Quinze ans auront été nécessaires à la finalisation du projet de construction de la nouvelle École F.-H.-Collins. Cette année enfin, élèves et professeurs prendront possession du nouvel établissement qui a été bâti juste à côté de l’école actuelle. Le déménagement est prévu lors des prochaines vacances de Noël.
« Les premières discussions ont commencé en 2001 pour déterminer s’il fallait rénover l’école ou en construire une nouvelle », se souvient la principale adjointe de l’école, Christine Klaassen St-Pierre. « Le projet a fait l’objet de consultations avec les enseignants, les élèves, les parents, les doyens, les Premières nations… puis nous nous sommes vu proposer un premier design. »
Écarté par le gouvernement pour des raisons de coût, ce premier projet architectural a dû subir quelques modifications avant d’être accepté. Moderne et polyvalent, le nouveau bâtiment offre toutefois une excellente flexibilité, bien meilleure que celle de l’ancienne école construite en 1963.
« Les espaces de la nouvelle école sont bien plus flexibles que dans cette école-ci, pour la mise en œuvre de projets expérientiels par exemple », explique Mme Klaassen St-Pierre. « Nous aurons des journées pédagogiques au début et à la fin des vacances de Noël afin de nous familiariser avec toutes les nouvelles technologies dont dispose l’école. »
Les enseignants compteront notamment à leur panoplie d’outils pédagogiques des écrans et des tableaux interactifs, tandis que les élèves pourront régler la hauteur de leur pupitre afin d’étudier debout ou assis, selon leur humeur du moment.
Des programmes en français
La plus grande école secondaire du Yukon proposera encore cette année plusieurs programmes d’immersion à ses 700 élèves. Les jeunes de 10e année pourront par exemple s’inscrire au programme FACES dirigé par Karine Bélanger (French Achievement Challenge Environment Stewardship) afin de partir à l’aventure en français à l’extérieur de l’école. Également enseigné au centre de la rue Wood Street, le programme PASE (Plein air et sciences expérientielles) permet aux élèves de combiner à leur cursus scolaire classique des projets d’études menés au cœur des grands espaces yukonnais.
« L’année dernière, nous avons aussi ajouté le programme ENCORE (ExpressioN artisitique, COmmunication, Recherche-découvertes, Epanouissement) pour les 9e et 10e années », indique la principale adjointe. « C’est un programme similaire au programme MAD (Music, Art, Drama) enseigné au centre de la rue Wood, mais en français, et plus orienté sur les films et la vidéo que sur le théâtre. Nous avons eu beaucoup de succès avec ce programme, alors nous allons continuer. »
Le déménagement apportant déjà son lot de bouleversements, aucun nouveau programme ne sera mis en place cette année, mais la bonne santé des programmes d’immersion ne laisse aucun doute quant à son développement futur. Selon Mme Klaassen St-Pierre, les étudiants d’immersion représentaient environ un quart des effectifs il y a quelques années. La proportion est maintenant passée à un tiers, et augmente chaque année.
L’École F.-H.-Collins récupère naturellement le bassin d’étudiants issus de l’École élémentaire d’immersion Whitehorse. Cependant, après quelques années, le taux de rétention dans les programmes d’immersion du secondaire tend à baisser légèrement. Afin de suivre officiellement un cursus d’immersion française, un certain nombre de cours et de crédits associés à ces cours doivent être accumulés.
« On en perd un peu », avoue Mme Klaassen St-Pierre. « Il y a tellement de bons programmes au Yukon qu’il faut à un moment décider si l’on reste en immersion ou si l’on choisit d’autres programmes qui ne sont pas offerts en français… mais qui sait, peut-être le seront-ils bientôt? Car plus on fait ça, plus on augmente les chances que les élèves n’aient pas à choisir entre les programmes et l’immersion. »
Une dernière rentrée pour Christine Klaassen St-Pierre
En ce qui concerne les effectifs, on notera très peu de mouvement cette année à F.-H.-Collins, puisqu’aucun membre de l’équipe enseignante n’a changé. Le nombre d’élèves reste également constant, même si comme chaque année, plusieurs élèves de l’École Émilie-Tremblay joignent les bancs de l’école anglophone.
« On a chaque année du mouvement en immersion et un ou deux profs arrivent ou partent, mais cette année, c’est vraiment stable », lance Christine Klaassen St-Pierre. « C’est la même belle équipe, on a pu garder tout le monde! »
Cette année scolaire sera par ailleurs la dernière pour la principale adjointe. Mme Klaassen St-Pierre quittera en effet à la fin de l’année les fonctions qu’elle occupe à l’école F.-H.-Collins depuis plus de 12 ans.
« J’adore mon emploi, mais maintenant que mes enfants sont partis de la maison, je n’ai aucune raison de rester dans un emploi « 9 à 5 » », dit-elle. « Mais je sais que je vais rester impliquée dans l’éducation au Yukon. J’ai déjà enseigné au Collège du Yukon et j’ai un intérêt à continuer ça… et aussi à voyager! »
Principale adjointe de l’établissement depuis 2004, Christine Klaassen St-Pierre avait commencé à travailler à F.-H.-Collins en 2000. Elle était alors enseignante de français et de sciences humaines dans le programme d’immersion.