Pierre-Luc Lafrance
Le 4 mai, trois étudiantes en secrétariat et en comptabilité du Carrefour formation Mauricie ont entrepris des stages de trois semaines dans des organismes francophones du Yukon. Roxanne Boulianne fait son stage à La garderie du petit cheval blanc, Annick Pronovost travaille à l’Association franco-yukonnaise alors que Jessie Déziel-Brière est à l’École élémentaire de Whitehorse.
L’instigateur de ce projet est Christian Tessier. Cet employé du Carrefour formation Mauricie n’est pas en territoire inconnu ici puisqu’il a vécu au Yukon de 1991 à 1998. « Les élèves en fin de diplôme doivent faire un stage obligatoire non rémunéré d’environ 120 heures en comptabilité et d’environ 90 heures en secrétariat. Habituellement, les élèves doivent trouver leur stage et il y a une personne-ressource pour donner un coup de main pour les stages à l’international. Comme j’avais des contacts au Yukon, j’ai appelé des gens pour mettre en place des milieux de stage. Je voulais aussi trouver des familles anglophones pour accueillir les élèves afin qu’elles puissent pratiquer leur anglais, puisque je suis coordonnateur du programme d’anglais. En fait, on cherchait des stages en milieu francophone, mais on veut que les filles vivent une immersion anglaise le soir dans leur famille. Je dois dire toutefois que j’ai eu de la misère à trouver des familles malgré mes contacts. On cherche des familles anglophones autour du centre-ville ou de Riverdale idéalement. » Le sujet est toujours d’actualité puisque M. Tessier espère renvoyer une nouvelle cohorte de six stagiaires l’an prochain. Si vous connaissez des gens que ça pourrait intéresser, vous pouvez contacter M. Tessier par courriel à [email protected].
« Le but est de mettre en place un stage annuel. Le sentier est déjà balisé, on a déjà des contacts ici. Notre but est maintenant de nous monter une banque d’une dizaine de familles. Déjà, depuis que je suis ici, par le bouche-à-oreille, on en a identifié quelques-unes. » Comme le plan du stage est déjà tracé, M. Tessier estime que ce sera plus simple l’an prochain. D’ailleurs, en 2016, les accompagnateurs seront des professeurs qui ne sont jamais venus au territoire. « On souhaite consolider les stages qu’on a déjà et en trouver des nouveaux. Dans certains cas, dans des plus petits milieux, on peut associer deux entreprises ensemble pour cumuler suffisamment d’heures de stage. »
Une expérience de vie
Les trois participantes ont été choisies au terme d’un processus de sélection qui a eu lieu cet automne et qui a attiré une quinzaine de candidats. « Un stage comme cela leur permet de développer plusieurs compétences transversales, des compétences humaines comme le travail d’équipe, mais aussi la capacité d’adaptation en restant dans une famille qu’on ne connaissait pas. »
Pour Jessie Déziel-Brière, « l’expérience professionnelle est géniale, mais le gros plus est de pouvoir vivre dans un milieu anglophone et francophone. » Mère de deux jeunes enfants, elle admet que le choc émotionnel d’être séparée de sa famille n’a pas été facile. Roxanne Boulianne a été intriguée par l’aspect aventureux de ce stage. « Je n’étais jamais venue ici. Je vis dans une famille que je ne connaissais pas et tous les logiciels sont en anglais dans mon milieu de travail, alors que je suis habituée de travailler en français. Cela me demande des ajustements. » Quant à Annick Pronovost, elle y voit une occasion de cheminer dans son plan de carrière. « Quand j’ai commencé mon cours en secrétariat, un des endroits où je voulais travailler, c’était dans les ambassades. J’avais un peu oublié mon anglais dans les dernières années, mais j’ai pu améliorer mes conversations depuis que je suis au Yukon. »
Au-delà de l’aspect formation, les trois participantes ont aussi l’occasion de découvrir le Yukon. Le premier week-end, elles ont visité Whitehorse et les environs et ont eu l’occasion de voir un ours brun. Le week-end suivant, elles sont allées à Skagway et le petit groupe va se rendre à Dawson pour la longue fin de semaine. Lorsque leur stage sera terminé, le 22 mai, les trois filles vont faire un voyage de cinq jours qui va les amener à Juneau et Haines.