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le Mercredi 27 mai 2015 10:35 Scène locale

La canicule allume les risques de feu

Un premier feu s'est déclaré près de la route Dempster le 14 mai et a consumé 37,5 hectares de forêt. Photo : Andreas Pohle.
Un premier feu s'est déclaré près de la route Dempster le 14 mai et a consumé 37,5 hectares de forêt. Photo : Andreas Pohle.

Christopher Scott

Encouragée par une température extrême, la saison des feux de forêt a démarré précipitamment au Yukon cette année et menace tout particulièrement la région de Dawson.

Un premier feu s'est déclaré près de la route Dempster le 14 mai et a consumé 37,5 hectares de forêt. Photo : Andreas Pohle.

Un premier feu s’est déclaré près de la route Dempster le 14 mai et a consumé 37,5 hectares de forêt. Photo : Andreas Pohle.

Un premier embrasement s’est produit sur la route du Klondike, à 40 kilomètres de la municipalité, près de l’intersection de la route Dempster, le 14 mai. Ce feu a consumé 37,5 hectares de forêt. Selon les autorités, la cause serait un accident lié aux lignes de transmission situées à proximité.

À peine cet incident a-t-il été déclaré sous contrôle que dix nouvelles conflagrations ont été repérées dans l’ensemble du territoire pendant la journée du 19 mai. De celles-ci, six se trouvaient dans la région administrative de Dawson, alors qu’une se situait à proximité de Mayo, et trois dans la région d’Old Crow.

Ces feux auraient été allumés par la foudre, et dans le cas de la région de Dawson, ils se trouvent essentiellement à l’est et à l’ouest de la route Dempster.

D’après des responsables de la Section de la gestion des feux de forêt du gouvernement du territoire, ce sont des températures anormales pour la saison qui ont frôlé les 30 degrés Celsius, jumelées à un manque de précipitation qui ont transformé la forêt en poudrière.

« Les feux que j’ai vus hier se promènent littéralement d’un banc de neige à l’autre », a déclaré Carl Cibart, officier pour la protection régionale à Dawson, pour témoigner de l’intensité du phénomène.

« Notre saison commence plus tôt cette année », a renchéri George Saratos, agent de communication de la Section, joint à Whitehorse.

Signe que le combat bat son plein, au moment où le correspondant du journal a visité le quartier général de Dawson de la Section qui est situé près de l’aéroport, une alarme a sonné, et des hommes en tenue de pompiers se sont précipités vers un hélicoptère qui a décollé bruyamment.

Selon Carl Cibart, on observe beaucoup d’éclairs secs (orages de tonnerre sans pluie) dans le ciel du Yukon en ce moment. D’après ce dernier, les premiers embrasements d’une saison ne se déclarent habituellement qu’au mois de juin.

Toutefois, au moment de dresser le bilan lundi de cette semaine, on dénombrait déjà 49 feux sur l’ensemble du Yukon qui avaient brûlé plus que 600 hectares de forêt, selon des communiqués émis par la Section.

« L’année s’annonce difficile, » résume M. Cibart. « Une saison longue de la sorte finira toujours par gruger le peu de ressources dont nous disposons. »

D’après M. Cibart, une fois repérés, les feux sont classés selon un système de priorité. S’ils sont loin des installations, certains d’entre eux peuvent être gardés en observation sans occasionner d’intervention. Au moment d’écrire ces lignes, le 25 mai, on ne déplorait toujours aucune perte de propriété ou de vie humaine en raison des incendies.

Visité par le correspondant de l’Aurore boréale, le site du feu sur la route Klondike a présenté un aspect d’arbres calcinés et de sol poudreux. Des conifères léchés par la chaleur avaient tourné à une couleur orange vif, et le brûlis se délimitait sur une frange longue et étroite étirée des deux côtés des lignes de transmission.

Fait à noter, on s’attend à ce que la fréquence et l’intensité des feux de forêt augmentent à la suite des changements climatiques causés par l’homme. Dans un document rédigé en 2009 par des résidents de Dawson en collaboration avec des experts, on prévoit que d’ici 2050, des étés plus chauds et plus secs rehausseront le risque des feux de forêt. Le rapport, qui s’intitule Plan d’adaptation aux changements climatiques pour Dawson, remarque que « la prédominance de bâtiments en bois et la présence d’importantes installations historiques rendent Dawson potentiellement vulnérable aux feux locaux. » Si les conflagrations se multiplient, d’autres impacts, telle une aggravation de l’état de santé de personnes souffrant de problèmes respiratoires et des interruptions des corridors de transport (par voies terrestre et aérienne) affecteront également la municipalité, toujours selon ce document.