qui marchait bien dans un environnement idyllique (Chamonix) », commente M. Belmondo. « Ça fait partie des compromis de la vie. Mais c’est un compromis que je ne regrette pas », ajoute-t-il.
« Le Yukon, ça se mérite »
Sur les forums d’immigration, on présente souvent le Yukon comme un endroit idyllique où il fait bon vivre. Sylvain Belmondo met en garde les futurs immigrants et les invite à prendre de la distance par rapport à tout ce que les gens pouvaient écrire sur les blogues. « Ça ne veut pas dire que tout est angélique », dit Philippe. « Il n’y a pas de paradis sur terre. » Et Sylvain de renchérir : « Le Yukon, ça se mérite! Ça serait une grande aide d’informer les gens sur les difficultés qu’on peut rencontrer au Yukon. Par exemple, la protection du consommateur est bien mieux régie en Europe qu’ici. » Ils l’ont appris à leurs dépens lors de l’achat de leur maison.
À son arrivée au Yukon, Sylvain Belmondo rêvait de tenir son propre commerce. Sa première idée d’une garderie pour chiens a été abandonnée après avoir vu le prix des terrains. Ensuite, il a pensé ouvrir un couette et café, mais la réglementation sur le maximum de chambres s’avère un obstacle à la rentabilité du projet. Un magasin de chaussures l’aurait intéressé, mais des loyers entre 5 000 et 12 000 $ par mois le découragent. « Honnêtement, je désespérais de monter quelque chose un jour, parce qu’il y a des propriétaires qui se comportent comme des négriers », nous raconte Sylvain. « Ça fait aussi partie du Yukon, faut le savoir. Et les banques… même quand vous avez un capital, les banques ne vous prêtent pas ici. »
Deux rencontres déterminantes
Sylvain Belmondo raconte que deux rencontres ont été déterminantes dans la concrétisation de son rêve d’ouvrir un commerce. La première, ce sont les gens de la Banque CIBC qui ont su l’écouter et l’aider à trouver du financement pour son projet d’épicerie fine. Et la seconde est Antonio Zedda, propriétaire depuis deux ans du mail Hordwoods, que Sylvain qualifie de visionnaire altruiste. « Il a la gentillesse de nous louer des espaces à des prix très raisonnables. Je suis en train de découvrir les deux faces du Yukon. »
Ainsi est né The Gourmet
Dès notre entrée dans la boutique, tous nos sens se réveillent. Nos yeux ne savent pas où se poser, papillonnant des macarons aux bonbons Anis de Flavigny, des pâtes Gragnano au cassoulet, de la soupe de poisson au confit de canard. Et c’est sans parler des saucissons, foie gras, terrines, rillettes, confitures, pâtés qui s’étalent sur les étagères. Pour certains, ces produits rappellent des souvenirs et apportent du réconfort alors que pour d’autres, ils révèlent de succulentes découvertes.
« On a tous la même histoire, cette petite nostalgie culinaire… La cuisine fait vraiment partie de nous. Ça peut être un réconfort, quelque chose de convivial, à partager, à faire découvrir, des souvenirs. C’est vrai que ça passe par les sens, par les odeurs, par la vue. »
Les difficultés de l’importation
L’approvisionnement est quelques fois laborieux, mais pas assez pour faire peur au commerçant. M. Belmondo encourage les producteurs-artisans du Canada le plus souvent possible. Ainsi, le chocolat vient de Toronto, fait par un maître-chocolatier suisse et les macarons du Québec. Les produits alimentaires cuisinés ne peuvent s’exporter d’une province à l’autre, sauf si le producteur possède une licence fédérale, ce qui n’est pas à la portée de tous les petits fournisseurs. On peut donc importer des saucissons, des terrines et des pâtés de France, mais pas des autres provinces du Canada.
De plus, tout doit être transporté dans des camions réfrigérés à cause de la température. Et que dire des délais de livraison! « Le Yukon m’a appris aussi la patience », ajoute Sylvain Belmondo. « Les coûts de livraison sont assez élevés. Pour vendre les articles à un prix raisonnable, je baisse mes marges. »
Au Yukon pour y rester
Les deux membres du couple Belmondo-Mollet sont devenus yukonnais à part entière. « Maintenant, notre vie est ici », nous confie celui qui était réticent à immigrer au Yukon. Et lorsque surviennent des écueils, des questionnements, Sylvain a trouvé un moyen de les évincer. « Quand on rencontre des problèmes, je trouve que la nature, c’est quelque chose qui remet tout de suite les pendules à l’heure. »
Horaire : du mardi au samedi, de 10 h à 18 h.
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.