le Lundi 16 septembre 2024
le Jeudi 4 Décembre 2014 9:30 Scène locale

Des génératrices de sauvegarde au gaz naturel liquéfié prochainement à Whitehorse

Des inquiétudes demeurent quant au projet de Yukon Energy d’installer des génératrices de secours fonctionnant au gaz naturel liquéfié à Whitehorse. Photo : Nelly Guidici.
Des inquiétudes demeurent quant au projet de Yukon Energy d’installer des génératrices de secours fonctionnant au gaz naturel liquéfié à Whitehorse. Photo : Nelly Guidici.

Nelly Guidici

Depuis 2011, l’entreprise Yukon Energy qui fournit l’électricité sur tout le territoire a mis en place des séances de consultation de la population. En effet, les générateurs de sauvegarde tournant au diesel arrivent en fin de vie et ont besoin d’être remplacés. Plusieurs options de remplacement ont été étudiées et présentées au public, dont des générateurs fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL). La population et l’entreprise auraient décidé que l’option choisie doit présenter les quatre caractéristiques suivantes : abordable, flexible, sécuritaire et la plus propre possible. Selon Janet Patterson, responsable de la communication au sein de Yukon Energy, le gaz naturel liquéfié a été choisi, car il comporte les caractéristiques requises. Solution d’appoint, le GNL constitue, selon elle, un meilleur choix que le diesel. « Le gaz brûle plus efficacement, sa combustion produit moins de gaz à effet de serre, de particules et d’oxyde d’azote, les génératrices au gaz sont plus silencieuses et le gaz naturel est beaucoup plus économique à ce jour. »

Des inquiétudes demeurent quant au projet de Yukon Energy d’installer des génératrices de secours fonctionnant au gaz naturel liquéfié à Whitehorse. Photo : Nelly Guidici.

Des inquiétudes demeurent quant au projet de Yukon Energy d’installer des génératrices de secours fonctionnant au gaz naturel liquéfié à Whitehorse. Photo : Nelly Guidici.

Actuellement, plus de 90 % de la demande serait fournie par l’hydro-électricité. Le projet de remplacement qui a reçu l’accord du Conseil d’évaluation socio-économique et environnementale du Yukon (Y.E.S.A.B.), de la mairie de Whitehorse et du gouvernement du Yukon sera finalisé d’ici le printemps 2015.

En cas d’urgence

L’explosion d’un site d’extraction de gaz naturel liquéfié dans l’état de Washington en avril 2014 n’est pas sans rappeler que rien ni personne n’est à l’abri d’un accident. Le groupe Yukonners concerned about oil and gas est opposé à ce projet et invoque la proximité dangereuse du site avec le quartier résidentiel de Riverdale, de l’hôpital et des écoles. Les pompiers de la ville, en partenariat avec la compagnie, ont entamé une formation spéciale en cas d’incendie ou d’explosion sur le site : deux agents sont actuellement en formation au Collège du Texas A & M. De plus, dix employés de Yukon Energy ont d’ores et déjà suivi une formation leur permettant de prendre les actions nécessaires pour contenir un éventuel incendie dans les limites des infrastructures de l’entreprise, et dans l’attente de l’arrivée des équipes de secours. Un plan de communication en cas d’urgence est en cours d’établissement et permettra aux résidents et personnes qui travaillent à proximité du site de réagir correctement si une situation dangereuse venait à se présenter. Lors d’une entrevue, Mme Patterson rappelle que le danger ne se situe pas forcément là où on l’attend. « Nous comprenons que lorsque quelque chose de nouveau est introduit, certaines personnes peuvent avoir des préoccupations. Mais dans la ville de Whitehorse, nous sommes entourés par des réservoirs de propane et de diesel et ces deux carburants sont plus volatils que le gaz naturel liquéfié. Nous sommes persuadés que le gaz naturel liquéfié est sécuritaire. »

Des interrogations persistent malgré tout

Au-delà des considérations locales, on peut se demander pourquoi l’option du gaz naturel liquéfié a été choisie. En effet, un remplacement total des infrastructures de secours déjà existantes sera nécessaire et le coût engendré par les formations des employés, des pompiers et la mise en place de campagne de communication sera forcément conséquent : le coût total du projet s’élève à 40 millions $.

De plus, pour la Société de conservation du Yukon, l’utilisation de gaz naturel liquéfié n’est pas la solution à la problématique globale du réchauffement climatique. En effet, principalement composé de méthane, un gaz à effet de serre puissant, le GNL ne semble pas la meilleure solution à adopter à long terme. Des incertitudes demeurent également sur la production et la traçabilité du gaz naturel liquéfié. L’accueillir au Yukon n’est-il pas un premier pas vers l’acceptation de la fracturation hydraulique?

Les réponses ne sont pas là, mais je vous invite à réfléchir à la question et à vous demander ce que le gaz naturel liquéfié implique sur le plan global à moyen et long terme.