Christopher Scott
Diversification économique, réforme du mode de scrutin, réforme du régime minier. Ce sont autant de sujets qu’a abordés la député et chef de l’opposition Liz Hanson lors d’un forum public qui s’est tenu à Dawson la semaine dernière.
Sur la route depuis le début février, les six députés néo-démocrates à l’Assemblée législative se sont partagé la responsabilité de se rendre dans les dix-sept communautés du Yukon à l’extérieur de Whitehorse dans un souci de consulter la population sur des dossiers d’actualité.
À Dawson, Mme Hanson était accompagnée de la député Jan Stick (de Riverdale-South à Whitehorse) ainsi que de son chef de cabinet François Picard. C’est un public plutôt sympathisant composé d’une douzaine d’individus qui est allé les accueillir le 10 mars dans le cadre d’une soirée d’échanges qui a eu lieu au Centre culturel Danoja Zho.
Lorsque la rencontre s’est ouverte avec une question portant sur le projet de Casino Mine (dans la région de Carmacks), les députés en ont profité pour élargir la discussion afin de traiter de questions de réglementation et de redevances minières. Jan Stick a rappelé, notamment, qu’[au Yukon] « nous percevons plus de revenus sur nos terrains de camping que sur les redevances des mines ». D’après les chiffres de Mme Hanson, les sociétés minières n’ont versé que 165 000 $ dans les coffres du gouvernement au courant de l’année 2014. Mme Hanson a ajouté que « les Yukonnais désirent un taux de retour équitable sur nos ressources non renouvelables », et qu’une fois élus, les néo-démocrates tiendraient une consultation publique afin de définir celui-ci.
En répondant à d’autres questions, les députés ont fustigé l’approche du gouvernement du Parti du Yukon qui méprise, selon elles, les avis des experts et ignore les résultats des audiences publiques, que ce soit dans le dossier de la construction d’une résidence de 300 lits pour personnes âgées à Whitehorse, ou bien de la fracturation, ou encore du Peel.
S’il y a un sentiment qui était partagé par la plupart des participants à l’événement, c’en était un de frustration engendrée par la politique environnementale du Parti du Yukon. Plusieurs ont exprimé également leur insatisfaction vis-à-vis du mode de scrutin qui a permis à cette formation de détenir une majorité de sièges à l’Assemblée législative avec seulement 40 % des votes lors de la dernière élection. Mme Hanson n’a pas manqué de rappeler que le NPD appuie une forme de scrutin proportionnel. Toutefois, lorsqu’est venu le moment de parler de stratégie électorale, plusieurs intervenants ont manifesté de l’impatience avec l’approche partisane de son parti. En réponse à la proposition de Tim Gerberding qui a soumis l’idée que le NPD devrait conclure un pacte avec les libéraux de sorte que les deux partis ne présenteraient qu’un seul candidat dans certains comtés chauds au moment des prochaines élections afin de bloquer la voie au Parti du Yukon, Mme Hanson n’a pas voulu promettre un engagement.
En réponse au correspondant de l’Aurore boréale qui lui a demandé après la rencontre si le Yukon était trop dépendant du secteur minier, Mme Hanson a soutenu qu’on « ne peut pas créer une économie sur la base de quelque chose qui est tributaire de tant de fluctuations dans les prix des commodités ». La chef a poursuivi en proposant un système de crédits d’impôt comparable à celui qui a facilité la fondation de Air North qui encouragerait des citoyens à devenir actionnaires dans de petites entreprises, dans le but de favoriser la diversification économique.
Au lendemain de la rencontre, Mme Hanson et son équipe se sont rendues à l’Aéroport de Dawson pour s’envoler vers Old Crow où elles devaient poursuivre leurs consultations.
Rappelons qu’actuellement, l’Assemblée législative du Yukon est composée de dix-neuf députés, dont douze sont du Parti du Yukon, six du NPD, et un libéral. Mme Hanson est à la tête des néo-démocrates depuis 2009, et les prochaines élections territoriales sont attendues pour la deuxième moitié de 2016