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le Mardi 3 février 2015 11:11 Scène locale

Une nouvelle directrice à la garderie

Mabintou Diakité occupe le poste de directrice de La garderie du petit cheval blanc. Photo : fournie.
Mabintou Diakité occupe le poste de directrice de La garderie du petit cheval blanc. Photo : fournie.

Pierre-Luc Lafrance

Mabintou Diakité est arrivée au Yukon le 15 décembre pour occuper le poste de directrice de La garderie du petit cheval blanc. La jeune femme d’origine sénégalaise installée au Canada depuis quatre ans comprend très bien le rôle névralgique de la petite enfance dans le développement de la communauté franco-yukonnaise. L’Aurore boréale l’a rencontrée afin de mieux la connaître.

Mabintou Diakité occupe le poste de directrice de La garderie du petit cheval blanc. Photo : fournie.

Mabintou Diakité occupe le poste de directrice de La garderie du petit cheval blanc. Photo : fournie.

À la base, Mme Diakité ne s’attendait pas à travailler avec les enfants. Dans son pays d’origine, elle avait une formation en gestion et management en plus d’avoir un diplôme en commerce international. Elle travaillait en gestion dans une société de télécommunication. Elle était en place depuis cinq ans et ne cherchait pas vraiment à émigrer. C’est sa mère qui lui a donné l’idée de partir au Canada. « Elle lisait beaucoup sur le sujet et voyait qu’il y avait beaucoup d’opportunités. »

La jeune femme a donc entrepris les procédures d’immigration. « Au début, j’avais peur de laisser mon poste pour partir à l’aventure. Les deux ans de procédures m’ont permis de me préparer. Au moment du départ, j’étais prête mentalement. »

Elle est arrivée à Montréal où elle a déniché un emploi dans une société de télécommunication. Toutefois, ce milieu ne répondait pas à ses aspirations. Elle voulait découvrir son nouveau pays. C’est ainsi qu’elle a déménagé à Terre-Neuve-Labrador. Et c’est à cet endroit qu’elle a commencé à intervenir auprès des enfants. « Je travaillais dans une école francophone en milieu minoritaire. À la fin de mon contrat, je savais que je voulais continuer à travailler avec les jeunes. En réalité, je ne suis pas surprise de me retrouver dans ce milieu. Car, déjà très jeune, j’avais deux passions dominantes : m’occuper de ma poupée sur laquelle je passais de longues heures à faire des tresses et à la vêtir avec des robes que je confectionnais moi-même, et jouer avec les bébés et les tout petits enfants de nos voisins avec qui j’aimais rester le plus longtemps possible. Je pense sincèrement que dormait en moi un penchant profond pour le stylisme et la petite enfance. »

Prochaine destination : la Saskatchewan. Elle a travaillé comme éducatrice à North Battleford lors d’un contrat de six mois (d’abord à l’école, puis en garderie). Ensuite, elle a eu un contrat pour être directrice de la garderie de Ponteix. Pendant cette période, elle a aussi entrepris une formation dans le domaine. En ce moment, elle suit une formation de niveau trois en petite enfance.

Après cette expérience, elle jonglait avec plusieurs options. « J’ai d’abord pensé aller au Congo comme gestionnaire de projet pour un organisme qui vient en aide aux enfants en détresse dans les pays de guerre, mais rapidement, mon choix est allé vers Yellowknife. Je recevais le journal l’Aquilon et je voyais qu’ils cherchaient toujours des francophones pour certaines pistes et je voyais les défis de la communauté francophone. »

L’arrivée au Yukon

Elle allait se rendre aux Territoires-du-Nord-Ouest quand elle a vu l’offre au Yukon qui promettait des défis à la fois similaires et différents. Elle saute tout de suite dans cette aventure. « Mon expérience des communautés francophones en milieu minoritaire me permet de voir les enjeux et les défis. Je comprends l’importance de se serrer les coudes pour que le français ne disparaisse pas de certaines zones du Canada. Et je dois pouvoir apporter ma pièce au puzzle. »

Arrivée au mois de décembre, elle est très heureuse de l’accueil qu’elle a reçu. « Ça se passe très bien. Je suis impressionnée par l’ouverture des gens. On voit que les gens sont soudés entre francophones, c’est différent de ce que j’ai vu ailleurs. La communauté est très chaleureuse. Comme le Yukon de manière générale. » Cela lui rappelle l’Afrique où cette chaleur humaine est très importante. « J’étais choquée à Montréal, car je pouvais croiser une collègue sans qu’on puisse se dire bonjour. Et c’était la même chose à Terre-Neuve-Labrador et en Saskatchewan. »

Plusieurs dossiers sur son bureau

Bien qu’elle soit en poste depuis peu, Mme Diakité a déjà une bonne idée des défis qui l’attendent. Pour elle, tout part du personnel. « Avec mon expérience, je peux déjà voir qu’on a une bonne garderie. Par contre, on manque de personnel et il y a beaucoup de mouvement. Je devrais perdre cinq ou six éducatrices d’ici juin. C’est donc mon principal défi en ce moment. » Pour elle, une plus grande rétention du personnel va se traduire par une augmentation de la satisfaction de la clientèle (autant les enfants que leurs parents). Même pour ce qui est du projet d’agrandissement, tout passe par les ressources humaines. « On doit régler cette question en priorité, car il ne sert à rien d’agrandir si on manque de personnel. » Elle reconnaît toutefois qu’il y a bien un besoin en ce sens. « Il y a plus d’une vingtaine de personnes sur la liste d’attente pour 2015. Et il y en a au moins dix qui veulent une place cette année. »

Ensuite, la deuxième grande question est celle du financement. « En général, c’est comme ça partout ailleurs, donc ce n’est pas nouveau pour moi. Les garderies francophones connaissent souvent ce problème. »

En terminant, Mme Diakité invite les gens à venir la voir. « Je suis ici pour servir la communauté et j’ai besoin de l’aide de tout un chacun. Ma porte est grande ouverte et je reste toujours prête pour échanger. Je suis prête à donner le meilleur de moi-même pour le bien-être des enfants, des parents et du personnel de la garderie. »