Christopher Scott
Confronté à un déficit, l’organisme qui s’occupe du recyclage à Dawson recevra un soutien de 40 000 $ de la municipalité afin de lui permettre de poursuivre ses opérations pendant l’année en cours.
C’est ce qu’a confirmé le maire Wayne Potoroka dans un entretien récent accordé à l’Aurore boréale.

L’OSBL gère une installation en ville, ainsi qu’à la décharge municipale. Photo : Christopher Scott.
Fondée en 1992 comme OSBL, la Conservation Klondike Society (CKS) engage une demi-douzaine d’employés à temps partiel et effectue le tri d’un million de contenants de boissons pour lesquels des remboursements sont donnés chaque année. Ces objets sont traités à deux installations, soit au centre-ville et à la décharge municipale.
Toutefois, la Société connaît des problèmes de financement, et a même dû fermer ses portes brièvement en 2008 en raison d’un manque d’argent. D’après la gérante de l’organisme, Mme Katie English, le déficit actuel de la CKS s’élève à 50 000 $ par an.
« Nous courons à la faillite », lance celle-ci, sans ambages.
Pressée d’expliquer, Mme English mentionne, entre autres, que le don opérationnel que perçoit la CKS du gouvernement du Yukon s’est vu couper de 55 000 $ à 40 000 $ l’année passée en raison d’une décision administrative.
De plus, selon elle, la façon dont le recyclage est comptabilisé au territoire est à revoir.
En effet, selon les règles adoptées en 1992, le consommateur qui a versé un dépôt sur certains objets recyclables obtiendra son remboursement en rapportant cet objet au centre de tri, et le gouvernement versera des frais de traitement à la société de recyclage pour chaque item. Lorsqu’il s’agit d’objets recyclables pour lesquels il n’y a pas eu de dépôt — tels les boîtes de conserve ou les contenants de lait —, la société ne reçoit par contre aucun paiement. Pourtant, au fil des ans, avec le progrès du recyclage, ces contenants non remboursables occupent une place chaque fois grandissante dans le volume total qui est rapporté dans les centres. Dans le cas de la CKS, il s’agit de 320 sacs de la grosseur d’une palette l’an passé.
« C’est une bonne nouvelle et ce n’en est pas une », résume Katie English, en affirmant que « ça prend du temps et des ressources [pour les traiter] et ce n’est pas une affaire financièrement viable. »
La gérante souligne que le gouvernement est en processus de revoir le système de recyclage, et dit souhaiter qu’on annonce une bonification des frais de traitement d’ici l’automne. Dans un même temps, la CKS a demandé à la municipalité un crédit permanent pour réduction de déchets de 125 $ pour chaque sac d’éléments non remboursables traités, suivant le modèle établi entre la Ville de Whitehorse et les entreprises Raven Recycling et P & M.
Toutefois, si les 40 000 $ annoncés par le maire sont l’équivalent de ce crédit multiplié par les 320 sacs traités l’année passée, la Ville ne voit pas nécessairement ceci comme un engagement à long terme.
« Nous l’avons dans le budget pour cette année, et c’est tout ce que nous pouvons promettre pour l’instant », a confié M. Potoroka en entrevue.
Le maire se montre pourtant très favorable envers la mission de la CKS, d’autant plus que la décharge municipale qui est presque au maximum de sa capacité pourrait être fermée d’ici quelque sept ou huit ans.
« C’est dans l’intérêt financier de tout le monde de séparer les objets recyclables et compostables », affirme celui-ci, en citant des chiffres d’après lesquels 75 % des objets que l’on enfouit au dépotoir pourraient être traités autrement.
« Nous n’avons pas un million et demi pour commanditer une nouvelle décharge. »
En fait, selon la Ville et la CKS, ces deux entités collaborent afin d’acquérir un terrain dans le district de Callison où l’on bâtirait une installation afin de traiter un plus grand volume de récupération, et en parallèle la Ville instaurerait un système de collecte d’objets recyclables à domicile.
D’après Mme English, cette installation, qui requiert pourtant une subvention d’un programme fédéral pourrait être en activité dès l’été prochain.
Malgré ses ennuis, le programme de récupération semble donc bénéficier d’un solide appui à Dawson.
« Nous sommes tous dans la même pièce », témoigne le maire, en parlant des rencontres qui se tiennent régulièrement entre la Ville et la CKS.
« Nous parlons tous le même langage, et nous essayons tous d’en arriver à une solution qui fonctionne. »