Pierre-Luc Lafrance
Le 2 février, la ministre du Tourisme et de la Culture Elaine Taylor a fait sa première annonce officielle dans ses nouvelles fonctions en présentant la campagne publicitaire 100% yukonnaise (des concepteurs aux acteurs, tous les intervenants proviennent du territoire) qui sera diffusée dans 24 réseaux au Canada au cours des trois premières semaines de février.

La ministre du Tourisme et de la Culture Elaine Taylor a procédé à l’annonce officielle. Photo : Pierre-Luc Lafrance.
C’est la première fois que le Yukon va faire une campagne majeure pour attirer des touristes par le biais du petit écran. La publicité met l’accent sur la nature yukonnaise et sur les aurores boréales en période hivernale. On y fait aussi un clin d’œil à Robert Service, le barde du Yukon.
Les deux formats de la publicité (30 secondes et 60 secondes) seront diffusés 500 fois et touchera environ 26 millions de Canadiens. La première présentation à l’extérieur du Yukon avait lieu la journée même dans le cadre des Journées du Yukon au Bal en blanc à Ottawa.
« Le tourisme est une industrie stratégique pour le Yukon et il est une composante d’une économie forte et diversifié », soutient Mme Taylor. Si elle est nouvellement en poste, elle connait bien le secteur puisqu’elle a été ministre du Tourisme et de la Culture plus tôt dans sa carrière. Elle voit une grande évolution de l’industrie touristique yukonnaise dans les dernières années et croit que le milieu est prêt à passer à l’étape suivante.
Il s’agit d’une première phase puisqu’il y aura une deuxième campagne au printemps et qu’on compte en faire une à l’été pour montrer que le Yukon est une destination intéressante à l’année. Il y aura aussi un tournage cet été pour faire une nouvelle annonce télévisée en 2016.
Cette campagne s’inscrit dans le programme Yukon Now qui comprendra une vingtaine d’initiatives touchant divers marchés et moyens de diffusion. Rappelons que Yukon Now avait été annoncé en grande pompe cet automne. Financé conjointement par le gouvernement du Yukon et par l’Agence canadienne de développement économique du Nord (CanNor) du gouvernement du Canada, il s’agit de la plus importante initiative de commercialisation du tourisme à ce jour. Chaque gouvernement investira 1,8 million de dollars au cours des deux prochaines années.
On cible les touristes canadiens
Les marchés plus parti- culièrement ciblés par cette campagne sont ceux de Vancouver, Edmonton, Calgary, Ottawa et Toronto. Selon la coordonnatrice du programme Yukon Now, Annie-Claude Dupuis, le Yukon attire annuellement autour de 300 000 visiteurs. Le principal marché demeure les États-Unis, mais le marchée canadien est celui qui grandit le plus rapidement. « Pour nous, c’est ce marché qui avait le plus de potentiel de grandir. Les Canadiens passent de plus en plus de temps ici et dépense de plus en plus d’argent. »
Il n’y a pas d’objectifs quantifiables liés à cette campagne, par contre, Tourisme Yukon y voit une façon d’augmenter le niveau des connaissances des Canadiens sur le Yukon puisque les gens méconnaissent le territoire. « Et s’ils connaissent mieux le Yukon, on espère que cela va se traduire par une augmentation du nombre de visiteurs », soutient Mme Dupuis. D’ailleurs, pour évaluer l’aspect apprentissage, il y a eu une recherche de faite avant le début de la campagne et une autre sera réalisée après pour mesurer le taux de connaissance des Canadiens sur le Yukon.
Le volet francophone
Si la campagne télévisée est seulement en anglais, les francophones n’ont pas été oubliés dans la stratégie globale. En effet, comme le Québec est le quatrième marché canadien pour le Yukon, Tourisme Yukon a pensé à une stratégie pour cette province. « Pour la première fois dans l’histoire de Tourisme Yukon, il va y avoir une campagne en français spécifiquement pour le Québec. On va faire des envois postaux et il y aura aussi des outils numériques. On va aussi participer à des événements comme le Salon du véhicule récréatif. » Pour cette activité, Mme Dupuis reconnait qu’il s’agit d’une valeur sûre puisque beaucoup de conducteurs de véhicule récréatif sont attirés par le Yukon. Elle veut toutefois participer aussi à d’autres activités pour élargir la clientèle. De plus, si les grandes lignes de la campagne resteront les mêmes dans les deux langues, le volet francophone ne sera pas qu’une traduction du matériel en anglais, il y aura une réflexion pour s’adresser spécifiquement à ce public.