Les élèves de l’Académie Parhélie ont bouclé ce mercredi un rapport de doléances qu’ils remettront prochainement entre les mains de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY).
À l’origine de ce rapport, quatre étudiantes du secondaire de l’École Émilie-Tremblay ayant pris part en février dernier à un Forum jeunesse pancanadien organisé à Winnipeg.
De retour au Yukon, Alizée Salesse, Pier-Anne Ménard et les sœurs Marguerite et Dorothée Tolgyesi avaient décidé d’exploiter leurs nouvelles connaissances en organisant un forum de discussion ouvert à tous les élèves. Le processus avait démarré le 20 avril dernier avec une quinzaine d’étudiants intéressés à partager leurs points de vue sur la gestion des questions d’éducation. Au premier coup d’œil, il apparaîtrait que les préoccupations des jeunes ne sont pas si éloignées de celles des instances dirigeantes.
Rétention et relocalisation
Le rapport de trois pages aborde notamment la question de la rétention des élèves et s’interroge sur la façon d’atténuer cette baisse des effectifs.
« Ce qui ressort de notre rapport, c’est que les élèves veulent des cours à option pour l’année prochaine », indique Marguerite Tolgyesi, présidente du Conseil étudiant et responsable du dossier. « Nous avions fait des démarches et plusieurs suivis avaient été mis en place avec la commission scolaire, mais jamais rien n’a vraiment été fait. Cette année en revanche, ils comprennent que nous avons besoin des cours à option, car beaucoup d’élèvent partent à cause de cela. »
La problématique de l’espace est également au cœur du rapport, les élèves de l’Académie Parhélie souhaitant obtenir des certitudes quant à leur relocalisation à moyen et long termes.
« À court terme, ce serait bien que nous puissions étudier dans une aile de la nouvelle école F.-H.-Collins, où nous pourrions avoir une expérience scolaire avec nos amis et avec tous les autres jeunes », explique Marguerite Tolgyesi. « Et à long terme, ce serait bien d’avoir notre propre école ailleurs, mais proche quand même, en ville. »
L’étudiante note par ailleurs qu’une relocalisation temporaire dans une aile de la nouvelle école F.-H.-Collins permettrait aux élèves de profiter plus facilement de cours à option.
La suggestion faite par le ministère de l’Éducation du Yukon de relocaliser temporairement l’Académie Parhélie dans les locaux de l’ancienne école F.-H.-Collins, une fois celle-ci déménagée, ne semble en revanche pas convaincre les jeunes francophones. Une piste que la CSFY considère pourtant avec grand intérêt.
« Il y a une raison pour laquelle les élèves de F.-H. déménagent, l’école est trop vieille, donc on ne comprend pas vraiment pourquoi nous irions là », s’interroge la présidente du conseil étudiant. « Il y a bien sûr des salles à occuper, un labo et un gymnase, ce qui serait vraiment cool pour nous, mais nous ne sommes pas beaucoup et nous ne comprenons pas pourquoi nous irions dans une si grande école. J’imagine que ça peut être une solution, mais elle serait à travailler. »
Encourager les relations avec la commission scolaire
La jeune femme compte désormais sur la CSFY pour assurer un suivi auprès des élèves ayant participé aux discussions et à l’élaboration du rapport. Une communication ouverte est selon elle un prérequis indispensable à l’avancement de la cause de l’éducation en français.
« La CSFY n’arrête pas de dire qu’ils veulent l’opinion des jeunes, donc la voilà. Ce sont les étudiants qui ont parlé, pas seulement nous quatre », affirme-t-elle. « J’imagine que si le nouveau directeur général de la commission scolaire veut s’entendre avec l’école, il va falloir qu’il écoute les élèves. »
Le conseil étudiant souhaite notamment organiser une rencontre avec la personne qui remplacera la directrice démissionnaire de la CSFY, Natascha Joncas. L’intérim du poste est actuellement assuré par l’enseignant Marc Champagne.
Actuellement en 12e année, Marguerite Tolgyesi, quant à elle, quittera l’Académie Parhélie à la fin de l’année. Elle compte sur ses collègues du Forum jeunesse pancanadien pour poursuivre leur travail de représentation et de sensibilisation auprès des jeunes francophones.
« Si elles ne le font pas, qui va le faire? », lance-t-elle. « Beaucoup de monde part de l’Académie Parhélie pour des écoles anglophones, donc il reste vraiment peu de gens pour faire ce travail. Easy way out! Moi, je trouve que ça vaut la peine de se battre pour ça. »
Marguerite Tolgyesi loue notamment les avantages d’obtenir un diplôme bilingue qui ouvrirait plus de portes, ainsi que les occasions de voyages offertes à l’Académie Parhélie. La personnalisation du cursus et le petit effectif des classes sont également des atouts, selon elle.
« J’imagine qu’on aurait des avantages différents dans une école anglophone, c’est certain, mais étant un petit groupe, notre éducation est plus centrée sur nous et donc aussi plus personnalisée », termine-t-elle.