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le Jeudi 19 mars 2015 10:34 Scène locale

L’apprentissage du français s’exporte au Japon

Pascal St-Laurent est actuellement à Tokyo. Photo : Nelly Guidici.
Pascal St-Laurent est actuellement à Tokyo. Photo : Nelly Guidici.

Nelly Guidici

Pascal St-Laurent, conseiller pédagogique pour les programmes de français langue seconde au sein du ministère de l’Éducation est sur le départ. En effet, il a été invité par l’Association des anciens élèves ayant obtenu le diplôme universitaire de français langue étrangère au Japon. La formation d’une semaine environ se tiendra dans les locaux de l’Institut français du Japon à Tokyo. Ainsi, une délégation de plusieurs personnes ayant recours à la méthode neurolinguistique pour l’apprentissage d’une langue étrangère animera des ateliers et des sessions de formation pour des professeurs de français au Japon.

Pascal St-Laurent est actuellement à Tokyo. Photo : Nelly Guidici.

Pascal St-Laurent est actuellement à Tokyo. Photo : Nelly Guidici.

Mise en place de la neurolinguistique au territoire du Yukon

Enseignant de formation originaire du Québec, M. St-Laurent est arrivé au mois de septembre 2003 au Yukon. Dès 2005, il s’intéresse à l’enseignement du français langue seconde. « Mon champ d’expertise, ce que j’ai vraiment développé ici, c’est l’approche neurolinguistique. » Plusieurs écoles du territoire voulaient offrir un programme de qualité à leurs élèves, mais les résultats escomptés n’étaient pas toujours là du fait de certaines techniques d’enseignement ou du nombre insuffisant d’heures d’apprentissage par exemple. En 2005, un administrateur d’école a contacté M. St-Laurent et lui a fait part de sa volonté de voir ses élèves communiquer oralement en français. « Nous avons étudié ensemble la question, puis on s’est aperçu que l’approche neurolinguistique donnait des résultats exceptionnels apparemment. J’ai donc fait une formation à l’Université du Québec à Montréal en 2005 et à mon retour, j’ai appliqué cette technique à l’École Holy Family. » Depuis cette date, M. St-Laurent parcourt le territoire du Yukon afin de former et d’apporter de l’aide aux enseignants qui souhaitent mettre en place la technique de la neurolinguistique pour leurs élèves qui apprennent le français en langue seconde.

Des résultats excellents

« L’approche neurolinguistique a changé ma carrière d’enseignant », confie M. St-Laurent. Cette technique a visiblement répondu à un besoin. L’accent de l’apprentissage a donc été mis sur l’oral avant l’écriture et la lecture. « Il faut utiliser la langue à l’oral avant de passer à d’autres étapes de la littéracie. On a mis ça en contexte, l’oral en premier, suivi de la boucle de la lecture, l’écriture et des activités culturelles. Eh! oui, ça a donné d’excellents résultats », annonce-t-il le sourire aux lèvres. Développée dans les années 1990, cette approche a largement démontré que les élèves étaient capables de communiquer avec spontanéité en milieu scolaire. Le Canada, qui souhaite mettre en avant son bilinguisme, a fait des recherches et plusieurs professeurs qui ont étudié cette technique ont montré ses résultats positifs dans des publications universitaires comme Roy Lyster, professeur en éducation en langue seconde à l’Université McGill de Montréal ou Leila Ranta de l’Université de l’Alberta.

En utilisant des sujets de discussion qui intéressent les jeunes comme la musique ou le sport, et en leur demandant également de parler de sujets plus personnels, les élèves acquièrent l’habileté de parler en français. L’autre point primordial de cet apprentissage est le temps. « L’approche neurolinguistique ou le français intensif, c’est un apprentissage de cinq mois consécutifs, 75 % de leur temps à l’école est consacré au français en mettant l’oral au premier plan. Les stratégies d’enseignement amènent aussi les jeunes à communiquer entre eux en français », précise M. St-Laurent. Après cette période d’apprentissage intensif en 5e année d’élémentaire, les élèves sont capables de communiquer en français sur des sujets simples et qui les intéressent. Actuellement, les écoles Whitehorse Elementary, Christ the King, Holy Family, Hidden Valley, Selkirk ainsi que l’École Robert-Service de Dawson proposent ce programme à leurs élèves de 5e année. L’École secondaire catholique Vanier, quant à elle, propose à ses él
èves la suite de l’apprentissage, mais d’autres écoles du territoire sont en pourparlers au sujet de la mise en place du français intensif.